Metafora - Métaphore

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Il doit être neuf heures du matin. Je suis debout face à la porte fenêtre de notre chambre et actionne la poignée pour ouvrir les deux battants sur le balcon. Je ressers ma robe de chambre en soie autour de mon corps et avance de deux pas sur les dalles mouillés par la pluie de cette nuit bien agitée. La nature s'éveille doucement en se réchauffant du soleil, la mer est calme et le roulement des vagues produit un son tout à fait apaisant. Je regarde derrière moi sans bouger, le lit est tout défait et Cristiano dort encore en s'étalant sur son ventre.
Je rentre dans la chambre et laisse la lumière douce entrer dans la pièce. Je traverse la pièce et passe lentement derrière la porte en lui jetant un dernier regard. Une fois dans le couloir, je cours en faisant claquer mes petites mules sur les immenses dalles de carrelage puis je dévale les escaliers en manquant de me faire la cheville en sautant une marche. J'arrive dans la cuisine où Anna prépare le biberon de son fils. Elle me sourit en guise de salut et je m'avance pour l'embrasser sur la joue.

Anna: Alors, vous avez bien profité de votre soirée en amoureux ?

Dit-elle en soulevant de manière suggestive un de ses sourcils parfaitement épilés. Anna est ma confidente autant que l'est Clara et l'était Enzo. Elle savait que j'avais du mal avec l'idée d'avoir un enfant que l'impatience de Cristiano m'étouffait de plus en plus. Mais elle ne sait pas jusqu'où cela est allé.

Moi: Pas vraiment. Ça a été compliqué.
Anna: Racontes-moi.

Elle fait une pause dans sa préparation et s'appuie sur l'îlot de la cuisine pour se pencher vers moi.

Moi: Tu sais que cette histoire de bébé commençait à me stresser vraiment et par conséquent, j'avais du mal à aller vers lui de peur qu'il engage sur ce sujet encore une fois. Hier, ça a été la fois de trop.
Anna: Qu'est-ce qui s'est passé ?
Moi: Les grands-parents nous ont proposé la maison de Corleone puisque Nonna a besoin de rester ici pour les médicaments, ils disent qu'il préfèrent rester ici. Bref, Cristiano a encore une fois fait allusion à cette perspective, ça m'a bloquée, il l'a mal pris et m'a laissée pour discuter avec Valentino et Cesare.
Anna: C'est compréhensible des deux côtés.
Moi: Hum, mais tu me connais, je montais en pression toute seule et hier soir alors que je croyais être seule à la maison et que j'aidais la bouteille de Limoncello à se soulager de son poids dans mon bureau plongé dans le noir, une dispute a éclaté. Tu nous as déjà vus à l'œuvre, ça a crié et il m'a beaucoup blessée par les mots, j'ai eu vraiment mal. J'ai eu très peur que ce soit fini alors je me suis enfuie en voiture sans chaussures.
Anna: Mais il pleuvait le déluge hier soir !
Moi: Justement, il m'a rattrapée sur la route, je pleurais beaucoup. Il m'a consolée et s'est excusé.
Anna: Il pardonne souvent tes humeurs...
Moi: Oui je sais, mais c'était aussi de sa faute si j'étais dans cet état et si il était comme ça c'était ma faute à moi. On a nos torts tous les deux et je me suis aussi excusée. Tu te rends compte que cette histoire d'enfant a mis notre mariage à l'épreuve pour la première fois ? C'est dingue quand même !
Anna: C'est vrai mais c'est si il n'y avait rien eu que ça aurait été inquiétant. Je veux dire, Cristiano et toi comme tous les couples de chez nous vous êtes explosifs et il y'a de quoi, avec la vie qu'on mène. Regardes les parents, ils se disputent au moins une fois par jour, ça veut dire que tout va bien.
Moi: Oui mais ça n'avait rien à voir, on s'est poussé à bout l'un l'autre !
Anna: Si c'est pareil, seulement un enfant c'est plus important que la pace d'une chaise ou le menu de midi.
Moi: Tu as raison, en tout cas nous en avons discuté et la situation est débloquée. C'est le principal. Bon, il faut que je me mette au travail.

Anna reprend ses tétines et son lait maternel pour finir le déjeuner de son fils qui va finir pr crier famine. Quant à moi, j'ouvre le frigo pour en sortir quelques bonnes choses.

Trono - Parte DueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant