Chapitre 9 : Tu ne peux pas te passer de moi

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Aux alentours de vingt heures, je retrouve Trystan ainsi que mes amis en bas de ma maison dans la charmante Beetle d'Ophélia. À ce que je vois, tout le monde semble prêt pour la soirée et elle a même déjà commencé pour certains d'après les yeux vitreux d'Ewan et Noélie.

- Tu les connais, ils n'ont pas pu s'empêcher de s'enfiler une petite bière avant de monter dans la voiture, déclare Trystan en m'invitant à s'installer près de lui.

- Cela ne m'étonne qu'à moitié en effet.

Je me blottis contre le corps de Trystan qui me prend instantanément dans ses bras. Les conversations sont animées entre le football d'un côté, la biochimie de l'autre et la fameuse phrase qu'on déteste tous : « c'est quand qu'on arrive » incessant de Noélie qui agit telle une gamine chaque fois qu'elle a bu.

Le trajet ne dure pas très longtemps et heureusement pour nous. Nous sortons assez rapidement de la voiture pour nous rendre dans la maison où se déroule la soirée en question. De nombreux élèves sont présents et on ne peut pas passer à côté de l'ambiance qui règne ici. L'alcool coule à flots et ce n'est pas pour déplaire à mes amis.

Trystan veut en profiter pour aller voir ses copains de fac en ma compagnie, car il est vrai que je ne les côtoie pas souvent.

Je le suis avec difficulté en slalomant entre tous les jeunes bourrés. Trystan a dû ressentir mon malaise grandissant face à toutes ces personnes présentes, car celui-ci me prend la main en me souriant.

- Tout va bien se passer, Kaelia, me murmure-t-il.

Nous retrouvons ses amis, Adrian et Lubin, dans la cuisine à débattre d'un devoir d'économie qu'ils ont eu récemment. Je suis incapable de savoir de quoi cela parle même si nous en avons déjà discuté avec Trystan.

- Toujours sur ça ? Vous n'en avez pas marre, rigole-t-il tout en leur serrant la main.

- Jamais ! Je n'arrive pas à comprendre comment est-ce que Lubin a pu avoir bon à cette question alors que sa réponse est absolument foireuse et sans raisonnement.

- C'est vraiment mal d'être jaloux, Adrian, s'amuse Lubin.

- Tu n'avais plus qu'à passer sous le bureau comme lui, c'est tout, enchaîne à son tour Trystan avant de s'esclaffer face à la tête de Lubin qui se décompose sous ses yeux.

Lubin est un garçon qui travaille très dur d'après ce que m'a dit mon copain. Il déteste l'échec donc il se donne le moyen de réussir tout ce qu'il entreprend alors qu'Adrian est tout son contraire. Il aimerait être comme lui, mais ne veut par contre fournir aucun effort sauf en cas de force vitale comme pour les examens de fin d'année. Les trois garçons se connaissent depuis un an, à leur deuxième année de licence d'économie.

Je les laisse papoter tranquillement en les écoutant. Je ne suis pas très douée pour lancer une discussion ou alors parler de leurs études, puisque c'est un sujet que je ne maîtrise pas du tout. Trystan et ses potes ne semblent pas étonnés de ne pas me voir prendre la parole, car cela ne me ressemble absolument pas. Dès que l'on est plus de trois, je me fais toute petite, sans doute à cause de ma timidité.

La foule d'étudiants se fait de plus en plus oppressante autour de nous. Ils viennent tous chercher à boire en même temps et cela commence à m'angoisser. J'observe discrètement mon petit-ami envoyer un signal de détresse à Ophélia qui nous regarde d'un peu plus loin. Aussitôt fait, elle arrive en sautillant comme une enfant.

Elle m'attrape rapidement la main et m'emmène dans un endroit calme du jardin de derrière. Je remercie au passage mon copain, qui en profite pour me faire un bisou dans les cheveux. Il a tout de suite vu que je commençais à me sentir très mal à l'aise face à tout ce monde.

Dans les songes de Kaelia [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant