Chapitre 41 : Aria

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Je n'arrive même pas à savoir si je suis triste ou en colère. Ou les deux. Mais ce qui est sûr, c'est que cette soirée que j'attendais avec impatience ne se passe absolument pas comme prévue.

Tout avait si bien commencé. Eden était magnifiquement habillé et tellement charmant que j'étais prête à oublier toutes ces histoires de destin.

Mais tout s'est écroulé en moins d'une seconde. Lorsqu'Eden et Luke sont entrés dans la pièce, j'ai de suite compris que quelque chose n'allait pas.

Une fois de plus, le destin s'acharne contre nous.

Dès que je franchis la porte du restaurant avec mon sweat à capuche, je m'efforce de ne pas lever la tête mais je vois malgré tout, les flashs des photographes présents. Ils crient le nom d'Eden et demande qui je suis au moins une centaine de fois.

Luke ne me lâche pas d'une semelle, par contre, je ne vois plus les pieds d'Eden. Je suppose qu'il doit être loin devant moi pour ne pas être vu en ma compagnie.

Dès que nous arrivons près de la voiture, Luke m'ouvre la portière et me dit d'entrer.

– Garde la tête baissée.

J'entends la porte d'Eden s'ouvrir et je remarque ses chaussures à mille dollars à mes côtés. Aussitôt, Luke s'installe au volant et démarre en trombe.

Alors que je m'apprête à lever la tête, Luke me hurle presque dessus.

– Garde la tête baissée, ils nous suivent. Ils sont à moto.

Je soupire longuement. Ne pas voir la route ne fait qu'amplifier mon stress.

– Merde, ils ne peuvent pas nous lâcher, s'exclame Eden.

Je ressens les coups d'accélérateur de la voiture de Luke, il roule de plus en plus vite.

– Ne t'inquiète pas bébé, Luke est un pro pour semer les paparazzis.

Super !

Me voilà dans une course poursuite avec des photographes ! Je ne pensais pas vraiment que ma soirée finirait comme ça.

Je me risque à jeter un œil devant moi pour voir la route et je peux me rendre compte que nous roulons très vite.

– Je déteste la vitesse en voiture, Eden.

– Je suis désolé bébé, ça sera bientôt fini.

Mais la poursuite des photographes dure encore plusieurs minutes où Luke ne cesse d'accélérer et de passe entre les voitures pour semer les motos. Mon cœur est sur le point de sortir de ma poitrine, la peur me paralyse et je n'ose plus dire un mot. Je crois n'avoir jamais été aussi effrayée de toute ma vie.

Finalement, au bout de dix bonnes minutes, Luke nous annonce que c'est bon, plus personne ne nous suit.

– On va retourner chez Eden.

– Non, je veux entrer chez moi, dis-je à notre chauffeur.

Eden tourne la tête vers moi et fronce les sourcils.

– Aria, on ne va pas finir la soirée maintenant ?

– Je pense qu'elle a été assez intense pour moi. Luke ramène-moi s'il te plait.

Je remarque qu'à travers le parebrise, Luke regarde son patron pour savoir quoi faire. Je suis consciente qu'Eden est déçu de la tournure de la soirée, mais j'ai besoin de rentrer et de me retrouver seule.

Après avoir soufflé plusieurs fois, Eden ordonne finalement à Luke de fait ce que je lui dis.

Le reste de la route se fait dans un silence total. Je sens les larmes prêtent à couler, un mélange de peur, de colère, de frustration...

Lorsque nous arrivons devant chez moi, sans me demander mon avis Eden sort de la voiture et demande à Luke de l'attendre.

Je compose le code d'entrée de mon immeuble et Eden s'engouffre aussitôt à l'intérieur.

– Je peux au moins te raccompagner jusqu'à ton appartement ?

– Bien sûr !

Nous montons, toujours en silence les escaliers. Emprunter les marches plutôt que l'ascenseur me fera le plus grand bien.

Une fois devant ma porte d'entrée, je me tourne vers Eden. A vrai dire je ne sais quoi faire. Je pourrais le laisser entrer mais j'ai eu beaucoup trop d'émotion en si peu de temps. Et puis quelque part, même si je sais que ce n'est pas sa faute, je suis déçue de la tournure des événements.

– Je suis désolé Aria.

– Tu n'arrêtes pas de t'excuser mais ça ne change rien. Et puis ce n'est pas ta faute. C'est...

Je ne finis pas ma phrase parque ça me fait trop mal de l'admettre. Pourtant Eden a très bien compris où je voulais en venir.

– ... le destin, finit-il.

Eden me prend la main et y dépose un baiser. Puis son regarde vert émeraude s'accroche au mien ayant pour effet immédiat de faire accélérer le rythme cardiaque.

Calme-toi Aria !

– Et le fait que je sois amoureux de toi ne change rien ?

Je me pince les lèvres pour ne pas pleurer. Moi aussi je suis amoureuse de lui, mais comment notre relation pourrait-elle fonctionner si nous ne pouvons même pas passer une soirée tranquillement, sans être déranger ?

Mon cœur s'emballe parce que j'aimerais lui répondre que moi aussi je l'aime. Mais je ne peux pas, pas après ce qu'il vient de se passer.

Je prends à mon tour sa main dans la mienne et la sert très fort. Je veux sentir son contact et avoir ces fameux frissons que lui seul me donnent.

– J'aimerais que les choses soit autrement.

Son visage se rapproche de plus en plus du mien. J'ai une envie folle qu'il m'embrasse, mais où cela peut-il nous mener ?

Il passe sa main de libre sur ma joue.

– Je suis sûr qu'on peut y arriver Aria. Et je suis persuadé que d'ici peu de temps, le destin te donnera la réponse que tu attends. Parce que je ne me vois pas faire ma vie sans toi.

Ses paroles me touchent au plus profond de mon être. J'aimerais tellement qu'il dise vrai.

– J'espère sincèrement que tu as raison.

Alors que je ne pensais qu'à ses lèvres sur les miennes, il s'éloigne lentement de moi en me souriant.

– On se revoit bientôt ? D'accord ?

Que puis-je répondre ? Je ne veux pas et ne peux pas me passer de lui alors que tout me cris le contraire.

– Oui, très vite. A bientôt Eden.

Notre destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant