Il regalo - Le cadeau

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15 octobre.

La sonnerie de la porte d'entrée retentit jusque dans le grand salon. Je laisse mon journal en plan sur la table basse et me précipite à l'entrée. Mais Rosa est plus rapide que moi, elle ouvre déjà le pan droit de la grande porte. Je tends la tête et je vois Maria et Nino, souriant jusqu'aux oreilles dans leurs beaux habits de fête colorés et valises à la main.
Nous les accueillons dans l'euphorie de la précipitation mais avec une très grande joie. Je prends leurs valises pour les passer à un domestique qui se charge de les monter dans leur chambre. La porte se ferme et ils avancent jusqu'au canapé avant de s'assoir. Maria porte un foulard astucieusement noué sur son crâne dépourvu de cheveux depuis plusieurs mois à cause de la maladie et du traitement qu'elle subit. Elle a parfois une perruque faite de ses anciens cheveux mais elle préfère ce foulard, plus léger à porter sans doutes. Nino lui tient la main comme toujours, ils sourient, ils ont l'air heureux.

Moi: Alors ce voyage ? Comment était-ce ?
Nino: Oh, il n'y a pas à dire la Crète est magnifique, presque aussi belle que notre Sicile !
Maria: Tu aurais vu la couleur de la mer Cris, c'était magnifique.

Le surnom que m'a donné Reina s'est démocratisé en peu de temps dans toute la famille et maintenant tout le monde m'appelle donc Cris. J'imagine les paysages de ce qu'ils me décrivent et devient envieux de ne pas avoir encore vu la Crète de ma vie.

Moi: Je vous envie. Nous, nous n'avons fait que travailler : les contrats des nouveaux casinos de La Havane sont arrivés cette semaine.
Nino: Ah c'est parfait ! Cependant, il va falloir s'y rendre sous six mois pour mettre au point les ajustements mon garçon, tu le sais.
Moi: Bien sûr, nous y avons pensé, on réfléchit aux dates.

Maria regarde autour d'elle et finit par poser son regard sur la table dressée dehors, visible par les portes fenêtres toutes entièrement ouvertes.

Maria: En tout cas, la décoration est magnifique !
Moi: C'est gentil, c'est Reina qui a eu cette idée d'utiliser de l'olivier pour décorer les tables.
Nino: Où est-elle d'ailleurs ?
Moi: Vous la connaissez, elle travaille encore. Je vais aller la chercher sinon elle ne verra jamais l'heure.

Ils me sourient alors que je me lève et me dirige rapidement vers l'escalier. Je le gravis et entre sans frapper dans son bureau. L'excitation et l'impatience me rendent euphorique et pressé. J'ouvre la porte et je la vois dans sa tenue de fête, accoudée à son bureau en train de lire un énième papier. Je soupire en ne pouvant m'empêcher de sourire lorsque mes yeux se posent sur elle.

Moi: Qu'est-ce que tu fais encore ici ?
Reina: Ben tu vois bien, il reste un contrat de partenariat de jeu à lire alors je me suis dit que...
Moi: Mais je vais devoir t'enfermer dans notre chambre !
Reina: Avoues que ca t'arrangerait bien.

Dit-elle en m'envoyant un sourire plein de malice. Je le lui rends avant de la regarder avec attention des pieds à la tête. Sa robe évasée de soie bleu roi souligne parfaitement les lignes délicieuses de son corps et les manches en satin bleu transparent laissent apparaître la peau de ses bras délicats. Tandis que ses cheveux retombent en boucles soignées sur ses épaules à demi couvertes par le col style Bardot de sa robe. Ses yeux encadrés de ce fameux noir ressortent et me laisse lire dedans. Elle est absolument ravissante.

Moi: En effet, je ne peux pas te contredire, encore une fois...
Reina: Tu veux dire que tu ne peux toujours pas contredire. Qu'est-ce que tu voulais ?
Moi: Tes grands-parents sont rentrés de Crète et il va être temps d'accueillir Angelo pour son anniversaire.
Reina: J'arrive.

Elle dépose le papier sur une petite pile et fait le tour de son bureau de bois pour me rejoindre. Sa main gauche se pose sur mon cœur pour lisser le tissus de mon costume puis elle replace ma cravate sur le haut de ma chemise. Ses yeux profonds croisent maintenant les miens. Je passe une main dans le creux de son dos et l'attire plus près de moi encore. J'ai juste besoin de la sentir contre moi, d'être sûr qu'elle soit bien là. J'embrasse enfin un coin de son front tandis qu'elle ferme les yeux.

Trono - Parte DueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant