Chapitre 27 : Aria

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Depuis que je suis toute petite, j'ai toujours été habituée à voyager, aller dans les hôtels et les plus grands et luxueux les uns que les autres. Mais cette nuit est particulière, pour la première fois depuis que je suis avec Eden, nous avons décidé de dormir dans sa chambre, la plus belle de la villa. Elle donne directement accès à une magnifique terrasse privée, face à l'océan.

Cette chambre est tellement grande qu'une famille de cinq personnes pourrait y vivre sans problème. Quant à la salle de bain, elle fait quasiment la taille de mon appartement.

J'avais déjà remarqué cette chambre lorsque j'avais visité cette villa avec ma cousine, mais de savoir que c'est celle qu'occupe Eden, me réjouis. Et de savoir que je vais passer la nuit ici, encore plus.

– Au fait Aria, Paul a loué un yacht pour demain. Tu veux venir avec nous ? Il y aura juste mes musiciens.

– L'idée est plus que sympa mais j'ai dit à Esther que je passerai du temps avec elle.

Depuis que j'ai rencontré Eden, je ne la vois plus. Et elle a eu l'amabilité de me rappeler que j'étais venu chez elle pour passer du temps avec eux et non avec mon « amourette de vacances » comme elle appelle Eden.

– Ok, alors on se retrouvera le soir. Je passerai te voir dans ta chambre quand je serais de retour.

Je m'avance vers Eden alors qu'il ne me quitte pas des yeux.

– Bien sûr ! Je ne compte plus passer une nuit sans toi.

Il m'enlace et m'embrasse si profondément que mes membres se mettent à trembler. Personne ne m'avait jamais fait cet effet avant lui. Ses lèvres, sa bouche, je suis complètement accro à lui.

– Paul m'a dit qu'on retournait à New York d'ici trois ou quatre jours. Tu sais quand tu rentres ?

Trois jours ? Déjà ? Ces vacances étaient probablement les plus belles de ma vie et j'ai du mal à me dire que c'est fini. Même si la perspective de revoir Eden à New York me plait plus que tout, je suis déjà nostalgique de cet endroit, de ces moments magiques passés ici avec Eden.

– Je pense que je rentrerais en même temps.

– Je peux te ramener si tu veux, on prend un jet privé.

Et oui, bien sûr ! Un jet privé, rien que ça.

– C'est gentil, mais mon père a pris l'habitude de venir me chercher à l'aéroport à chacun de mes voyages. Donc je me vois mal lui expliquer que je reviens avec toi.

Subitement, le visage d'Eden s'assombrie. Il fronce les sourcils en me regardant. Je comprends tout de suite ce qui le tracasse.

– Je vais lui parler de toi ne t'inquiète pas. Mais je ne peux pas le faire comme ça à l'aéroport. Je pensais plutôt un diner chez moi quand on va rentrer.

Le sourire lui revient directement.

– Je n'ai jamais rencontré le père d'une fille avec qui je sors, ça sera un peu bizarre, non ?

– Non, mais évite de lui dire qu'on couche ensemble et ça devrait aller.

– Je dois m'attendre à une enquête sur moi ?

Apparemment il a bien compris comment fonctionne mon père. Je sais qu'il ne pourra pas s'empêcher de le faire. Mais avant tout mon père veut mon bonheur, et si c'est aux côtés d'Eden que je suis heureuse, je sais qu'il ne dira rien.

– Il y a des chances, oui. Mais le passé, c'est le passé, non ?

De nouveau Eden me prend dans ses bras avec une facilité déconcertante. Puis, délicatement il me dépose sur son lit pouvant accueillir au moins cinq personnes.

– Exactement. Ce qui compte, c'est à partir de maintenant. Juste toi et moi et rien d'autre.

***

– Je suis obligé de rester là j'ai le mal de mer, m'explique Charly.

– Charly a toujours quelque chose qui ne va pas, c'est une petite nature, ajoute Eden en roulant les yeux.

Nous sommes en train de prendre le petit déjeuner sur la terrasse. Et Charly, Cruz et Jay se sont joint à nous. Je me sens de mieux en mieux en leur compagnie. Je sais que je vais souvent les croiser une fois à New York et cette idée me plait de plus en plus.

– Ce n'est pas ma faute si je ne supporte pas d'être sur un bateau.

– Ni l'avion, ni la voiture. Et je ne te parle pas de la fois où on l'a fait monter dans un grand huit, il a failli tomber dans les pommes après avoir vomi partout, surenchérie Cruz.

Manifestement en colère qu'on se moque de lui, Charly se lève de table et part en direction de la villa.

– Charly on plaisante, lui lance Eden en éclatant de rire.

Malgré son départ, tout le monde commence à pouffer de rire en parlant de l'assistant d'Eden. Apparemment, ce dernier est souvent malade et consulte un médecin au moins une fois par semaine, ce qui amuse bien Eden et ses musiciens. Même Luke, habituellement si discret, se marre avec nous.

– Bon, les gars, il faut qu'on y aille, hurle Paul de la maison.

– Je vais me changer, m'annonce Eden.

Il se lève aussitôt et me fait signe de le suivre jusque dans sa chambre. Aussitôt, je me relève de ma chaise et dit au revoir à tout le monde avant d'accompagne Eden.

Une fois dans sa chambre, ce dernier me prend dans ses bras et me serre fort comme il a pris l'habitude de le faire. Il enfouie son nez dans mon cou tout en me caressant le dos.

– Tu es sûr de ne pas vouloir venir avec nous ?

Sans attendre ma réponse il dépose ses lèvres sur les miennes, comme pour essayer de me faire changer d'avis. Ses doigts exercent des pressions divines tout contre ma peau. Je suis complètement accro à ce mec, c'est une certitude.

Finalement au bout de quelques secondes, ou quelques minutes je ne sais plus, il met fin à notre baiser et me regarde.

– Alors ?

– Tu fais exprès de faire ça ? De m'embrasser comme ça ?

Il hoche la tête en souriant. Bien sûr qu'il le fait exprès, je commence à le connaitre.

– Sur le yacht, il y a des chambres si tu veux, on pourrait continuer là-bas

– Tu vas bosser ta musique et moi je dois passer un peu de temps avec ma cousine avant de revenir à New York. On se voit ce soir ?

Il hausse les épaules, signe d'abduction, et une fois de plus m'embrasse comme si nous nous quittions pour un mois.

– Tu crois que c'est normal que tu me manque déjà Aria ?

– Moi aussi tu vas me manquer Eden, je t'aime.

Je dépose un dernier baiser sur sa bouche, si pulpeuse, si parfaite avant de prendre mon sac.

– J'y vais. A ce soir.

– A ce soir bébé, je t'aime aussi.

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