La naissance de Posie (Tome 1)

Je t'aime, Jojo

Allongée sur le corps de Pénélope, j'essaye de reprendre mon souffle. Nous étions toutes les deux en colère il y a quelques minutes mais la regarder les yeux fermés et paisible comme ça, ça me rassure. Je déteste quand on se dispute et c'est les moments comme ceux là que je préfère, quand nous ne faisons qu'une.

Elle se passe la main dans les cheveux et écarte la mèche qui couvrait son front. D'un mouvement délicat, j'essaye de me dégager d'elle pour aller m'allonger à ses côtés mais elle me retient et me serre fort contre elle.

- Attends encore un peu.

J'obéis et je ferme les yeux pour profiter de l'instant présent. Moi dans ses bras, nos corps nus collés et notre respiration synchronisée. Je rouvre les yeux et l'observe. Au moment où je crois distinguer une larme couler sur sa joue, elle rouvre les yeux à son tour et soulève mon corps par les hanches pour me décaler. Elle sort du lit, attrape ses vêtements et file dans ma salle de bain. Je ramasses les miens sur le sol et me rhabille rapidement.

- Pénélope ? Tout va bien ? dis-je en toquant à la porte.

Cette dernière s'ouvre et je vois apparaitre la plus belle créature que je n'ai jamais vue. Même habillée, je la trouve exquise.

- Très bien, dit elle en me collant un baiser sur la joue.

Elle passe devant moi et part s'assoir sur le lit pour enfiler ses chaussures.

- Il faut qu'on arrête de faire ça ici, Lizzie pourrait entrer à tout moment, dis-je en rigolant.

Elle lève les yeux sur moi mais elle ne rigole pas et n'a même pas un sourire sur le visage.

- Même si j'adorerais que ta soeur nous surprenne, ne t'en fais pas. Ça n'arrivera jamais.

- Comment tu peux en être aussi sûre ?

- Je le sais, c'est tout.

Après avoir enfilé sa dernière chaussure, elle s'approche de moi et m'embrasse langoureusement comme ci c'était la dernière fois. Elle pose ses mains sur mon cou pour approfondir le baiser. Quand nos lèvres se détachent, elle me sourit faiblement.

- Je t'aime, Jojo. Ne l'oublie jamais.

- Je t'aime aussi, Pénélope.

Elle se recule et se dirige vers la porte. Elle m'adresse un dernier regard puis sort. Pourquoi agit-elle aussi bizarrement ? C'est vrai qu'on s'en voulait pour plusieurs choses tout à l'heure mais c'est fini non ? Et puis c'est quoi ce au revoir. On aurait dit qu'elle me faisait des adieux. Je suis tirée de ma réflexion par mon téléphone qui vibre sur la table de chevet. C'est Hope.

REJOINS MOI AU SOUS SOL. J'AI FINI LE JOURNAL DE CETTE SEMAINE.

***

Arrivée au sous sol, je trouve Hope assise derrière son ordinateur. Ce journal lui tient vraiment à coeur. Je ne l'ai jamais vue autant impliquée dans quelque chose concernant l'école. Elle me salue d'un mouvement de tête lorsqu'elle m'aperçoit. Je m'approche de sa table et découvre le journal en format papier.

- Wow, ça rend super bien !

- J'aime beaucoup aussi. C'est le seul exemplaire pour le moment mais je vais en imprimer d'autres et on pourra en faire la distribution dès demain matin.

- Je vais m'occuper de l'impression. T'en as déjà tellement fait. Il faut que je m'implique aussi.

- Comme tu veux.

Je la trouve un peu froide et je pense savoir pourquoi.

- Désolée, pour tout à l'heure. La scène ...

- Ne t'excuse pas. Tu as le droit d'avoir des problèmes de couple. Et c'est pas la première fois que je m'y trouve impliquée.

- C'est pour ça que je m'excuse. Je pensais qu'on avait dépassé ça.

- Ce n'est rien. Vraiment.

Elle a l'air sincère et pourtant je la trouve toujours bizarre. D'abord Pénélope et maintenant elle. Qu'est ce qu'elles ont aujourd'hui ?

- Hope, je sens qu'il y a quelque chose qui ne va pas.

Elle lève les yeux sur moi et pousse un long soupire. Elle attrape le journal, l'ouvre à une page et me le tend.

- Cet article était une idée de ton père. Je pensais que tu étais au courant mais à te voir j'en conclue que ce n'est pas le cas, autrement tu ne serais pas dans cet état.

Elle essaye de me sourire mais je vois très clairement sur son visage qu'elle est inquiète. J'attrape le journal et lis l'article en question. Non c'est impossible. Non. Je le saurais si c'était vrai. Je lis la date. C'est aujourd'hui. Non. Non. Et non. Je referme le journal dans un mouvement brusque, le cale sous le coude et sors du sous sol. Je cours à travers les couloirs et bouscule des élèves au passage sans m'excuser. Les larmes coulent sur mon visage. Je ne peux pas y croire.

J'arrive devant la chambre de Pénélope et ouvre la porte brutalement. Je jette un coup d'oeil et découvre que l'article disait vrai. La pièce est vide. Complétement vide. Il ne reste aucune affaire de Pénélope. C'est trop tard.

Elle est partie ...