Chapitre 10 : Laisse moi tranquille

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— Mais quelle connerie ! Moi, ne pas pouvoir me passer de toi, c'est une blague ?

Il me regarde en ayant l'air sûr de lui, chose qui m'agace au plus au haut point. Ce mec est un comique, il apparaît partout là où je vais et c'est moi qui ne peux pas me passer de lui. Je dois rêver.

— Dois-je te rappeler que c'est toi qui me suis dans toute la maison, comme si je t'étais indispensable ?

— Je te suis pour te dire d'arrêter d'être constamment près de moi, justement !

Ma phrase a eu l'effet de le faire sourire encore plus, pourquoi est-ce que celui-ci est aussi captivant que ses yeux ?

— Tu te rends compte que c'est totalement ridicule ce que tu racontes ? Tu me poursuis dans cette maison, car tu penses que je fais la même chose. C'est illogique, mais je dois avouer que c'est marrant. Pour ta gouverne, j'ai autre chose à faire que de te suivre, ma chère.

Je n'ai qu'une envie, c'est de frapper cette tête qui s'incruste partout où je vais, que ce soit dans la vie réelle ou dans mes nuits. Qu'est-ce qu'il peut être agaçant ! Je ne sais pas si c'est parce que je suis un peu bourrée ou que mes nerfs craquent, mais je ressens le besoin de le toucher, pour voir si je ne délire pas, encore une fois. Cependant, je ne trouve pas le courage d'oser faire ce geste, qui est plus que déplacé.

Tout d'un coup, j'ai envie de parler et de ne plus m'arrêter pour ainsi ne plus l'entendre, ce qui est totalement idiot. De toute manière, il peut quand même me couper la parole.

— Alors pourquoi dès que je t'aperçois, j'ai comme des frissons qui parcourent tout mon corps ? Pourquoi est-ce que je sais à l'avance que tu es près de moi ? Pourquoi est-ce que tu es dans mes rêves ou plutôt cauchemars, car te voir n'est clairement pas une partie de plaisir ? Pourquoi es-tu là ?

Mes paroles provoquent immédiatement un sourire en coin de monsieur tandis que des larmes coulent sur mes joues. Qu'est-ce qu'il m'a pris de lui avouer les sensations, que je ressens quand il est près de moi ? Pourquoi est-ce que j'ai bu déjà ?

— Je suis plus que ravi de savoir que je te provoque toutes ces sensations. Sache que toutes les questions que tu te poses n'ont qu'une seule réponse et c'est celle-ci même que tu ne veux pas entendre.

Je crie de colère et de frustration. Il m'agace à répliquer ce genre de chose tout en m'adressant un magnifique sourire. Je le déteste. Il ne peut pas être réel. Aucun être humain ne peut agir comme il le fait.

Sans m'en rendre compte, ma main se dirige vers lui à une vitesse fulgurante, qu'il ne la voit pas arriver. Elle se pose sans aucune délicatesse sur son joli minois et une splendide claque se fait entendre, ainsi que le doux son de ma voix.

— Tu m'emmerdes ! crié-je en partant m'asseoir sur la pelouse énervée comme je ne l'ai encore jamais été.

Des milliers de frissons me parcourent le corps. Je n'ai jamais ressenti une telle décharge électrique, elle était si puissante que j'en ai la chair de poule. Que m'arrive-t-il ? L'alcool a désinhibé toutes mes barrières, je n'agis jamais de la sorte. Je pèse toujours mes actions ou mes paroles. Mais avec lui, je ne me contrôle plus. C'est comme si j'étais une autre personne.

Il fait ressortir des émotions, un caractère qui ne me correspond pas du tout ou alors je ne me connais pas. Peut-être qu'ils ont raison, ma mère et lui, je ne suis pas celle que je pense être.

Sans aucune explication, je me mets à pleurer à chaudes larmes. Plus rien n'existe autour de moi, je me sens atrocement seule au milieu de cette fête d'étudiants totalement bourrés.

Amaël vient me rejoindre sur la pelouse et ose me prendre dans ses bras légèrement musclés. Sur l'instant, mon corps réagit de manière étrange et je me retrouve collée à lui, à pleurer dans le creux de son cou.

Dès que je ressens sa chaleur et son odeur, je suis apaisée, n'est-ce pas surprenant ? Être sereine dans les bras de celui qui me fout en rogne, c'est le comble.

Pour une fois, Amaël ne parle pas et nous profitons tous les deux de cette proximité si rassurante à mes yeux. C'est exactement celle qui m'a fait tant de bien lors de mon dernier rêve. Plus rien n'existe autour de nous. J'ai comme l'impression de ne former qu'un avec lui, qu'il me complète aussi étrange soit-il.

Après quelques minutes à savourer le réconfort qu'il me propose, je reprends mes esprits. Trystan ne serait sans doute pas ravi de me voir dans les bras d'un autre, qui tente d'apaiser mes pleurs.

Je m'éloigne rapidement de lui, comme s'il avait la peste, et je ressens instantanément un manque qui me compresse le cœur. Cela ne doit plus jamais se produire.

— Je ne suis pas intéressée par toi ! C'est compris, alors arrête d'investir mon esprit ainsi que mon champ de vision. Laisse-moi tranquille !

— D'accord, déclare-t-il avec un air que je ne saurais définir, entre exaspéré et triste.

— C'est tout ce que tu as à me répondre, juste d'accord ?

— Tu ne veux de toute façon pas entendre ce que je souhaite te dire. Donc à quoi ça sert de t'embêter avec cela ?

Je soupire, consciente qu'il a entièrement raison. Je ne désire pas écouter ses paroles insensées, comme quoi il a encore besoin de moi pour aider son peuple ou je ne sais quelle connerie du genre. Mais d'un côté, je ne sais pas si je suis maso ou non, mais ses paroles sans queue ni tête vont me manquer au plus bizarre que ça puisse être. Je suis quand même curieuse de comprendre ce qu'il veut que je fasse, j'aimerais en savoir plus sur ce qu'il me raconte même si je suis persuadée, que c'est un fou qui délire totalement. Changer d'avis aussi rapidement est une des facultés que j'obtiens après avoir bu un certain nombre de verres, au désespoir de tous mes proches qui ne supportent pas ça.

— Et si finalement, j'ai envie d'entendre tes raisons ? murmuré-je tout bas sans oser le regarder dans ses sublimes yeux bleu clair.

Mon regard est attiré par ce collier qu'il me semble avoir déjà vu quelque part. Il est d'un bleu tout aussi attractif que les yeux de son propriétaire. La pierre est allongée avec une forme qui pourrait ressembler à celui d'un losange entouré d'un tissage parfaitement bien fait. Ce bijou est un chef-d'œuvre.

Totalement envoûtée par l'objet devant mes yeux, je n'arrive pas à entendre les réponses d'Amaël. C'est quand celui-ci repose sa main sur mon épaule que je sors de ma transe.

— Il t'intéresse plus que ce que je te raconte à ce que je vois, notifie-t-il en souriant.

— Où est-ce que tu l'as acheté ? demandé-je curieuse de connaître où je pourrais m'acheter le même.

— Nulle part. Tu ne peux pas te le procurer même si tu y mets un certain prix, mais je peux te le donner si tu veux, affirme-t-il tout simplement comme si c'était une chose courante d'offrir ses affaires à une parfaite inconnue.

— Non merci ! J'aimerais bien savoir qui l'a fabriqué, c'est un artiste !

— J'adorerais te le dire, mais tu n'apprécieras pas la réponse. On va dire que si tu acceptes de m'aider, je pourrais éventuellement te dire d'où il vient, qu'en penses-tu ?

— J'en pense que tu me fais chier ! Merde, ce n'est qu'un collier, tu peux très bien me dire où tu l'as acheté. Je ne te demande pas la lune !

— C'est tout comme, Kaelia. Un jour peut-être...

***

Coucou !

Alors qu'en avez-vous pensez de cette discussion entre Amaël et Kaelia ?

La partie fantastique ne devrait pas trop tarder à faire son apparition même si vous en avez quelques petits aperçus par-ci par-là :)

J'espère que vous appréciez votre lecture. N'hésitez pas à laisser un petit vote ou commentaire, ça fait toujours plaisir. A bientôt pour un nouveau chapitre !

Bisous !

Dans les songes de Kaelia [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant