Intervista tra parentesi - Interview paranthèse

16 1 0
                                    

Point de vue Reina

Après notre descente au Sevilla Resort, nous sommes rentrés à l'hôtel et comme à chaque fois qu'une situation liée au travail me stresse, je me plonge toute entière dedans. Alors j'ai travaillé sur les vidéos cryptées enregistrées sur le serveur du domaine pendant tout l'après-midi, laissant de côté Cristiano. Aussi bizarre que cela puisse paraître, lorsque je travaille pour le clan, je pense à la famille, à Cristiano car je ne veux pas qu'on touche aux miens. Ça me rend malade, c'est pour cela que je ne vois plus rien qu'on attente à notre intégrité et notre sécurité.
Il a tourné en rond tout le reste de la journée et a finit par descendre à la piscine tout seul. La solitude à laquelle je l'assigne me fait mal au coeur mais ma nature est si dure à discipliner que je n'arrive jamais à trouver un entre-deux, faire un peu de travail en m'occupant de lui. J'ai senti hier que le fait qu'il soit à l'écart de cette manière l'a blessé et cela me fait réfléchir sans me laisser de répit depuis hier.

On me sort de mes pensées quand un homme parlant italien avec un fort accent espagnol me demande de signer le titre de propriété officiel. Nous avons passé tout cette journée à visiter les casinos, les magasins, les hôtels du clan à La Havane. Tous les travaux sont terminés et les établissements sont prêts à ouvrir. Le Sevilla Resort est déjà remis en état depuis hier mais l'affront que nous avons subi hier a laissé tant de colère dans mon être qu'une partie de mon cerveau en est encore envahie, m'empêchant d'apprécier le sol en aquarium de la salle de jeu du casino Baltimore, le triple escalier du centre commercial « La prosperidad », la coupole en verre de l'hôtel National ou encore les suites jazzy du Biltmore. Ces lieux encore totalement déserts seront pleins d'ici deux jours : les réservations des hôtels déjà saturées pour six mois et les casinos déjà occupés pour tout un tas de soirées.
Je signe les titres de propriété et je les passe à Cristiano mais l'homme les lui prend des mains avant qu'il ne puisse lire le premier mot de la première feuille. Ce geste me gêne et j'ai un déclic à ce moment là : il n'a aucune autorité véritable sur le clan. C'est la stricte vérité, il me conseille, m'aide et travaille autant que moi mais son rôle n'est pas réellement reconnu au sein de la coupole.

Nous quittons le cabaret entouré d'une foule de journalistes qui crient leurs questions en espagnol, d'autres en italien pensant que cela nous attirera davantage. Nous traversons cette nuée humaine, Cristiano devant moi me tenant la main jusqu'au van. Il m'aide à monter dedans toujours en me tenant la main, je me décale sur la banquette pour lui laisser une place tandis qu'il pose son pied sur la marche pour monter à son tour quand soudain, il se stoppe. Je fronce les sourcils dans le lâcher des yeux, plongeant alors dans son regard vert si profond. Il repose sa jambe à terre et me lâche la main avant de se tourner face aux journalistes, aussi surpris que moi. Ils l'assaillent de flashs et de questions pendant une bonne minute avant qu'il lève une main au niveau de sa tête, ce geste les fait tous taire. L'autorité qui émane de lui à ce moment là est indescriptible. C'est celle qu'il avait quand il s'énervait contre moi et me plaquait contre n'importe quel mur à l'époque où nous n'étions pas encore ensemble. Cette même autorité que moi je peux avoir : un geste sec accompagné d'une expression froide qui inspire le respect et l'obéissance. Je suis coupée dans mon analyse pointue de la situation quand il ouvre la bouche face à nos envahisseurs.

Cristiano: La famille Cortesi refuse d'être insultée plus longtemps. Nous exigeons des autorités cubaines une enquête détaillée. Pour ce qui est de nos placements ici à La Havane, n'oubliez pas que cela crée des emplois et donne de l'argent à la ville. Nous pouvons aussi bien les donner que les reprendre. Une seule attaque de plus, et nous laisserons la ville dans son atmosphère tendue en repartant, sans demander notre reste. Nous la laisserons aux mains des gangs et des criminels, dont nous ne faisons pas partie.

Trono - Parte DueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant