Giro in barca - Balade en bateau

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Moi: Quand ça ?
Clara: Il y a un moment à peine. J'ai l'impression d'avoir fait une erreur, on s'est tellement bien entendus...

Je repenses à mon histoire avec Cristiano : je m'en suis voulu longtemps et terriblement de l'avoir embrassé, à plusieurs reprises mais au final, cela nous a fait plus de mal que ça le valait et je ne veux pas que ça arrive à mon amie. Je prends ses mains et décide de lui parler en toute sincérité ; je trouve que je fais décidément beaucoup de progrès.

Moi: Ça ne servira à rien de t'en vouloir, c'est fait. Maintenant, je sais qu'Ugo est un homme droit et intelligent après tout il a vingt-neuf ans. Mais il n'en reste pas moins dragueur et beau parleur, alors réfléchis bien au type de relation que tu veux, quoi qu'il arrive je serais toujours là pour toi.
Clara: Je crois que tu as raison, après tout tu es devenue une femme mature et responsable maintenant.
Moi: Tu exagères, je fais des progrès mais je serais toujours la même bonne grosse brute qui s'énerve en deux millièmes de secondes !

Nous rions toutes les deux puis on se raconte encore des tas de choses sur des tas de sujets pendant un long moment. On se ressemble tellement à l'intérieur qu'on pourrait être sœurs. J'adore ces moments avec mon amie, la seule que je n'ai jamais eue en dehors de mes cousins.

Clara: Je penses à Enzo quelques fois.

Clara a été très touchée par le décès d'Enzo, il a été son premier béguin et son meilleur ami après leur rupture grâce au travail qu'on partageait déjà tous les trois.

Moi: Je donnerai n'importe quoi pour qu'il soit là rien qu'aujourd'hui, juste une heure.
Clara: Il nous voit tous de là où il est.

On change à nouveau de sujet et la discussion va bon train dans notre petit coin jusqu'à ce que le visage de Clara face à moi se tende soudainement. Je fronce les sourcils et me retourne. Je suis soulagée en voyant Ugo se ramener nonchalamment, les mains profondément enfoncées dans les poches de son pantalon de costume bleu céruléen et arborant fièrement sa chemise blanche quasi transparente et ouverte sur tout le haut de son torse.

Ugo: Dis Reina, tu veux déjà que Cristiano meurt ?
Moi: Pourquoi ?
Ugo: Il te cherche depuis une heure, il est totalement en panique, à deux doigt de contacter Interpole, ce fou...

Sa remarque m'amuse, c'est vrai que malgré ses propres progrès sur la jalousie et l'orgueil, rien ne s'est arrangé du côté de la possessivité et de l'angoisse de l'absence. Il ne supporte pas de ne pas savoir où je suis, simplement parce qu'il a peur que je disparaisse.

Moi: Bon j'y retourne d'ailleurs il faudra qu'on parle...

Dis-je en pointant le doigt vers lui avec un sourire malicieux, il lève les mains au niveau de ses épaules pour se dédouaner.

Ugo: Promis, j'ai pas fumé aujourd'hui !
Moi: C'est ça oui... bon, j'vous laisse !

Je m'en vais sans laisser le temps à Clara de renchérir. Certes je connais mes deux amis mais j'ai le sentiment que quelque chose d'inattendu peut arriver et dans le bon sens, après tout ils ne font que parler.
Je me dirige vers le cercle d'arches qui sont dépourvues à cette heure avancée de la tonnelle amovible qu'on avait installée à midi. Je vois au loin Cristiano tourner en bourrique entre les tables. Je me pointe comme une fleur et tapote son épaule pour lui signifier mon retour. Il se retourne automatiquement et souffle un grand coup.

Cristiano: Mais tu peux pas juste faire signe quand tu t'en vas ? T'étais où ? Tu sais depuis combien de temps je te cherche ?!
Moi: Calmes-toi, j'étais à l'olivier avec Clara, on discutait.
Cristiano: Tu ne refais plus jamais ça compris ?
Moi: Promis Caro mio !

Trono - Parte DueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant