Le nostre mani - Nos mains

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Point de vue Cristiano

Trois jours plus tard.

Je regarde ma main machinalement en appuyant sur la poignée de porte et mes yeux sont comme accrochés à mon alliance qui reste fixée à mon annulaire depuis qu'elle y a été posée.
Le mariage était il y'a quatre jours et Reina n'a pas voulu attendre plus de temps pour reprendre le travail plus tard même si j'ai tout tenté pour négocier. J'ai cependant réussi à obtenir son attention pour l'aménagement de nos appartements. Nous sommes mariés et il a fallu faire un choix entre nos deux chambres, Reina n'a pas voulu lâcher le morceau en essayant de m'attendrir avec le fait qu'elle avait grandi dans cette pièce mais ça n'a pas marché pour une fois. J'ai retourné son argument en disant que cet environment serait justement parfait pour notre futur enfant et elle a cédé. Il a fallu déplacer toutes ses affaires et les meubles qu'elle voulait à tout prix garder dans sa chambre. Résultat : ses ongles sont tous arrachés à force d'avoir bougé les meubles et on est épuisés.

Mais ce n'est pas le sujet. Ce matin, le quotidien a repris et elle n'a pas résisté de se lever aux aurores pour « rattraper son travail ». Il est midi et elle travaille encore comme une acharnée dans son bureau. Seulement je vais devoir la déranger.
J'ouvre la porte et découvre Reina assise en face d'Ugo sur le sofa. Oui c'est son collaborateur, oui c'est son ami, oui il n'y a rien entre eux et oui je suis quand même jaloux. Ils s'arrêtent de parler tous les deux et je ferme la porte après être entré.

Moi: Je voulais te parler.
Reina: Oui, nous avions terminé de toute façon.
Ugo: Merci Reina.

Dit-il en souriant tout doucement. Il lui fait un baise-main qui symbolise le respect et l'amitié puis sors de la pièce en passant devant moi. J'adore Ugo c'est aussi mon ami mais je ne sais pas pourquoi, je suis jaloux.

Moi: Qu'est-ce qu'il voulait ?
Reina: Me parler de Clara.
Moi: Tu te fiches de moi ?
Reina: Absolument pas. Ils se sont beaucoup parlé depuis le mariage et depuis, ils ne redescendent pas de leur nuage, ni l'un ni l'autre.
Moi: Tu veux dire que...
Reina: Ugo est amoureux, il refuse de l'admettre mais je le connais. Et Clara, elle attend qu'il fasse les choses telles qu'elle le mérite.

Elle se déplace pour aller s'appuyer sur son bureau. Je m'approche d'elle, aussitôt le sentiment piquant de jalousie disparaît. Elle prend ma main. Cette partie du corps est très importante chez nous, italiens, on parle, on mange, on rit, on abat, on condamne, on aime avec les mains et c'est pour ça que tant de sentiments passent entre nous grâce au fait de se tenir la main.
Je me sens mieux et repars alors dans l'optique de lui parler comme ce que j'avais l'intention de faire.

Moi: Reina, Rafael est comme mon frère et nous avons beaucoup parlé. Il m'a dit être très attaché à cette famille et il m'a dit qu'il souhaitait en faire partie.
Reina: Il ne veut plus épouser ta sœur ?!
Moi: Si, si bien sûr mais il voudrait faire partie de cette famille que nous formons avec Ugo, Cesare...
Reina: Oh... je vois...
Moi: Je sais qu'il ne fait pas partie du clan mais il a besoin d'appartenir à notre famille comme si elle était la sienne.
Reina: Le fait qu'il soit orphelin n'arrange pas les choses, tu sais que nous sommes stricts sur les conditions de naissance : un père et une mère siciliens.
Moi: Justement, on sait qu'ils le sont tous les deux mais rien de plus. Il voudrait travailler avec nous.
Reina: Hum...

Elle prend sa tête entre ses mains et se tait un instant. Puis son regard remonte instantanément vers le mien. Elle ne dit toujours rien.

Reina: Il faut l'éduquer.
Moi: Et qui va le faire ? Tu n'as pas le temps de t'occuper de ça !
Reina: Toi.
Moi: Che ?!
Reina: Oui, toi. Ça te fera l'occasion de faire une nouvelle fois tes preuves parce que je t'ai déjà dit que...
Moi: Oui, dans ce travail il faut sans cesse prouver sa valeur et imposer le respect. Je l'avais compris tout seul.
Reina: Alors c'est parfait. Mais il va de soi que je déciderai seule de la décision finale.
Moi: Bien sûr, j'ai beau être ton bras droit c'est toi qui décide la mia vita.
Reina: Tu vois, je sentais que tu redoutais de m'en parler quand tu es entré mais en vérité, j'avais déjà ensemble à proposer l'idée à Rafael.
Moi: Tu vois, j'ai pris les devants. J'avoue que ce n'était pas ça qui me préoccupait quand je suis entré.
Reina: C'était quoi ?
Moi: Je me suis dit qu'il ne fallait pas que je reste longtemps parce que je risquais de bousculer quelque peu ton travail.

Trono - Parte DueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant