Chapitre 17

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Nikita me jeta un regard amusé.

-Vous êtes la comtesse Volkova ici, dois-je vous le rappeler ?

-Mais... Mais, chez vous, vous dormez dans deux chambres séparées.

-Vous préférez passer la nuit seule dans un château rempli de vampires et de créatures démoniaques ?

Vu comme ça, la question ne se posait plus. Il avait gagné. J'espérai que la comtesse était d'accord, ou que jamais elle n'en soit mise au courant. J'inspirai et entrai, la mine boudeuse dans la chambre, sous le regard amusé de Nikita.

-Vous ne risquez rien avec moi. Me répéta-t-il en fermant la porte.

La chambre était spacieuse, le parquet était recouvert de tapis. Je vis nos bagages qui avaient été montés et posés dans un coin de la pièce. Il y avait une armoire et une bibliothèque, ainsi qu'un petit meuble de toilette. Tout cela paraissait très confortable. Un grand lit à baldaquin occupait la majeure partie de la pièce. Un frisson me parcouru. J'allais devoir dormir dans le même lit que mon maître. J'aurai dû me douter qu'une seule chambre impliquait un lit unique. Je déglutis, imaginant la gêne que j'allais avoir. Je vis alors un fauteuil au fond de la chambre, près de la cheminée. J'étais sauvée ! Je m'en approchai, et tâtais le moelleux de l'assise. Il avait l'air très confortable.

-Il a l'air parfait. Commentai-je.

Nikita se retourna brusquement ver moi :

-Pour ?

-Dormir... En disant cela, je savais qu'il refuserait.

-Marianne, je refuse que vous passiez la nuit sur un fauteuil alors que je serais confortablement endormi sur un somptueux lit.

-Mais je suis votre domest...

-Cessez, par pitié de me rappeler votre condition ! Vous êtes peut-être née dans une famille du peuple, mais ce soir et demain, vous serez une comtesse. Et une comtesse ne dort pas sur un fauteuil.

-Mais, Mons...

-Pas une excuse de plus, ou je croirai que vous me considérez comme un simple maître, et rien de plus, et j'en serai très vexé. Je pensais que vous me connaissiez mieux que ça. Oubliez les convenances de ce monde, et vivez un rêve tant que vous en avez l'occasion !

Il avait réussi à me faire sourire. Il était doué pour cela. Il avait raison. Ce n'était pas donné à toutes les filles de ma condition de vivre un tel évènement, je devais en profiter.

-J'ai un petit quelque chose pour vous Marianne. Dit-il en s'approchant de ses valises.

-Oh ?

Je m'approchai de lui, les mains dans le dos, curieuse. Il se retourna en tenant devant lui une splendide chemise de nuit blanche avec les bretelles en dentelle. J'étais subjuguée par la beauté du vêtement. Je n'avais jamais rien porté d'aussi beau, pas même la robe verte de la comtesse.

-C'est pour vous cette nuit, pour vous sentir absolument comtesse.

-Oh merci Monsieur le comte, elle est magnifique !

Il me regarda en fronçant les sourcils, l'air insatisfait. Alors je me repris :

-Merci Nikita.

Il était heureux. Et avec le cadeau qu'il venait de me faire, je ne voulais pas qu'il en soit autrement.

-Vous pouvez aller la mettre, il y a des panneaux pour vous cacher. Allez, tenez.

Je m'avançai, et pris le tissu dans la main. Il me fit alors signe avec son doigt qu'il voulait un baiser sur la joue. Je m'approchai donc de lui, et me haussant sur la pointe des pieds, déposai un baiser sur sa pommette.

-Allez, filez-vous changer, ma chère.

Je me dépêchai d'aller derrière les panneaux, pendit la chemise de nuit, et tirai sur le lacet de mon corset. Mais il resta coincé. Il y avait un nœud qui avait dû se former à l'arrière. Je tentai de le défaire en vain. Mes robes avaient beau être moins belles, elles étaient beaucoup plus pratiques et j'arrivais à les retirer. Qu'allais-je dire à Nikita ?

-Tout va bien ? me demanda-t-il.

-Je... heu... bah en fait... euh...

Je ne savais pas trop comment expliquer ça. Quelle gourde ! C'est alors que je remarquai de la fumée au niveau de mes pieds. J'eus comme réflexe stupide de lever un pied puis l'autre comme pour essayer de me décrocher de ce brouillard.

-Ne vous inquiétez pas, c'est moi. Fit une voix collée à mon oreille. Celle de Nikita.

Je ne pus m'empêcher de sursauter. En effet, il était là, juste derrière moi, je le sentais.

-Mes pouvoirs me permettent de prendre l'aspect du brouillard. Précisa-t-il. Ce sont vos rubans qui vous embêtent ?

Je dus admettre que oui.

Je sentis ses doigts passer dans mon dos. Il défaisait le nœud, et pendant ce temps, je sentais son souffle chaud sur ma nuque. J'eus des frissons. Je savais que c'était parfaitement inconvenant. Mais, j'aimais sa respiration, sa température, son rythme. Elle avait comme un effet apaisant, presque hypnotique sur moi. Je le sentis qui délaçait l'ensemble du dos. Il était venu à bout du nœud. Je maintins l'avant de ma robe pour ne pas qu'elle tombe. Nous restâmes immobiles un instant. Pourquoi ne partait-il pas ? J'étais seule dans une chambre avec un vampire à quelques centimètres de ma gorge. J'inspirai. C'était Nikita. Je pouvais lui faire confiance.

-Hum. Je vais mettre la chemise de nuit... dis-je en espérant qu'il ait comprit le sous-entendu.

Heureusement, ce fut le cas. Je sentis ses doigts retomber le long de mon dos et il s'évapora. Je pus retirer ma robe et mettre la ravissante chemise de nuit. Les bretelles en dentelle faisaient un peu comme des chaînes de fleurs semblant retenir le bustier. Le tissu était très léger, ce qui donnait à la jupe un effet très vaporeux, sans doute accentué par les différentes couches de jupons, et sa longueur. Je détachai mes cheveux. Je ne m'étais jamais sentie aussi belle. J'avais l'impression d'être comme dans un rêve. Nikita avait raison. Je pris encore quelques instant pour m'admirer. Cela ne m'arrivait pas souvent. Je pris mon plus beau sourire et sorti de derrière les panneaux.

La morsure des VolkovOù les histoires vivent. Découvrez maintenant