chapitre 30 : Aria

495 40 11
                                    

Encore une fois, je ne sens plus mes fesses dans ce fauteuil. Je me lève pour me dégourdir les jambes au moment où mon père se réveille.

– Non, mais ce n'est pas vrai que tu es encore là ? Je t'ai dit de partir, je vais bien ma chérie.

Je m'approche de mon père et dépose un baiser sur sa joue. Depuis qu'il a eu son attaque cardiaque, il est encore plus ronchon que d'habitude. Mais je l'aime tellement et surtout je suis si heureuse qu'il aille mieux.

– Je ne veux pas te laisser seul papa.

– Mais ça fait une semaine, Aria. Les médecins eux-mêmes ont dit qu'il n'y avait plus de risque. De toute façon je sors demain et il est hors de question que tu me suives jusqu'à chez moi.

Je fronce les sourcils. Mon père est plus têtu qu'une mule. 

– Mais papa...

– Non, il faut que tu reprennes ta vie Aria, je vais bien.

Je n'arrive pas à y croire, mon père ne veux plus me voir. Bon en même temps, c'est vrai que depuis que je suis descendue de l'avion il y a une semaine, je n'ai rien fait d'autre que de venir ici. Heureusement , mon père s'en est sorti pratiquement sans séquelles.

– Bon, je vais me chercher un café, je reviens. Je t'aime papa.

Mon père me fait un signe de la main. Je sors dans le couloir de l'hôpital et comme à chaque fois depuis une semaine, je prends mon portable.

Pas d'appel, pas de message !

Je dois me rendre à l'évidence, Eden m'a complètement oublié. Le premier jour, j'ai cru qu'il ne me donnait pas de nouvelle car il voulait me laisser tranquille avec mon père. Mais plus les jours passaient et plus je me suis rendu compte qu'il n'en avait plus rien à faire de moi.

Esther m'a dit qu'il été venu la voir, le jour de mon départ, pour savoir si c'était vrai que j'étais parti rejoindre mon père. Au moins, je sais que Charly a bien fait la commission.

D'après ma cousine, il est reparti le lendemain, puis plus rien. Pas de nouvelle.

Je n'arrive pas à comprendre ce qui a bien pût se passer. Lui et moi étions si proche si fusionnels...

Encore une fois rien que de penser à lui, j'en ai envie de vomir.

Mais que puis-je faire de plus ? J'ai vécu ma plus belle histoire d'amour avec une star et il m'a quitté du jour au lendemain sans me donner de nouvelles.

J'ai même téléphoné à Charly pour savoir s'il avait bien donné mon numéro à Eden. Ce dernier m'a répondu que oui mais qu'Eden ne parlait jamais de moi, qu'il avait repris son quotidien ici, à New York. Cette révélation a fini de m'achever.

Eden ne m'a jamais aimé.

Je récupère mon café est passe devant le marchant de presse. Comme par hasard, je remarque un magazine avec Eden Parker en couverture. Aussitôt mon cœur fait un bon. Il est beau, comme d'habitude.

Je le regarde pendant plusieurs secondes. Il a un sweet à capuche noir et ses yeux sont encore plus verts que d'habitude. Il ne sourit pas sur la photo mais dégage ce je ne sais quoi qui me fascine encore.

Malheureusement pour moi, je suis encore complètement accro à ce mec. Et je pense que je n'arriverais pas à l'oublier de sitôt, même si j'aurais dû le faire à la montée dans l'avion qui me ramenait de Californie.

– Vous voulez quelque chose madame ? Me demande la vendeuse.

– Euh...

Je regarde rapidement le titre de l'article : « Eden Parker a repris le chemin du studio d'enregistrement. Un nouvel album prometteur bientôt dans les bacs ! ».

– Non merci.

Et je pars en courant du hall de l'hôpital pour me réfugier dans les toilettes pour femmes. Je m'enferme à clef pour être sûr que personne ne me voit. Aussitôt une larme coule sur ma joue. Je n'arrive pas à comprendre ce qui a pût se passer. Il paraissait si sincère...

Ce qui est étrange c'est que j'ai beaucoup plus de mal à me remettre de mon histoire avec Eden que de celle avec Harry.

Allez Aria, reprend toi !!

Je sèche mes larmes et me regarde dans le miroir. Mes yeux sont rouges et j'ai des cernes horribles.

Je dois absolument remonter la pente. Ce mec, aussi sexy soit-il, n'était pas bon pour moi. Nous n'étions simplement pas faits pour être ensemble.

D'ailleurs, le destin ne m'a jamais fait un signe pour me prouver que c'était le bon.

Je respire un grand coup et sort des toilettes.

Je vais continuer ma vie, continuer à faire comme si je n'étais pas tombée amoureuse d'Eden... continuer à faire semblant que tout va bien.

***

Finalement, je me suis dit que je ne pouvais pas garder cette histoire pour moi. Alors j'ai décidé de tous raconter à Taylor, ma meilleure amie. Elle a toujours été fan d'Eden alors lui dire que j'avais eu une aventure passionnelle avec lui n'a pas été simple, mais c'est fait.

A en croire sa bouche grande ouverte, j'en déduis qu'elle n'en revient pas.

– Toi et Eden Parker ? Vraiment ?

Je lève les yeux au ciel. Pour la cinquième fois elle me demande si c'est vrai ou si je lui fais une blague.

– Tu sais le plus triste dans cette histoire, c'est que je n'ai même pas un souvenir. Je regrette de ne pas avoir pris de photos avec lui.

– En même temps t'a juste à aller sur internet pour le voir.

– Mais ce n'est pas pareil.

Voilà, une fois de plus j'ai envie de pleurer. Eden me manque tellement que ça en devient ridicule. Il faut que j'arrive à l'oublier.

– Tu veux un autre café ? je demande à Taylor toujours avachi sur mon canapé.

– Euh non mais... il est comment en vrai ?

En lui racontant toute l'histoire, il fallait bien que j'attendre à ce qu'elle me pose mille et une questions.

– Super gentil, attentionné, pas du tout comme les journaux le décrivent.

– Non, je veux dire : au lit, il est comment au lit ?

C'est du Taylor tout craché. Mais pour la première fois depuis une semaine, elle arrive à m'arracher un sourire.

– C'était génial, magique. Mieux que tout ce que j'ai connu avant.

– Autrement dit, mieux qu'Harry !

Je hausse les épaules mais ne souhaite pas en dire plus. Maintenant tout ceci est un bon souvenir que je dois garder bien au chaud dans un coin de ma mémoire.

– Aria, je vois bien que ça ne va pas ? C'est à cause de lui ?

– On était tellement bien ensemble. Je ne comprends pas qu'il ne m'ait pas rappelé. Je n'arrive pas me dire que tout ce qu'on a vécu n'était pas sincère.

Ma meilleure amie se rapproche de moi et me prends dans ses bras. Les larmes me montent rapidement aux yeux. Quand est-ce que je vais pouvoir penser à Eden sans que cela me fasse autant mal ?

– Il était peut-être sincère. Mais le fait de revenir chez lui a dû changer les choses. En tout cas ce mec ne sait pas ce qu'il loupe.

Elle me sert encore plus fort dans ses bras et je ne n'arrive plus à me retenir. Je recommence à pleurer à chaudes larmes.

Notre destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant