La naissance de Posie (Tome 1)

L'inconnu

Je n'arrive pas à croire qu'elle ait fait ça. Je n'ai eu le droit à aucune explication. Rien du tout. Comme ci je ne comptais pas pour elle. Hors de question que je la laisse faire cette fois. Je ne la laisserai pas me quitter sans rien dire. Je file en courant dans ma chambre, entasse des vêtements au hasard, dont une veste à Pénélope, dans un sac et me dirige rapidement aux portes de l'école. Si elle a décidé de m'abandonner, moi ce n'est pas le cas. Je vais la rattraper et la ramener.

En arrivant à la sortir de l'école, je tourne la tête à droite puis à gauche.

- La gare est sur la droite.

Je me retourne et trouve Hope qui se tient devant moi. Elle observe mon sac à dos qui pend sur mon épaule gauche.

- Tu ne comptais pas dire au revoir. Décidément, vous allez bien ensemble, dit elle en levant les sourcils.

- Je suis désolée, Hope. Il faut que je la rattrape.

- Je sais.

Elle s'approche de moi et fouille dans sa poche pour en sortir un bracelet qu'elle me tend.

- Prends ça.

- Qu'est ce que c'est ?

- Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu appuies sur ce bouton. Ça m'enverra un signal sur le miens et je débarquerai dans la seconde, répond t-elle en tapotant son bracelet accroché à son poignet.

- Wow ... merci, Hope. C'est ... wow. Je t'en suis vraiment reconnaissante pour tout ce que tu as fait et tout ce que tu continues de faire pour moi.

- Tu es ma meilleure amie, Josie. Je ferai toujours tout mon possible pour t'aider. Je me charge de ton père, histoire de te donner de l'avance. Mais promets moi d'être prudente.

- Je te le promets. Et je reviendrai vite.

Elle m'enlace chaleureusement et je lui rends son étreinte. Elle me fait un clin d'oeil et je me dépêche de rejoindre la gare avant de changer d'avis. Lorsque j'y arrive, je monte dans le premier car que je trouve. Il est quasi vide et n'a pour passager qu'une vieille dame et un jeune adolescent.

Je traverse le couloir et vais m'assoir dans le fond. Je pose mon sac sur le siège d'en face et sors mon téléphone. J'ai six appels manqués de mon père et quatorze messages de Lizzie. Je compte sur Hope pour s'occuper d'eux et range mon téléphone. Je sors la veste de Pénélope de mon sac et la sers contre moi. Je sens qu'elle n'est qu'à quelques kilomètres d'ici. Je miserai sur la ville d'Atlanta. Elle a du prendre un train. Il faut que je la rattrape et vite ! J'ai du bol, le car dans lequel je suis va m'y emmener en moins de deux heures.

Au bout d'une heure, j'ai le ventre qui gargouille. J'aurais dû glisser un encas dans mon sac avant de partir. Je regarde par la fenêtre en espérant que le paysage me fasse oublier ma faim. J'avais déjà voyagé auparavant, ne serait ce que pour rendre visite à ma mère. Mais c'est la première fois que je voyage seule. La nuit est tombée et je commence sérieusement à avoir la trouille. Il fait sombre et froide dans ce véhicule. Le chauffeur ne connait donc pas l'existence du chauffage ? J'enfile la veste de Pénélope et m'emmitoufle dedans. Elle porte encore son odeur. C'est comme ci je la tenais dans mes bras. Elle me manque déjà. Et si je ne la retrouvais pas ? Qu'est ce que je raconte ? Je n'ai pas d'autre choix que de la retrouver. Je ne pourrais pas vivre sans elle une journée de plus.

La vieille dame s'est endormie, la tête collée contre la vitre. Je crois qu'il ne me reste plus qu'à faire la même chose. Je colle à mon tour ma tête contre la vite quand je sens le siège d'à côté bouger. Le jeune adolescent a changé de place pour venir s'assoir à coté de moi. Super ...

- Salut.

Il est grand et sous son sweat je devine qu'il est musclé. Ses cheveux sont courts et bruns foncés et il a les yeux marrons. Si il était élève à la Salvatore Boarding School, on l'aurait qualifié de bombasse. Il aurait été le plus populaire de l'école, sans aucun doute.

Voyant que je ne réponds pas, il ouvre son sac et en sors une barre chocolatée.

- J'entends ton estomac gronder depuis le premier rang, dit il en me tendant la confiserie.

Il a le plus beau sourire que j'ai jamais vu ... enfin, après celui de Pénélope bien sûr. Je lui rends son sourire en prenant la barre et y croque timidement un morceau.

- Tu es muette ou tu n'as juste pas envie de parler à un inconnu ? demande t'il en rigolant.

Son rire aussi est le plus beau que j'ai jamais entendu ... enfin, toujours après celui de Pénélope bien sûr.

- La deuxième option, dis-je la bouche pleine. Mais j'avais tellement faim que je me sens plus qu'obligée de te remercier.

- Y a pas de quoi ! Dit il modestement.

Il referme son sac et glisse ses mains dans les poches de son sweat. Pendant un moment, il me dévisage silencieusement ce qui me met mal à l'aise. Il le devine très rapidement et détourne les yeux.

- Excuse moi. Je n'ai pas l'habitude de voir des gens de mon âge dans ce car.

- Tu le prends souvent ?

- J'ai de la famille à Mystic Falls. Mais j'habite à Atlanta. Et pour toi ? Euh ... tu n'es pas obligée de me répondre.

Il y a quelque chose de rassurant dans sa voix. Mon père m'a toujours défendue de parler à des inconnus ou du moins il m'encourageait à m'en méfier. Mais avec celui là, je n'y arrive pas. Il a l'air d'un vrai ... gentil.

- Je vis à Mystic Falls. Mais je rejoins quelqu'un à Atlanta. Enfin ... je suis à la recherche de quelqu'un.

- Que de mystères ... Et tu fais le voyage seule à cette heure ci ? Ce n'est pas très prudent.

- Je te retourne la question.

- Je sais me défendre moi.

- Et bien moi aussi.

Nous plissons tous les deux les yeux en nous fixant l'un l'autre. Il ne croit quand même pas que sous prétexte que je suis une fille, je suis un être sans défense ? Je pourrais l'écraser d'un mouvement de main avec un sort mais ça ... il ne le sait pas, évidemment.

Il arrête de plisser les yeux et se met à sourire.

- Ça ne t'embêtes pas si je reste assis à côté de toi ? Juste au cas où, dit il en clignant des yeux.

- Non, tu peux rester. Juste au cas où, dis-je en l'imitant.

Après quelques secondes de silence, il finit par sortir une main de sa poche pour me la tendre.

- Je m'appelle Scott.

- Josie.