Endormie la tête dans les papiers de mon bureau à l'étage, je me réveille à peine. J'ai le visage enfoui dans mes bras croisés sur le plan de travail de la table, les épais rideaux de velours pourpre sont tirés et ne laissent pas passer la lumière des grandes fenêtres. J'observe l'horloge pendue au mur en face de moi, il est onze heures du matin. Mes souvenirs de la nuit arrivent en cascade et me font grimacer. Je passe une main après l'autre sur mes joues asséchées par les larmes.
Après avoir tout raconté à ma mère et qu'elle m'ait consolée, elle a entreprit de me convaincre d'aller me recoucher. J'ai fait mine d'être finalement convaincue mais en réalité, les comptes m'obsédaient de plus en plus. Et après avoir remonté les escaliers avec elle, j'ai pris le chemin de ma chambre sans l'atteindre. J'ai préféré tourner vers mon bureau et me mettre à travailler.
Seulement, avant que je m'endorme, la lampe du bureau était allumée et les rideaux soigneusement pliés dans l'anneau de fer qui les retient sur les bords. Il est tard, je dois aller me préparer.Après une bonne douche, je sèche ma peau en me regardant brièvement dans le miroir en face de moi. Ma poitrine semble plus lourde mais ce qui me frappe c'est l'arrondi de mon ventre. La peau paraît plus épaisse mais aussi plus tendue vers l'avant. Je prends une grande inspiration avant de me positionner de profil. Le reflet qui me parvient est irréel : mon ventre est arrondi, déjà. Pourquoi ne l'ai-je pas remarqué plus tôt ? C'est comme si par miracle il avait grossi dans la nuit.
Je ne sais pas ce que je ressens, rien ne me passe par la tête pendant de longues minutes. J'ai enfin le courage de poser mes mains sur mon ventre que je sens plein, comme si je sentais qu'il est habité. Je caresse la peau doucement, ce n'est pas désagréable et je sais qu'un sourire timide se dessine maintenant sur mon visage. Puis soudain, j'imagine Cristiano arriver derrière moi et poser à son tour ses mains sur mon corps changeant. Je me délecte de cette vision. Si seulement je n'étais pas si... peureuse.
Je finis de me sécher et pars choisir de nouveaux vêtements dans le dressing de notre chambre. La porte de celui-ci reste entrouverte mais on ne peut pas m'apercevoir, ce serait le mauvais moment pour qu'une femme de ménage me surprenne. Mais au lieu de ça, j'entends la porte de la chambre s'ouvrir dans un grand fracas et se fermer aussitôt. Des pas battants le sol sont amplifiés par le parquet. Je tends l'oreille en tenant fermement dans mes mains la robe de velours bleu que j'ai choisie.Cristiano: Je ne sais pas quoi faire... elle est partie dormir dans son bureau, elle a travaillé toute la nuit sans se poser la moindre question... Non ! Je ne comprends pas, je ne peux pas comprendre je ne suis pas une femme... Je ne me vois pas aller voir Angelo pour lui demander conseil... Simona, tu es la seule à pouvoir m'aider : Enzo n'est pas là pour me donner le mode d'emploi de sa cousine... Comment ça ?! M'excuser mais tu te fiches de moi ! C'est à elle de le faire... Bon, d'accord je vais y réfléchir. Merci, bonne journée à toi aussi.
Il a appelé Simona pour lui demander conseil. Je vais le rendre fou, tout ça est de ma faute. Je vis avec cette grossesse depuis deux mois et ça ne m'a pas gênée jusque là. Cristiano et moi avons été sur un petit nuage ces derniers temps, on a été beaucoup ensemble et l'épreuve du voyage à Cuba nous a renforcé au fond. J'ai envisagé d'avoir un enfant, j'y ai pensé et j'en parlais avec lui quand il lançait le sujet.
Je suis tirée de ma culpabilité qui ne cesse de grandir en entendant la sonnerie de mon portable. Je me fige, de peur qu'il soit encore là. Je le saisis et réponds sans hésiter.Simona: Bonjour ma belle ! Comment vas-tu depuis votre départ de Messine ?
Moi: Je... ça va merci et toi ?
Simona: Ça va...Je vérifie par l'ouverture mince de la porte si Cristiano est là mais je ne vois rien alors je continue ma conversation malgré que je ne l'ai pas entendu sortir.
Simona: Cristiano vient de m'appeler, il m'a dit que tu es enceinte.
Ce que j'aime chez ma belle-sœur c'est qu'elle est directe, pas comme son frère qui tourne parfois beaucoup trop autour du pot.
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Trono - Parte Due
Dla nastolatkówRégner sur le monde est ce que j'ai toujours désiré. J'ai été élevée dans ce but et je travaille sans cesse pour rester la seule au sommet de ce pic perçant. On a essayé bien des fois de me faire tomber pour m'enterrer au pied de ce sommet, j'ai rip...