Eden

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– Eden !

Je continue ma route à travers les longs couloirs du studio d'enregistrement sans me retourner. Mon manager ne choisit pas du tout le bon moment pour venir me prendre la tête.

Deux fans sont là, devant ma loge à m'attendre. Je me demande bien comment elles ont réussi à entrer dans les coulisses. J'ai pourtant été clair : je ne veux voir personne ! Elles doivent connaitre un vigile, c'est souvent comme ça que ça se passe.

– Eden ! on peut avoir un autographe ? Me demande l'une d'elle avec un air de midinette que je ne supporte plus.

Je ne fais même pas attention à elles et entre dans ma loge en claquant la porte. Mais bien sûr, Paul, mon manager, me suit comme un petit chien. Il ne peut pas me laisser un peu seul ? Me laisser respirer cinq minutes sans être coller à mes baskets ?

– Fous le camp, je veux être seul !

Je me dirige aussitôt vers le mini-bar de ma loge et en sort la première bouteille que je trouve. C'est du Whisky, parfait ! juste ce qu'il me faut pour oublier cette scène merdique et pour ne pas entendre les réprimandes de mon manager.

– Ne commence pas à boire et répond à ma question : c'était quoi cette merde sur scène ? Tu as chanté comme un gamin de huit ans.

Voilà, comment il me traite ! Je viens chanter ma dernière chanson et d'après lui, c'était nul.

Bon, certes, ce n'était pas ma meilleure prestation scénique, mais après hier soir, je ne crois pas être capable de faire mieux. De toute façon, j'ai bien été clair avant de monter sur scène, je l'avais prévenu que je ne me sentais pas en forme.

– Je t'ai dit que je ne voulais pas chanter aujourd'hui, mais tu ne m'as pas écouté.

Après la soirée d'hier soir, je voulais juste rester dans ma chambre d'hôtel, seul, au fond de mon lit, mais Paul n'a pas vu les choses comme moi.

– On avait signé un contrat Eden, je ne pouvais pas annuler. Ton image est déjà assez mauvaise comme ça, alors si j'avais annulé parce que tu as la gueule de bois, ça aurait encore empirer. Tu ne peux plus te permettre ce genre de conneries.

A bout de nerf, je m'installe sur le canapé, passe plusieurs fois ma main dans mes cheveux brun, déjà beaucoup trop long à mon gout, et bois directement à la bouteille. Lorsque le liquide passe dans ma gorge, j'ai l'impression de revivre.

Je ferme les yeux et attends que l'alcool fasse son effet. A cet instant, c'est la seule chose qui compte pour moi.... Et la seule qui me calme.

Mais brutalement, Paul m'arrache la bouteille des mains et la balance à l'autre bout de la loge. Elle explose en plusieurs morceaux contre le mur de la loge.

Puis, comme s'il n'en avait pas assez fait pour aujourd'hui, il se place juste avant moi, m'obligeant à le regarder froncer les sourcils.

– Mais t'es vraiment con. Ça ne t'a pas suffi hier soir ? Tu bois encore ?

– Putain, mais laisse-moi tranquille, Paul. Je n'ai pas besoin de tes conseils.

Ça y est, ça recommence, je ne le supporte plus. Pourquoi il se sent obligé de me faire chier comme ça ? Je ferme de nouveau les yeux et essaie de me calmer au moment où l'on frappe à la porte de ma loge. Aussitôt, Charly entre, avec sa petite voix de merdeux et ses lunettes qui lui donne un faux air d'intello.

– Eden, je peux faire entrer des groupies ?

– Non ! répond Paul à ma place, il faut qu'il se repose, je ne veux personne ici.

Notre destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant