Chapitre 11 : Il n'y a que toi et seulement toi

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La fête est à son apogée, d'après les bruits que je peux entendre derrière moi. Les étudiants crient tous en chœur « bois, bois». Le son de la musique augmente au fur et à mesure que les minutes passent. L'odeur du tabac devient de plus en plus insupportable. Tout cela laisse penser que la soirée est une réussite.

J'observe le ciel parsemé d'un million d'étoiles toujours en compagnie d'Amaël, qui n'a pas bougé d'un pouce depuis l'histoire de son collier. Le contact de son épaule contre la mienne réchauffe ma peau, car être dehors à une heure du matin en plein mois de février, sans pull, semble clairement une bonne idée pour contracter une maladie.

Avoir de l'alcool dans le sang, ça donne chaud, non ! Ou alors, le corps brûlant de mon voisin me fait oublier que la température ne dépasse pas les quelques degrés.

— Tu es bien silencieuse pour une fois, souligne-t-il en se tournant vers moi.

Aucun son ne sort de ma bouche. L'envie de lui répondre au quart de tour semble avoir disparu. Je me contente de le regarder et de le détailler, ce que je n'ai pas pris le temps de faire auparavant, trop concentrée à le réprimander.

D'après sa carrure forte et imposante ainsi que les traits de son visage encore un peu enfantin, je pense qu'il doit un peu plus de la vingtaine. Sa barbe naissante et sa façon d'être me laissent croire qu'il est plus âgé que moi, en même temps je n'ai que vingt-et-un ans, ce n'est pas très compliqué. Comparé à mon corps, le sien est plus svelte et musclé. Il me dépasse facilement d'une bonne tête. Ses lèvres charnues esquissent un magnifique sourire, puis le son grave de sa voix me sort de ma transe, me faisant instantanément rougir.

— J'espère que tu profites bien de la vue, me nargue-t-il.

— Je t'avoue qu'il y a mieux, souligné-je en regardant par terre.

— Je doute que les cailloux soient mieux que mon corps, mais soit.

Je ne peux m'empêcher de m'esclaffer face à sa réplique. Est-ce l'alcool qui me rend plus apaisée en sa présence ?

— Modeste qui plus est, le comportement parfait.

— Tu as l'homme parfait devant tes yeux ! Je ne vais pas trop traîner. Ton copain ne semble pas très heureux de me voir près de toi. À la prochaine, Kaelia !

Il continue de me regarder discrètement tout en s'éloignant toujours avec le sourire aux lèvres, à croire qui est imprégné à son visage angélique. Le froid ambiant remplace progressivement la chaleur de son corps et je ne tarde pas à avoir la chair de poule.

Trystan s'approche à grands pas de moi et ne semble absolument pas content au vu de la rapidité qu'il a mis à me rejoindre depuis la porte d'entrée.

— Qu'est-ce que tu fais avec lui dehors par ce froid ? Tu ne devrais pas être à l'intérieur avec Ophélia et Noélie.

— Je voulais lui dire le fond de ma pensée vu que tu n'as pas tenu à le faire toi-même, lui reproché-je.

Je vois rouge, comment peut-il venir me faire des reproches alors qu'il a refusé d'aller lui parler lui-même ?

— Et ta pensée consiste à regarder les étoiles côte à côte ! grogne-t-il sans aucun doute jaloux.

Je peux totalement le comprendre, j'aurais eu le même type de comportement si une fille était trop proche de mon Trystan. Cependant, s'il avait eu le cran d'aller voir Amaël avant moi, je n'y serais pas allée et cela n'aurait pas donné lieu à sa crise de jalousie.

— Si tu étais allé discuter avec lui, je ne l'aurais pas fait !

— Tu radotes, tu l'as déjà dit, s'énerve-t-il, conscient que j'ai évité sa question. Il n'y avait aucun intérêt que j'aille lui expliquer, qu'il faudrait qu'il arrête d'être dans les rêves de ma copine, car elle commence à ne plus supporter sa présence. Je serais passé pour qui, moi ? Un pauvre gars amoureux d'une fille qui rêve d'un autre que lui.

Dans les songes de Kaelia [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant