Chapitre 28 : Aria

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Tous ces merveilleux moments passés avec Eden ne cessent de tourner en rond dans ma tête. Tout est si parfait que je n'ai pas envie de repartir. J'aimerais rester dans cet hôtel pour toujours.

Lorsque je traverse le jardin du paradis, je repense à cette première soirée avec lui. Je n'aurais jamais cru que nous en serions là maintenant. Je venais ici pour oublier un amour et j'en ai retrouvé un encore plus fort.

Je suis tout simplement heureuse !

Quand je franchis la porte du hall de l'hôtel, j'ai la mauvaise surprise de voir ma cousine qui m'attend déjà, avec une tête d'enterrement. Dès qu'elle me voit, elle me saute dessus.

– Aria, tu étais où ? J'essaie de te joindre depuis deux heures.

Je sais qu'on avait prévu de se voir, mais c'était juste cet après-midi. J'avais plutôt prévu de me reposer ce matin. Eden et moi avons très peu dormi cette nuit, nous avons encore voulu profiter au maximum de ces superbes moments ici.

– J'ai passé la nuit chez Eden et si c'est encore pour me faire la morale, je passe mon tour.

– Non, Aria...

Subitement, je vois sur le visage de ma cousine, que ça ne va pas. Il s'est passé quelque chose, j'en suis sûr.

– Ça n'a rien à voir avec Eden...

– Esther qu'est ce qui se passe ?

Mon cœur se met à battre très vite. Elle continue de me regarder avec un air de chien battu. Puis elle me prend par le bras pour m'emmener à l'écart des quelques clients présents. Une fois à l'abri de tous regards, elle se met à pleurer.

– Merde, Esther...

– C'est ton père, Bruce, il...

Mon père ? Mon dieu non, pas ça. Je n'arrive plus à respirer et ma tête se met à tourner. Que se passe-t-il ?

– Il a eu une attaque cardiaque... il est à l'hôpital... les médecins ne se sont pas encore prononcés. C'est une de ses amies qui l'a retrouvé inconscient.

– Non, non, non...

En une seconde, toute ma vie s'effondre. Je n'arrive pas à y croire. Mon papa est aux urgences et moi je suis ici !

– Il faut que je rentre tout de suite Esther.

Les larmes commencent à coulées, je veux le voir tout de suite. Il faut que je sois auprès de lui.

– Je m'en suis doutée, je t'ai réservé le prochain vol pour New York. Il faut que tu sois à l'aéroport dans une heure. Va préparer tes affaires.

J'essuie mes larmes et essaie de respirer à fond. Tout va bien se passer, c'est obligé, je ne peux pas le perdre, pas maintenant...

Je cours en direction de ma chambre et fait ma valise le plus que possible en priant Dieu pour que mon père s'en sorte !

***

– Tu es prête Aria ? Me demande Stefen.

– Oui, on y va.

Je place ma valise dans le coffre de la voiture et m'installe sur le siège passager.

J'ai réussi à joindre la fameuse amie de mon père qui l'a retrouvé, Meredith, qui à la gentillesse de rester auprès de lui à l'hôpital en attendant mon arrivée. Les médecins jugent sont état stationnaire mais sérieux.

Je m'en veux tellement de ne pas être avec lui à cet instant, mais dans moins de six heures, je pourrais le serrer dans mes bras.

Alors que Stefen met en route la voiture, je pense subitement à Eden. Je n'ai pas pu le prévenir de mon départ. Mais le pire, c'est que nous ne nous sommes jamais échangés nos numéros de téléphone. Ici nous n'en avions pas vraiment besoin. Il ne connait même pas mon nom de famille.

– Tu peux t'arrêter rapidement à la villa d'Eden ?

Stefen me regarde l'air surpris quelques instants avant d'accepter de faire un léger détour par la villa.

– Pas plus de cinq minutes Aria, sinon tu risques de louper ton avion.

– D'accord.

Juste devant la maison d'Eden, je sors de la voiture et me précipite à l'intérieur. Malheureusement, la maison parait vide. Ils sont surement tous déjà partis pour le yacht.

– Y'a quelqu'un ? Je hurle devant la porte en frappant comme une malade.

Alors que je cherche un papier et un crayon dans mon sac à main, la porte s'ouvre sur Charly.

– Aria ? ça va ?

– Non, je dois partir immédiatement à New York. Mon père est à l'hôpital et c'est très grave.

Charly se décale pour me laisser entrer dans la villa.

– Je suis désolé. Si je peux faire quelque chose pour toi ?

– Euh... oui. Tu peux me donner le numéro de téléphone d'Eden ?

Je sais que ça peut paraître bizarre de demander le numéro de mon petit ami, mais il faut qu'il me le donne rapidement, que je puisse le prévenir de mon départ.

– Je ne l'ai pas en tête et mon portable est déchargé. Attend, je vais te donner le mien...

L'assistant d'Eden attrape un bout de papier et me note son numéro de téléphone portable. Aussitôt, je récupère le papier et le coupe en deux. J'inscris sur le deuxième morceau de papier mon numéro de portable et de mon appartement ainsi que mon adresse. Enfin, j'inscris rapidement un « je t'aime ».

– Tu peux donner ça à Eden ? C'est important.

– Il n'a pas ton numéro ?

– Non, depuis qu'on est ici, on n'a jamais vraiment eu besoin de se les échanger. Mais maintenant que je rentre à New York... Dis-lui que j'attends son appel et que je suis désolée de partir si vite.

J'aurais tellement aimé qu'il me serre dans ses bras et qu'il m'embrasse une dernière fois avant de partir.

– Ne t'inquiète pas pour ça, ce sera fait.

Stefen, devant la porte, klaxon pour me rappeler de me dépêcher si je ne veux pas que l'avion parte sans moi.

– Je dois y aller. Merci Charly et à bientôt.

– A bientôt Aria, on se reverra surement à New York.

Après un dernier sourire à Charly, je jette un œil sur cette maison qui me rappelle tant souvenirs. Dommage que la fin soit aussi tragique.

Je monte dans la voiture et part en direction de l'aéroport.

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