Dans les songes de Kaelia [Terminé]

Chapitre 41 : Mon arrêt de mort

— Le petit bâtard ! Il est directement allé rapporter dès qu'il est retourné en ville. Quel fumier ! fulmine Amaël en continuant de scruter son téléphone. Je vais lui faire la peau si je le retrouve.

— Ça ne va pas la tête ? Qu'est-ce que tu vas faire à ce pauvre gamin, si tu le vois ? Il ne faisait que suivre les ordres qu'il a reçu ou alors simplement dénoncé quelque chose de louche sans, forcément, avoir d'arrière-pensées.

Mon ton monte d'emblée dans les tours. Sa façon de parler d'un jeune garçon m'énerve au plus haut point, même si, à cause de cet enfant, on pourrait avoir d'énormes soucis.

— Justement, suivre des ordres sans penser aux conséquences est bien le problème. Il met ta vie en danger et celle de ma famille aussi ! À cause de ce gamin, tu pourrais perdre ton père plus rapidement que prévu !

Abasourdie par ses paroles, je le regarde avec des yeux ronds oubliant instantanément ma colère contre lui. Comment ça, perdre mon père ?

Il me lance cette bombe sans même étayer un peu plus ses propos. Ce petit con, qui se trouve devant moi, ne pense qu'à envoyer un message au lieu de m'expliquer de quoi il en retourne.

— Ne me laisse pas comme ça, dis-moi ce que tu sais à la fin ! crié-je pour attirer son attention.

Après quelques secondes d'attentes qui me paraissent des heures, Amaël décroche enfin de son téléphone l'air grave.

— Le roi a avancé l'exécution de ton père à demain matin.

— Attends, bredouillé-je en posant ma main sur son avant-bras. Je n'ai pas compris, comment ça une exécution ?

— Le plan original, avant qu'il ne soit compromis par ce petit con de gamin, était que j'aille avec d'autres rebelles dans la prison afin de le délivrer. Sa sentence a été initialement prononcée pendant la fête de l'élection du roi dans deux semaines. Mais maintenant, tout a changé, soupire-t-il en essayant de me retenir de ne pas tomber.

À peine un jour après mon arrivée sur Malurn, on m'annonce que le père, que je n'ai encore jamais rencontré, va être exécuté comme un malpropre sur une place publique devant tous les habitants de cette planète. Je m'effondre les genoux au sol en pleurs sous l'œil désemparé d'Amaël qui ne sait pas comment gérer ma soudaine crise de larmes. Toutes mes attentes, après avoir vu la maison de mes parents, s'envolent en deux temps, trois mouvements.

— Je suis vraiment désolé, je n'aurais jamais dû t'emmener ce matin dans la demeure de Soen. À cause de moi, son sort est encore plus sur la sellette. Je m'en veux vraiment, j'espère que tu pourras me pardonner, murmure-t-il dans mon oreille tout en me serrant très fort dans les bras comme pour prendre toute la tristesse qui m'habite.

Après de longues minutes à pleurer toutes les larmes de mon corps contre le torse chaud d'Amaël, je me souviens qu'il a dit que la garde était passée chez lui.

— Tes parents, m'inquiété-je entre deux sanglots.

— Ils vont bien. Ils ont subi un interrogatoire, mais ils n'ont rien divulgué. Ils ont juste fouillé la maison, mais n'ont rien trouvé d'intéressant.

— La garde sait que je suis avec toi ?

— D'après les dires de ma mère, ils ne connaissent pas l'identité de la personne qui m'accompagne, mais ils en ont une petite idée. Le roi sait que Soen a engagé des recherches sur Terre afin de te retrouver, toi et Amélia, il y a des années et il faut dire que depuis quelques mois, le groupe des rebelles est plutôt actif. Okrutan a forcément dû faire le rapprochement entre les actions de Soen et les nôtres.