H&D : Le destin d'un Snow/Nestar

LVI~Dakota

   Sofia et Emilya ont mangé avec moi ce soir. Emilya a adoré la sortie au centre et je dois avouer que moi aussi, me retrouver dans mon environnement naturel fait un bien fou, je ne m'étais pas sentie aussi bien depuis très longtemps et c'est grâce à Jay.

   Je lui dois beaucoup ces derniers temps, il me sauve la vie au quotidien, je n'aime pas l'avouer mais je crois que je suis dépendante de lui, il est devenue mon ancrage dans le monde comme l'était Hardin avant qu'il ne lève la main sur moi. J'espère juste que Jay ne va pas s'amuser et m'abandonner comme une merde, mais je pense qu'il ne le fera pas, il n'est pas comme ça c'est quelqu'un de bien.

   Sofia a dit que peut-être on referait une sortie au centre et il n'y a rien qui me ferai plus plaisir, ça me manque tellement d'être en compagnie de mes animaux, Aïsha me manque et Arsenal et Artiko aussi bien entendu, sans compter que c'est mon milieu naturel. Et puis je ne suis pas la seule que ça réjouit, Emilya aussi en est très contente. Je suis devenue assez proche d'Emilya pendant le mois qui vient de passer, il faut dire qu'être enfermées toute la journée ensemble ça finit par créer des liens. je suis en ce moment avec elle, on est dans ma chambre, assises l'une en face de l'autre, elle reste avec moi jusqu'à ce que Jay revienne, ce qui ne devrait plus tarder maintenant.

" Je pense qu'on est assez proche maintenant pour que je te demande pourquoi tu es ici? Dit-elle après quelques secondes. Je baisse la tête.
- Je ne suis pas prête à te le dire, ce n'est pas contre toi mais je pense que ce n'est pas une bonne idée pour ton mental que tu saches ce qui m'a conduit ici. Je réponds sans la regarder.
- Tu sais moi je vais te dire pourquoi je suis là et après tu vas te rendre compte que ton histoire n'est pas si noire parce que je doute sérieusement que ton histoire rivalise avec la mienne. Dit-elle en se redressant.
- Tu serais surprise... Dis-je à voix basse, dans un murmure plus pour moi que pour elle. Si seulement elle savait...
- Je suis arrivée ici il y a un mois et demi après que les services de la protection de l'enfance se soient rendu compte que j'avais besoin d'aide. Quand ils sont venus chez moi pour retirer ma garde et celle de ma petite sœur à mes parents ils se sont rendus compte que ma mère était une droguée et que mon père était un pédophile doublé d'un alcoolique. Je la regarde sous le choc, comment fait elle pour raconter ça aussi facilement? Il a abusé de moi et ici on m'a aidé à ne plus avoir honte de ce qu'il m'est arrivé. C'est pour ça que je t'en parle aussi facilement. Dit elle en répondant à ma question muette.
- Je suis désolée pour toi. Dis-je tout simplement.
- Tu sais que tu es la première personne à qui je raconte cette histoire dont le regard ne change pas. Je n'arrive pas à savoir si c'est une bonne chose dans ton cas, vu que ton regard ne reflète aucune émotion. Dit elle d'un air pensive.
- C'est une bonne chose. Dis-je simplement, je n'ai pas envie qu'elle s'attarde sur le sujet de mon manque d'humanisme.
- Enfin voilà, j'ai fait une grosse dépression et je m'en suis enfin sortie, maintenant je vais mieux et normalement je quitte l'institut dans deux semaines. Dit elle en se redressant avec un grand sourire. Tu vois, ton histoire ne doit pas être si terrible maintenant que je t'ai raconté la mienne. Elle ajoute avec un sourire compatissant.
- Crois moi ou non, mais tu n'as pas vécu un quart de ce qui m'a amené ici. Je réponds et elle lève un sourcil.
- Je ne te crois pas. Dit elle plus fermement.
- Je ne te le dirais pas, c'est pour ton bien si je te raconte ma vie tu peux être sûre de replonger dans la dépression. Je rétorque d'une voix lasse.
- Prouve le. Dit elle fermement.
- Nan. Mais qu'est ce qui te prend? Ça ne te regarde pas et je n'ai pas envie d'en parler. Dis-je en me levant. Elle se lève aussi et me plaque contre le mur. Je me crispe et la douleur dans le dos me rappelle mon premier enlèvement, mes bras commencent à trembler.
- Pourquoi tu veux pas me raconter? Elle crie et un infirmier arrive.
- Emilya tu la lâches. Dit il en l'attrapant."

  Elle se débat et un autre infirmier vient l'aider pour la ramener dans sa chambre. Il revient et s'approche mais je me recroqueville en gémissant de peur, mes larmes coulent. Je n'arrive pas à fixer mon regard. Ça faisait longtemps que je n'avais pas fait une crise comme celle là.

" Dakota tout va bien. C'est Eriko. Essaie de me rassurer l'infirmier.
- Je t'en supplie, ne me fais pas de mal. Je pleurniche en m'éloignant.
- Qu'est ce qui se passe ici? Demande une voix féminine.
- Émilya l'a agressée et maintenant elle se comporte comme une enfant, comme ci elle faisait une crise. Répond l'infirmier.
- Hardin au secours. Je crie en me tenant les côtes.
- Laissez moi passer. Crie une personne."

   D'un coup mon visage est immobilisé, j'arrive enfin à fixer mon regard et je peux reconnaître les yeux de Jay. Je lâche le plus gros soupir de soulagement de tous les temps et attrape sa main.

" Je suis là Dakota. C'est fini. Dit il avec un léger sourire.
- Jay. Dis-je en le fixant. Je ne veux pas qu'il disparaisse.
- Je suis là Dakota. Je ne te lâche pas. Dit il en serrant ma main.
- Laissons les. Ordonne Sofia en sortant de ma chambre.
- Qu'est ce qu'il s'est passé? Me demande Jay doucement.
- Je ... Emilya m'a attaqué, ça a fait remonter de mauvais souvenirs. Dis-je en baissant la tête.
- Maintenant c'est fini. Dit il avec un sourire.
- Je veux partir d'ici Jay. Je veux rentrer, je vais mieux. Je veux revoir ma famille. J'annonce finalement."