Chapitre 3 : Eden

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Paul ouvre la porte de la villa qu'il a loué et me laisse entrer afin que je puisse inspecter les lieux par moi-même.

Oui, pas mal !

Je dois avouer qu'il a bien choisi, il y a une vue magnifique sur l'océan pacifique. Ça ne peut me faire que du bien, et peut-être même que je vais enfin retrouver cette putain d'inspiration qui me manque tant.

Luke fait un tour rapide de la maison afin de s'assurer que je ne cours aucun risque et à mon tour je me balade dans cette villa. Mais rapidement, je remarque quelque chose qui ne me plait pas du tout, le bar est vide, il n'y a aucune bouteille d'alcool.

– Ne me dis pas que tu as fait enlever toutes les bouteilles ?

Il me regarde sans dire un mot et croise les bras sur son torse. De toute façon je connais déjà la réponse, bien sûr qu'il l'a fait. Il me fait croire que c'est juste un endroit pour me détendre et se reposer, mais si je n'ai pas le droit de boire ou de faire la fête ça ressemble plus à une cure de déintox qu'autre chose.

– C'est un lieu cent pour cent bio et sans alcool ou autre substance nuisible. C'est pour cette raison que j'ai choisi cette endroit.

– Sérieux ? Tu m'oblige à venir loin de toute civilisation et sans alcool ! En plus, tu sais que ce n'est pas mon truc l'écologie. C'est sur tu veux ma mort.

Paul se passe la main sur son crâne, exaspéré de m'entendre me plaindre.

– Tu veux que je te rappelle la soirée d'hier soir ? Encore ?

Je me souviens de Kim et de Sophia, de leurs strip-teases torrides, de leurs bouches sur mon corps, des bouteilles d'alcool qui coulent à flots. Et ensuite, quelqu'un a ramené de quoi nous défoncer un peu plus. Une belle poudre blanche, de bonne qualité et je dois avouer qu'à partir de ce moment je ne me souviens plus de grand-chose.

A mon réveil, Paul était là, à me regarder allongé par terre, dans mon vomi.

Qu'est-ce que je peux me détester dans ces moments-là... J'ai juste envie de creuser moi-même un trou de dix mètres, d'y plonger et d'espérer qu'on m'oublie.

J'avance vers la baie vitrée et regarde au loin, l'océan.

– Non, pas besoin de me le rappeler, je me sens déjà assez mal comme ça.

Mon manager se rapproche et se plante devant moi, me gâchant cette magnifique vue.

– Dis-moi fils !

Je lui fais signe que non, je ne lui donnerais pas de réponse. Mais il se décide à insister. Ça fait des mois qu'il me saoule avec ça.

– Dis-moi qui t'a encore refilé cette merde ! Charly, Jay et Cruz n'en ont aucune idée. Et même Luke n'a rien vu, dit Paul en jetant un œil rapide à mon garde du corps.

Comme si j'allais faire ça devant des personnes qui sont capables de tout balancer à mon oncle à la moindre occasion.

– Normal, ils étaient trop occupés avec les filles d'hier soir.

– Sauf moi, répond aussitôt Luke.

Je lève les yeux au ciel avec un léger rictus aux coins des lèvres. Comme s'il pouvait se détendre avec une fille... j'en suis même à me demander s'il n'est pas puceau... Et puis, j'adore Luke, mais c'est le genre de chose que je ne ferais pas devant lui car je sais très bien qu'il ne me laisserait pas faire.

– Dis-le-moi, insiste encore Paul.

– C'est mon dealer de New York qui m'a filé le numéro d'un gars, je ne le connaissais pas avant hier soir. De toute façon ça change quoi de savoir qui m'a fourni ? Le résultat est le même. Je ne suis pas accro, c'est juste de temps en temps pour...

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