Chapitre 16 : Tu n'as qu'à bien te tenir Kaelia

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Une conversation d'une importance capitale se tient entre deux hommes au détour d'une ruelle étroite légèrement à l'abri des regards. Le plus âgé d'entre eux ne cesse de jeter des coups d'œil furtifs à la population de Malurn qui circule sur la place centrale. Aujourd'hui est un jour de fête. Cela fait actuellement vingt-cinq ans que les deux Rois, Okrutan et Mudar sont au pouvoir au plus grand désespoir de certains.

Pour l'occasion, la ville est en effervescence pour la venue des Rois, ce soir sur l'esplanade de la cité. Même si beaucoup savent que Mudar sera contraint de rester dans sa salle, qui lui sert de prison depuis maintenant toutes ces années.

C'est en ce jour précis que l'une des personnes du clan des rebelles a décidé de convier, devant les yeux de tous, le jeune garçon qu'il connaît depuis sa naissance, afin de lui faire part de sa prochaine mission. En temps normal, leur réunion aurait eu lieu dans la cave lugubre et désaffectée, où ils se regroupent la plupart du temps, mais cette fois-ci cela ne les concerne qu'eux deux. Et quoi de mieux que d'être en plein cœur de l'action pour ne pas se faire repérer par les membres de leur clan, ainsi que ceux de la garde royale, qui sont sur le qui-vive depuis le matin même.

— Je ne vois que toi pour mener à bien cette mission ! s'exclame un homme à la carrure d'un joueur de rugby tout en mettant ses larges mains sur les épaules de l'intéressé. J'ai une confiance absolue en toi, et ce, depuis le jour où tu t'es débrouillé avec ses jeunes gamins.

Amaël regarde l'individu avec une certaine émotion perceptible au sein de ses prunelles. Il a l'air d'être fier de savoir que cet homme lui délègue cette lourde tâche. Cette mission semble leur tenir à cœur.

— Merci, ça me touche énormément que tu aies pensé à moi, mais ce n'est pas rien, ce que tu me demandes là, bredouille-t-il d'une voix peu assurée.

— Je reconnais que celle-ci est bien distincte de toutes celles que tu as pu effectuer auparavant. Essaye de la voir comme un nouveau challenge ! Je te connais depuis que tu es tout petit, tu n'as jamais refusé de missions.

— Dois-je te rappeler que l'on parle de ta fille, Soen ? Forcément, que c'est différent par rapport aux enfants de Malurn. Elle n'a aucune notion de notre monde, elle n'y a vécu que quelques mois. Elle ne me croira jamais !

Soen semble y réfléchir quelques instants. Il a toujours apprécié le caractère très affirmé de sa femme et sa manie a essayer de démêler le vrai du faux. Il espère que sa gamine aura obtenu les mêmes gènes que sa mère à sa naissance, sinon la mission risque d'être plus compliquée que prévu.

— Je ne t'en voudrai pas si tu n'arrives pas à la faire revenir, annonce-t-il avec une voix à peine audible.

Le pauvre homme ne rêve que d'une chose, revoir sa fille qu'il n'a pas vue depuis plusieurs années. Il ne peut pas courir le risque de se rendre sur Terre pour la ramener, car cela provoquerait des soupçons chez Okrutan. C'est en partie pour cela qu'il a pensé au plus jeune fiston de son ami, un vrai battant, une qualité que les rebelles apprécient chez lui en plus d'être le garçon le plus têtu qu'ils connaissent. Il n'abandonne jamais une mission.

— Échouer est un mot qui ne fait pas partie de mon vocabulaire. Je vais persévérer jusqu'à ce que Kaelia finisse par m'écouter comme je l'ai fait avec les petits monstres, affirme-t-il en se grandissant pour montrer que cette mission ne lui fait pas peur.

— Nous étions très fiers de toi avec Loukas ce jour-là. Tu as réussi à merveille à les ramener sur le droit chemin. Grâce à toi, nous avons rallié une dizaine de jeunes à notre cause et envoyé quelques-uns en tant qu'espions chez les Mangup pour nous prévenir de l'avancement du plan d'Okrutan.

Dans les songes de Kaelia [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant