Chapitre 30 : Il y a de l'espoir

62 17 29
                                    

J'essaye de m'échapper tant bien que mal, mais la capsule en verre, qui me sépare de cette dame, m'en empêche. Son visage hâlé s'illumine et rayonne de joie. Rien que de la voir dans cet état, me donne un million de frissons. La peur envahit l'ensemble de mon être, mais aucun cri n'arrive à franchir la barrière de mes lèvres. Je suis subjuguée par son sourire, qui s'élargit au fur et à mesure qu'elle se rapproche de moi, à mon plus grand désespoir.

Sans que je m'y attende, elle presse un bouton sur le côté de la boîte, dans laquelle je me trouve. Et soudainement, la porte en verre, qui me retenait prisonnière, se soulève pour me laisser respirer l'air frais de cette immense pièce.

Je m'empresse de me relever pour m'enfuir de ce lieu, et de cette dame, au visage qui me dit fortement quelque chose, sans que j'arrive à savoir qui elle est. Mais sa voix, plus que chaleureuse, me cloue sur place.

- Kaelia !

Je la regarde, sidérée. Comment peut-elle connaître mon prénom ? Apeurée, je cherche une porte de sortie pour m'échapper, mais tout ce que j'aperçois autour de moi, n'est que capsules semblables à la mienne. Dans quel endroit je me trouve ? Il y a quelques minutes, j'étais tranquillement assise dans ma chambre avec la ferme intention d'aller sur une planète inconnue, mais certainement pas de venir dans une sorte de laboratoire clandestin.

- Je suis si heureuse de te revoir, me dit-elle en me serrant vigoureusement dans ses bras fins.

La chaleur de son corps se transmet dans le mien et toute la panique que je ressens s'envole. Qu'est-ce qu'il m'arrive ! Je ne trouve pas la force de lui adresser la parole. Je suis paralysée de partout. Et puis, si je m'exprime, elle va finir par comprendre que je parle sa langue et c'est peut-être le début des ennuis.

- Je savais qu'Amaël réussirait, murmure-t-elle en soufflant, comme si un énorme poids vient de quitter ses épaules.

Ma résolution prise quelques secondes auparavant s'envole presque aussitôt après avoir entendu le seul prénom, qui me semble rassurant en ce moment.

- Amaël ? Vous connaissez Amaël ? demandé-je enjouée de pouvoir enfin le retrouver, afin qu'il m'explique tout ce bazar.

- Si je le connais ? répond-elle avec un sourire qui laisse apparaître ses fossettes. Bien sûr, Kaelia, c'est mon fils. Je suis Sophia, une grande amie de ta mère.

Sur ses aveux surprenants, plein de questions me viennent en tête. De nombreux flashs me reviennent en mémoire. Je me disais bien que ce visage me disait quelque chose. Les traits fins, les yeux en amande d'un bleu si éclatant et cette allure si élancée. Seule sa longue chevelure noire manque à l'image que j'ai d'elle, laissant place à de courts cheveux blonds entourant sa figure.

Sentant mon regard sur elle, elle s'empresse de me prendre par la main et me mène vers ce qui semble être l'unique sortie de cette pièce sombre.

- Nous n'avons pas le temps de faire des présentations, il faut absolument qu'on s'en aille du palais.

- Un palais ? Je ne suis jamais rendue dans un lieu comme celui-ci, m'exclamé-je un brin impressionnée.

J'ai toujours rêvé de visiter un tel endroit dans ma vie, mais la ville où je vis avec Ali ne me le permet pas. Face à ma fascination soudaine pour ces grands bâtiments dotés d'une immense culture, Sophia se retourne vers moi l'air grave.

- Crois-moi celui-là, tu n'as pas envie d'y mettre les pieds.

Le ton froid ne laisse planer aucun doute envers la véracité de ses paroles. Nous passons devant de nombreuses capsules où des gens semblent dormir profondément. Est-ce que tous ses individus sont sur Terre ? Est-ce qu'elles aussi n'ont pas conscience que leur corps les attend dans cette pièce lugubre ?

Dans les songes de Kaelia [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant