Chapitre 24 : Aria

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« Je crois que je suis amoureux de toi » ! Cette phrase tourne en boucle dans ma tête alors qu'Eden est toujours devant moi, scrutant mon visage comme pour y trouver la réponse qu'il attend.

Je ne peux pas nier que j'ai des sentiments pour lui, mais, à l'heure actuelle, je suis incapable de savoir ce que c'est. J'ai cru pendant longtemps être amoureuse d'Harry mais je me rends compte maintenant que ce n'était pas le cas car sinon je n'aurais pas eu si peu de mal l'oublier.

Quant à Eden, il est à l'opposé du genre de personne que je fréquence habituellement, a mille lieux de mon monde. Comment cela pourrait-il fonctionner entre nous ?

– Aria ?

Je passe ma main sur sa joue, il est tellement beau que j'en ai mal au ventre rien qu'à le regarder. Et il est si attentionné avec moi.

Lorsque je suis avec lui j'ai l'impression que plus rien d'autre ne compte. Est-ce vraiment ça l'amour ? Je n'en ai malheureusement pas la certitude !

– Eden, ce que je ressens pour toi, c'est complètement fou. Mais à vrai dire, je ne sais pas vraiment ce que ça veut dire. J'ai cru être amoureuse d'Harry pendent trois ans à tort.

Il hoche la tête puis dépose un baiser sur ma joue au moment où mon téléphone sonne. Toujours nus, nous nous asseyons sur mon lit.

– Je te jure que si c'est encore ton ex, je prends le téléphone et je lui explique ma façon de voir les choses.

J'aimerais bien voir la tête d'Harry si Eden Parker lui répondait au téléphone en lui disant qu'on est au lit ensemble... Mais ce n'est pas mon ex...

– C'est mon père.

Sans plus attendre, je décroche en faisant signe à Eden de ne pas parler.

– Salut papa.

– Comment tu vas ma chérie ? Tu ne dormais pas j'espère ?

Eden s'allonge à mes côtés tout en écoutant ma conversation avec mon père. Je dois bien avouer être gênée, si mon père apprend que je suis au lit avec une Rockstar, je risquerais de passer un sale quart d'heure. Même à vingt-trois ans, je reste sa petite fille chérie.

– Je regardais la télé dans ma chambre papa. Comment tu vas ?

– Bien mais fatigué. Je travaille beaucoup ces derniers jours.

Mon père travaille plus de douze heures par jour. J'aimerais vraiment qu'il arrive à se reposer et à trouver du temps pour prendre soin de lui.

– Papa, il faut que tu lèves le pied un peu.

– Ne t'inquiète pas pour moi ma chérie. Et toi ça va ? Tu ne penses plus à l'autre abruti ?

Par « l'autre abruti » mon père parle bien sûr d'Harry, qu'il ne portait pas vraiment dans son cœur. D'ailleurs, si je l'avais écouté, je n'en serais surement pas là où j'en suis maintenant.

– Non papa, j'ai complètement oublié Harry. Je suis tellement bien ici. C'est exactement ce qu'il me fallait.

En prononçant ma phrase, je tourne la tête pour regarder Eden ; il m'observe les bras croisés dernière la tête. Ce dernier me sourit en comprenant que je parle de lui.

– Tu as bien fait d'aller voir Esther. Tu comptes rentrer quand ? Tu commences à manquer à ton vieux père.

L'idée de repartir de ce paradis ne m'enchante pas vraiment, mais je sais qu'il va bien falloir y penser. Je suis ici depuis un peu plus d'une semaine et depuis autant de jours en compagnie d'Eden.

– Je n'y ai pas encore pensé. Mais je te tiens au courant dès que je suis décidée à rentrer.

– D'accord, mais profite en tu as raison.

Je discute encore quelques minutes avec mon père avant de raccrocher et de me rallonge aux côtés d'Eden. Ce dernier me tend de suite les bras pour que je m'installe sur son torse, ce que je fais avec plaisir.

– Vous avez l'air de bien vous entendre avec ton père.

Je ferme les yeux tout en sentant l'odeur plus que divine d'Eden. Ma main caresse quelques secondes son torse avant de prendre son pendentif en forme d'arbre de vie.

– J'adore mon père. C'est l'homme le plus merveilleux au monde. Il a joué le rôle de père et de mère depuis tellement d'années.

Je continue de caresser son pendentif en me demandant si cet arbre signifie quelque chose pour Eden.

– Pourquoi tu portes toujours ce collier ?

A son tour, il prend le bijou dans sa main et le regarde.

– Ce n'est pas un simple collier. C'est un arbre de vie, il représente la famille que j'ai perdue.

Je me redresse légèrement pour voir le visage d'Eden. Il parait encore beaucoup affecté par la perte de ses parents. Après tout qui ne le serait pas ? Moi, j'ai encore la chance d'avoir mon père, mais lui s'est retrouvé orphelin jeune.

– Tu veux que je te dise l'un de mes plus grands secrets ? Me demande Eden.

– Seulement si tu veux le faire.

Il prend le collier dans ses mains et tire dessus en le tournant légèrement. A ce moment apparait une clé USB.

– Ce n'est pas un simple collier, me répète-t-il, mais aussi une clé USB.

Je suis vraiment curieuse de savoir ce que peux contenir cet objet. Je le regarde avec un air interrogateur. Je dois avouer que c'est bien la première fois que je vois quelqu'un avoir ce genre de bijou.

– C'est un enregistrement sonore. Juste avant de mourir, mes parents ont appelé mon oncle et ils ont laissé un message sur son répondeur. C'est leur adieu, ils savaient qu'ils étaient sur le point de mourir.

Mon dieu, je ne m'attendais pas à ça. Il garde depuis tout ce temps ces paroles sur lui. C'est peut-être la chose la plus triste que j'ai entendu. Cette histoire me retourne l'estomac.

– Et tu les écoute souvent ?

– Jamais. J'ai écouté l'enregistrement pour la dernière fois quand j'avais onze ou douze ans. Je le ferais un jour, quand je serais prêt. A vrai dire, je ne me souviens plus de ce qu'ils disent et c'est peut être mieux comme ça.

– J'aimerais avoir un enregistrement comme ça de ma mère. Je crois que je passerais mon temps à écouter sa voix. Comment sont morts tes parents ?

Il ne souhaite pas me répondre, je le lis sur son visage. Je comprends qu'il n'ait pas envie de replonger dans ses mauvais souvenirs, je suis pareille. Je connais maintenant ses faiblesses et cela le rend encore plus beau à mes yeux.

Le regard d'Eden se remplie de désir pour moi, je le vois. Il me retourne sur le dos et s'allonge sur moi. Je sens déjà ses doigts sur mes hanches nues me caresser.

– Désolé mais je n'aime pas parle de ça. Tu en sais déjà plus que toutes les personnes que je fréquente. Paul est le seul à être au courant pour la clé USB et l'enregistrement. Tous les autres croient que c'est simplement un bijou que j'apprécie.

Je suis tellement touchée et flattée qu'il se confie à moi de cette façon. Le vrai Eden, celui que je connais, me plait de plus en plus.

– Merci de me faire confiance Eden.

– Je sais comment tu peux me remercier, me répond-il en embrassant mon cou.

Je passe mes jambes autour de son bassin et mes mains se perdent dans ses cheveux.

– C'était justement ce à quoi je pensais...

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