Compiti - Les tâches

9 0 0
                                    

22 octobre 2021.

Nous sommes tous à Palerme, au domaine. Tout le monde a repris ses occupations, son travail et bien que ralentie par son ventre et l'approche du terme, Reina reste une acharnée de travail. Ce qui ne me plait pas beaucoup. Je n'ai toujours pas eu le coin moment que j'attends pour lui parler des lettres anonymes et je ne crois pas que Nino ait eu le cœur de lui parler du nouveau délai annoncé par les médecins à propos de l'état de Maria. Je n'aime pas lui mentir ou lui dissimuler des choses mais, je ne veux pas l'inquiéter plus.
Ce soir, la majorité des occupants de la maison sont sortis au restaurant. Il ne reste que Donatella, Rosa et les grands-parents de Reina.

Il est vingt-deux heures trente, je suis sur le balcon de notre chambre torse nu pour boire un verre d'eau fraîche en profitant de l'air qui se rafraîchit. J'aime le piquant du froid qui s'installe. Reina est allongée dans le lit à analyser des fichiers de centaines de pages. Je retourne dans la chambre après avoir refermé la double porte vitrée qui sépare le balcon de la pièce.

Moi: Qu'est-ce que tu comptes encore ?
Reina: Les résultats des établissements de Cuba et je compte ce qui nous reste aux États-Unis, je voudrais tout transférer avant la fin de l'année.
Moi: Il est tard, tu devrais lâcher ça.
Reina: Hum, pas faux. Bon, je reviens.

Elle fait un effort qui paraît considérable pour se hisser hors du lit et se dirige vers la salle de bain, le tissu de sa robe de chambre volant derrière elle. Je m'installe à mon tour entre les draps et je me languis en attendant ma femme.
Le temps passe, je trouve qu'elle met longtemps et je n'entends aucun bruit. C'est pourtant bon signe, si elle avait mal quelque part elle le dirait. Les minutes passent. Un bruit contre la porte de la salle de bain attenante se fait entendre et puis, un cri strident.

Reina: Ahhhhhhh ! Cris, viens s'il te plaît ! Je t'en supplie !

J'accours, manquant de tomber en sautant du lit. J'ouvre la porte et je la découvre à demi allongée sur le carrelage marbré. La lumière fait se refléter une grande flaque d'eau par terre, trois gouttes de sang minuscules font tache au milieu du liquide transparent. Elle se tient le ventre et halète en s'efforçant de souffler comme aux cours de préparation à l'accouchement. Elle lève les yeux jusqu'à mon visage qui est resté paralysé lorsque j'ai compris ce qui se passait dans sa tête à la vue de sa perte des eaux.

Reina: J'ai mal, porte moi s'il te plaît.
Moi: Bien sur, désolé.

J'essaie de rester calme, elle ne l'est pas du tout. Je la porte jusqu'au lit et fait quelques aller-retour entre elle et la salle de bain. Je dépose plein de serviettes sous elle, on ne sait jamais. Elle finit par m'arrêter en plantant ses ongles dans la peau de mon avant-bras. Ses cheveux se collent déjà à son front. Ses yeux sont terrifiés.

Reina: Il y'a du sang par terre.
Moi: J'ai vu.
Reina: Je t'en supplie, ne me laisse pas.
Moi: Jamais de la vie. Je suis là, ne t'inquiètes pas. Je reste avec toi.
Reina: J'ai mal.
Moi: Je vais prévenir le médecin et ensuite, j'appelle la famille, ils ne devraient pas tarder à revenir.
Reina: Non... il va arriver quelque chose.
Moi: Respire. Tout va bien se passer mon cœur.

Elle continue d'alterner entre halètements, soufflements et gémissements de douleur alors que je décroche le téléphone de notre chambre qui est posé sur la table du petit salon, non loin de la porte-fenêtre. Je compose rapidement le numéro et aussitôt que le médecin répond, je le bombarde en dégueulant presque ce que j'ai à lui dire.

Moi: Docteur Anessio, c'est Cristiano Giovanelli-Cortesi. C'est ma femme, Reina elle vient de perdre les eaux. Elle a très mal et... du sang coule.
Docteur: Je vais partir tout de suite. Restez près d'elle et dites lui de bien souffler.
Moi: D'accord. Faites vite.

Trono - Parte DueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant