Notre destin

Chapitre 10 Eden

Je longe tranquillement la plage pour rejoindre ma villa. Cette soirée était certes un peu courte mais intense, du moins pour moi.

J'ai appris à connaitre un peu plus Aria, et je dois bien avouer qu'elle me plait de plus en plus. C'est d'ailleurs la première fois que je me confie à quelqu'un comme j'ai pu le faire ce soir. Mais je me sens bien en sa compagnie, j'ai vraiment l'impression que je peux me livrer à elle sans problème. J'espère que je ne me trompe pas et que tous mes propos ne vont pas se retrouver dans la presse demain... mais j'ai le pressentiment qu'elle aussi éprouve une attirance pour moi.

J'ai même d'ailleurs failli l'embrasser, chose qui ne m'était pas arrivé depuis tellement longtemps. Si Paul ne m'avait pas téléphoné à cet instant précis, je l'aurais fait !

Quoi qu'il en soit, je la revois demain et j'en suis heureux.

Lorsque j'arrive à la villa, mes musiciens sont au bord de la piscine. Je leur fais un rapide signe de main avant de me diriger vers le salon où doit surement se trouver Paul.

Effectivement dès que je franchis la porte, je le vois en train de travailler sur son ordinateur.

– Tu étais où ? me demande-t-il de suite.

– Je te l'ai dit, en train de me balader sur la plage.

– Avec une fille ?

Bien sûr, il ne me demande pas ça pour rien. Je n'ai rien dit à mes musiciens mais Luke a dû lui dire. Il n'est donc pas nécessaire que je nie.

– Oui, c'est la cousine de la propriétaire, je n'ai rencontré hier.

– Ok, mais fait attention.

Encore une fois, le coté surprotecteur de Paul m'amuse. Ça ne le dérange pas que je ramène une fille pour baiser mais dès qu'il s'agit de discuter et de passer du temps en compagnie d'une femme, il a toujours peur de ce qu'il peut se passer.

– J'ai reçu une proposition pour un duo avec une chanteuse célèbre, je voulais t'en parler avant de voir avec la maison de disque.

– Paul, tu sais que je n'aime pas les duos, je préfère être seul.

Je déteste travailler avec quelqu'un sur un projet. Je veux que les choses soit faite à ma façon.

– Je sais, mais avec les scènes plus que médiocres que tu as faits ces dernières semaines, ça pourra redorer ton image.

Il est vrai que ces derniers temps, je n'étais plus vraiment moi-même, j'ai fait la fête beaucoup trop souvent et mes performances sur scènes en ont pâti.

A vrai dire, j'avais de moins en moins envie de me produire sur scène sachant que je n'étais même pas capable d'écrire une nouvelle chanson. Et plus j'y pensais, plus j'avais envie d'oublier à quel point j'étais nul. Quoi de mieux que les soirées, l'alcool et la drogue pour ça ?

Depuis que je suis ici, je vois les choses d'une autre façon. Il faut que je me sorte de ce cercle vicieux. Et le fait d'avoir réussis à écrire et composer cet après-midi m'a tellement fait du bien que je suis prêt à continuer mes efforts.

Finalement, peut être que Paul a raison, un duo peut toujours me faire du bien.

– Ok, mais je veux choisir la chanson et les arrangements. Qui est la chanteuse ?

– Deborah Honey ! Et elle a déjà accepté.

Je suis impressionné qu'une chanteuse aussi populaire qu'elle soit intéressée de travailler avec moi. Deborah Honey est une jeune chanteuse mondialement connue. Je l'ai rencontré une ou deux fois dans des évènements et c'est une fille très sympa et talentueuse.

– Dès que tu iras mieux, on la rencontrera à New York.

Je hoche la tête avant de tourner les talons et de rejoindre les gars sur la terrasse. Je ne sais combien de temps je vais rester ici mais pour le moment je n'ai pas vraiment envie de bouger.

Une fois arrivée à côté de mes musiciens, je m'installe directement avec eux. Cruz joue quelques accords avec sa guitare pendant que Jay s'amuse avec son téléphone. Nous sommes tous assis face à la mer et seules les lumières autour de la piscine nous illuminent.

Il fait encore très chaud, même à cette heure de la nuit, mais le léger vent frais arrive bien à nous rafraichir.

Je me sens apaisé et je n'ai pas le souvenir de l'avoir été depuis très longtemps.

– Alors ta soirée ? me demande Cruz.

– Bien !

Comme à chaque fois, je ne souhaite pas m'étaler sur ma relation, quelle qu'elle soit, avec Aria.

Mes musiciens ont plutôt l'habitude de me voir prendre des filles, les baisers et les virer et je ne veux pas qu'ils aient cette image d'Aria.

– C'est tout ? Rien de plus à nous raconter ?

Je secoue la tête pour dire non, il est hors de question que je leur parle d'elle.

– Mec, on se fait chier là, pas d'alcool, pas de gonzesse ! Me relance Jay.

Il est vrai que pratiquement tous les soirs nous sortons où nous faisons la fête entre nous. Être ici, dans un endroit où il ne se passe rien, et une nouveauté pour nous.

– Vous voulez vous amuser un peu ? Je leur demande.

– Oui, s'il te plait, me supplie presque Cruz.

– Ok, alors regardez ça...

Je me relève de mon fauteuil et hurle le prénom de mon assistant qui déboule seulement quelques secondes plus tard.

Je m'approche de lui. Avec son un mètre soixante-dix, je fais une bonne tête de plus que lui. Et mon assistant n'ait pas vraiment costaud, le sport et lui, ça fait deux... ou dix.

– Charly, donnes-moi ton téléphone.

– Pourquoi ? Me demande mon assistant sentant le coup fourré à plein nez.

– Ne t'occupe pas, donne-le-moi c'est tout.

Sans vraiment avoir confiance en moi, il sort son appareil de la poche de son short et me le tend.

– Merci Charly.

Il me regarde droit dans les yeux en attendant la suite. Je sais que je peux parfois être un vrai connard avec mon assistant, mais il me fait rire. Et apparemment, ce soir mes amis ont besoin de distraction.

Je balance son portable sur la pelouse et, sans trop d'effort, je prends Charly dans mes bras et le balance de toutes mes forces dans la piscine.

Jay et Cruz s'approchent à leur tour de la piscine en gloussant à la vision de Charly.

– Ben alors, Charly, on se prend un petit bain de minuit tout seul ? Demande Jay en sortant son portable pour le prendre en photo.

– Vous êtes nul, hurle mon assistant, J'ai perdu mes lunettes dans la piscine maintenant.

Je me tourne cette fois-ci vers Jay et Cruz en leur proposant de rejoindre Charly dans la piscine.

A peine ai-je suggéré une baignade nocturne que nous sommes déjà en caleçon et nous plongeons les uns après les autres.

– Faites gaffe, vous risquez de tomber sur mes lunettes.

– Tu nous saoule Charly, lui réponds Cruz tout en appuyant sur sa tête pour le faire couler.