Chapitre 14 : Aria

653 57 4
                                    

Cette journée fut vraiment exceptionnelle. D'ailleurs, je n'arrive toujours pas à croire qu'Eden soit passé dans ma tête de « chanteur à midinettes » à « petit ami potentiel ». Enfin, je ne sais pas vraiment ce qu'il pense de nous, mais je dois avouer que je suis bien en sa compagnie et je n'ai pas envie de tout cela se finisse.

Et puis toutes ces révélations sur lui me font le voir d'une toute autre façon. J'ai l'impression que ce sont deux hommes différents, l'un est charmant et adorable et l'autre auto destructeur. Je n'ai d'ailleurs pas eu l'occasion de voir son côté sombre, mais une petite partie de moi reste méfiante.

Après plusieurs baisers passionnées, nos voilà en route pour sa villa, main dans la main. Je n'étais pas vraiment enthousiaste à l'idée d'y aller mais à vrai dire je n'avais pas envie que la soirée se finisse déjà. Et puis de savoir qu'il n'y aura que son manager me rassure.

– Ta cousine a vraiment du gout, la villa est magnifique, me dit-il en arrivant devant.

Je hoche la tête tout en entrant dans le jardin de la maison.

– Je te l'ai déjà dit mais j'adore cet endroit. Presque autant que New York !

New York est sans conteste la ville que je préfère au monde. Mais ce lieu est différent. Ici je suis au calme, j'ai l'impression d'être reposée, alors que New York est toujours en mouvement.

Lorsque nous entrons dans la maison, je remarque aussitôt, assis sur le canapé avec un ordinateur portable sur les genoux, un homme d'environ cinquante ans, chauve.

– Paul !

Aussitôt l'homme se lève et se positionne face à nous sans dire un mot.

– Je te présente Arianna, c'est la cousine de la propriétaire de l'hôtel.

Paul me dévisage quelques instants avant de, finalement, me tendre la main.

– Enchanté Arianna. Cet endroit est magnifique. Nous sommes vraiment bien ici. Je suis Paul, le manager d'Eden

– Enchanté Paul. Je suis ravie que vous vous plaisiez ici.

Il me dévisage comme s'il essayait de lire en moi. Puis, il se tourne vers son neveu.

– Les autres sont partis faire la fête. Je suis heureux que tu ais décidé de rester ici, Eden.

– C'est ce qui était convenu, non ? De toute façon j'avais prévu de passer la soirée avec Aria. On va boire un verre sur la terrasse, tu peux dire à Dolores qu'elle nous prépare quelque chose à grignoter aussi.

Sur ces paroles, assez sèches à mon gout, nous nous dirigeons vers la terrasse de la villa et prenons place au bord de la piscine.

– Qui est Dolores ?

– C'est la gouvernante de mon appartement de New York. Mais quand on décide rester plusieurs jours quelque part, elle nous rejoint. Elle s'occupe de moi comme si c'était ma mère.

C'est tellement bizarre mais en même temps agréable de pouvoir partager l'intimité de quelqu'un comme Eden. Il est si diffèrent de tous ce que j'ai pu entendre sur lui.

Seulement quelques minutes après notre arrivés, Dolores nous dépose des jus d'orange devant nous ainsi que quelques petits fours fait maison.

– Merci Dolores, tu es une perle rare.

Sans dire un mot, elle repart en direction de la cuisine.

– Tu n'en a jamais marre d'être toujours entouré de pleins de personnes ? Je lui demande intriguée.

– Je n'aime pas vraiment la solitude, alors non.

Puis Eden se lève et me fait signe le suivre. Il installe une chaise longue de façon à ce que l'on voit la mer et s'allonge dessus.

– Viens avec moi.

Il me fait signe de venir dans ses bras, de s'allonger sur lui. Je dois bien avouer que j'ai très envie de me pelotonner dans ses bras et de continuer à profiter de sa présence.

Sans réfléchir plus, je m'exécute.

Je me place entre ses bras, mon dos collé à sa poitrine. Il entoure aussitôt mon corps de ses bras puissant. Je suis bien en sa compagnie. J'ai l'impression qu'il n'y a aucune gêne, que nous sommes là où nous devons être tous les deux.

Eden en profite pour déposer quelques baisers dans mon cou et sur mon épaule, ce qui a le don de me faire frémir.

– Tu es tellement différent de ce que je croyais... lui dis-je dans un murmure.

– Je suis comme tu le croyais... mais pas tout le temps.

Sa réflexion me fait subitement peur, je me relève légèrement pour lui faire face. Son regard plonge dans le mien.

– Alors je dois m'attendre à quoi ? A ce que tu appelles trois filles une fois que je serais partie d'ici ? Te retrouver défoncé demain matin ?

Même si notre premier baiser date de seulement quelques heures, j'ai besoin de savoir où je vais avec lui. La dernière des choses dont j'ai besoin, c'est qu'un chanteur à midinettes me prenne pour une conne. Si ce n'est que pour ce soir, autant que je le sache maintenant.

– Non Aria ! Je...

Il s'interrompe, semble réfléchir un certain moment. Il se passe la main dans les cheveux en regardant l'horizon, comme s'il cherchait comment me parler. Puis finalement, il me prend de nouveau dans ses bras.

– En ce moment, j'essaie de changer, de faire un travail sur moi. J'en ai marre de passer mes soirées à faire n'importe quoi. Donc non, je ne compte pas voir d'autres filles ou me défoncer. J'ai envie de vivre autre chose...

Je hoche la tête avant de reprendre ma place tout contre son torse.

– Alors dans ce cas, je crois qu'on est à un tournant de nos vies tous les deux.

Je me rends compte que je suis un peu comme lui. J'ai envie de nouveautés dans la vie, quelque chose que je n'avais pas avec Harry. J'ai également envie de vivre autre chose, je ne sais pas encore si ça sera avec Eden, mais je veux savoir où cela peut nous mener, aussi inattendu que soit cette relation.

– Il s'est passé quoi avec ton ex ?

Ah ! la question que je ne voulais pas entendre. Mais autant être honnête.

– Il m'a trompé avec sa secrétaire. Et quand je l'ai surpris, je l'ai dit à mon père qui a fait faire une petite enquête sur lui. Il s'avère qu'il m'a souvent trompé et depuis très longtemps.

– Ton père a fait une enquête ?

– Oui, mon père a beaucoup de connaissance, c'est quelqu'un de puissant dans le monde des affaires et il ne supporte pas qu'on fasse du mal à sa petite fille chérie.

Eden se met à rigoler derrière mon dos alors que nous observons toujours les vagues déferler sur le sable.

– Je n'ose même pas imaginer ce que ton père penserait de te voir ici avec moi.

– Mon père ne s'arrête pas à ce que les journaux disent et puis, sincèrement, je ne suis même pas sûr qu'il te connaisse, tu n'es pas exactement son genre de musique.

J'adore mon père, mais il ne prend que peu de temps pour se détendre. Depuis que ma mère est morte, il s'est plongé dans le travail sans jamais prendre du temps pour lui.

– Tant mieux alors, il ne risque pas de vouloir ma peau.

– Du moment que je suis heureuse, mon père ne dira jamais rien. Mais si tu me fais du mal, il est capable de t'envoyer un tueur à gages...

– Ok, alors je vais me contenter de te rendre heureuse !

Notre destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant