Storia del potere - Histoire de puissance

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Décembre 2020, Courmayeur.

La famille est réunie au complet dans un immense chalet entièrement en bois, isolé sur les hauteurs de la station de Courmayeur pour fêter Noël en famille et avec les membres des autres familles. Nous vous en effet décidé de tous nous retrouver sur les territoires des Amarilli ; Valentino et Elvezia nous ont ainsi tous accueillis dans une de leurs résidences de repos, pas si loin de Milan. Seulement, il est vingt-trois heures vingt du soir et nous attendons une seule personne : Cristiano.
Tout le monde discute bruyamment sans pour autant cacher l'impatience qui commence à gagner chacun de nous. Chiara est à nouveau enceinte et de jumeaux, depuis trois mois ! Du fait de l'avancement de sa grossesse et qu'elle soit gémellaire, son ventre est véritablement déjà énorme. Tellement énorme qu'elle a du se fait coudre de nouveaux habits sur mesure et extra extensibles pour ne pas dépenser trop d'argent en frais d'habits de grossesse. La robe qu'elle porte ce soir est inspirée des années 1920 avec de nombreuses paillettes et un motif chevronné sur le tissu, mais ses épaules sont couvertes par un vison en fausse fourrure de chez Dolce&Gabbana. Sa jumelle Gina est elle aussi enceinte depuis peu de temps, mais il est tout seul et c'est son premier enfant. Cependant il doit être très gros puisque je trouve que son ventre est aussi énorme pour seulement deux mois. Sinon, pas grand chose de nouveau mis à part Clara et Ugo qui viennent tout juste de s'engager officiellement dans une relation aux yeux de tous, s'affichant fièrement à l'occasion du retour de Clara de Cuva pour fêter les fêtes de fin d'années avec nous. Simona et Rafael ont finalement stoppé le retardement de leur mariage en choisissant une ultime date, un an après la première date fixée. La famille de Cristiano est venue aussi mais comme à son habitude, Francesca fait la tête. Pourquoi encore ? Je n'en sais rien et ça me fatigue vraiment. En vérité, tout le monde s'est fait très beau pour la messe de minuit à laquelle nous nous préparons à assister. Et voir les enfants bailler en tenant la main de leurs parents me fait regretter de ne pas avoir un mari plus rapide et moins coquet.

Je suis sur le point d'aller le chercher quand il descend enfin de l'étage des chambres sous les applaudissements aussi moqueurs qu'impatients de l'assemblée. Je dirais presque que ça en valait la peine quand je le vois dans son tout nouveau costume bordeaux que je lui ai acheté chez Burberry. Il passe un manteau et me prend la main en répondant à quelques remarques à l'humour taquin des garçons. Tout le monde sort petit à petit du chalet, nous en dernier. Mes grands-parents sont déjà partis avec un van spécial car Maria a de plus en plus de mal à marcher à cause de la maladie. Quant à nous tous, nous allons nous y rendre à pieds en discutant fort, comme d'habitude.
Cristiano tient plus fermement ma main maintenant et nos doigts se mêlent ensemble. Je ne peux que sourire, cette soirée n'est que fête et la passer avec lui me réjouit encore plus. Seulement j'ai un petit pincement au cœur car je suis quelqu'un de très attaché aux traditions et c'est la première fois depuis que j'ai six ans que je ne pourrais pas accrocher de petite croix d'argile à mon olivier. Ces souvenirs me font penser à Enzo, qui le faisait avec moi jusqu'à ce que Cristiano entre dans ma vie.
Je suis sortie de mes pensées par le son de l'orgue qui retentit dans tout le bâtiment. La messe est assez tard ici et les sièges sont quasiment tous pris sauf devant, où mes grands-parents ont prit le soin de réserver les deux rangées de bancs de chaque côté du couloir central. Chacun s'assoit et rajuste son par-dessus pendant que les jeunes mères calment leurs enfants avec douceur, aussi bien habillés et balançant leurs pieds qui ne touchent pas le sol.
Les hommes d'église entrent sur une belle musique et tous les fidèles se lèvent. Nous faisons tous le signe de croix puis nous nous rasseyons pour écouter le début de la cérémonie. Je suis un peu distraite et me laisse aller à regarder les gens autour de moi. Beaucoup d'entre eux nous ont drôlement regardés à notre entrée et certains nous jettent encore quelques regards. C'est comme si pour la première fois, je trouvais qu'il y avait vraiment une rupture entre nous. Je sais très bien comment on vit en dehors de notre cercle assez fermé et ça me désole de voir parfois tant de misère mais la façon dont nous regardent ces gens est différente : comme si ils nous jugeaient sur nos habits de marques, nos grands manteaux et nos bijoux. C'est une sensation étrange qui disparaît bien vite quand je me concentre à nouveau sur la cérémonie.

Trono - Parte DueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant