Les Prodiges des Valar

Chapitre 13 - Sur l'eau de l'Anduin.

      Penchée au-dessus l'eau du fleuve à observer la faune vivant dans l'eau soit des poissons même si ces derniers étaient effrayés par les remous provoqués par leurs barques, Elërinna plongea sa main droite, celle où il y avait sa marque, dans l'eau glaciale. Le froid qui traversa son bras et qui lui donna un frisson dans le dos ne la gêna pas plus que ça, au contraire, cela lui rappelait un peu le froid qui faisait dans la partie de la France dans laquelle elle avait passé son enfance pour ensuite partir dans le Sud, endroit où elle avait eu du mal à s'adapter. Beaucoup plus de mal qu'en Terre du Milieu dans tous les cas, ce qui était assez étrange d'un côté. Un sourire ironique étira d'ailleurs ses lèvres alors que du bout des doigts, elle chassait un poisson plus téméraire que les autres.

- À quoi tu penses ? Ce sourire ironique...

- Tu crois que c'est normal que je me sente mieux ici, dans ce monde dont je ne me rappelle pas, que dans le Sud quand nous y sommes arrivés ?

- Toi et tes questions existentielles alors que je suis le moins bien placer pour y répondre, s'exclama Aldaron en sachant que sa sœur savait parfaitement pourquoi il disait ça.

- Julie non plus ne l'était pas, pourtant, elle essay.... oh mon dieu, on est quel jour ? Et le jour de quel mois ?

Elërinna sortit sa main de l'eau et la secoua pour enlever le plus de gouttes d'eau possible. Elle se redressa et fixa son frère aîné, la panique se lisant très clairement dans ses yeux clairs. Aldaron secoua négativement la tête, car lui aussi ne connaissait pas la date, ni même l'année de ce monde, mais ce dont il était sur c'est qu'ils n'étaient pas en 2017 dans ce monde-ci.

- Aragorn ! appela l'argentée alors que le bateau du rôdeur était près du leur.

- Que ce passe-t-il Elërinna ? Vous avez un problème ?

- Vous connaissez la date d'aujourd'hui ?

- Oui, nous sommes proches du 20 Février. Pourquoi ?

De la part de l'argentée, Aragorn ne reçut aucune réponse, car la jeune femme s'était figée en entendant le nom du mot. Elle n'avait pas imaginé que le temps était passé aussi vite, ils étaient morts début Octobre ! Mais enfin, que le temps passe n'était pas ce qui la rendit muette, c'est le fait qu'ils étaient en Février et que le mois de Janvier était passé depuis un moment déjà. Et donc qu'elle avait raté l'anniversaire de sa meilleure amie et de la jumelle de celle-ci. Aldaron fut lui aussi secoué quand il apprit la date, parce que bien que Julie soit la meilleure amie de sa sœur, elle faisait quand même partie de la famille, c'était comme le cinquième membre de leur fratrie.

- El... commença le vert mais Elërinna fit non de la tête.

- C'est bon Aldaron, je vais bien. Je vais bien.

C'était faux, bien sûr, la jeune femme n'allait pas bien, mais elle n'allait pas le montrer à tout le monde. Elle se réinstalla correctement au milieu de la pirogue et croisa les bras en ferment les yeux, refusant de pleurer, surtout devant les autres qui ne comprendrais pas sa peine. Enfin, ils la comprendraient peut-être, mais personne ne pourrait l'aider. Elërinna inspira et expira plusieurs fois avant de rouvrir les yeux, affichant une expression impassible et détachée. C'était certain qu'elle ne devrait pas réagir ainsi, qu'elle ne devait pas fermer ainsi ses émotions pour les cacher au fond d'elle-même, mais elle haïssait que quelqu'un voit ses faiblesses. Certes elle prenait ça à la rigolade quand tout allait bien et qu'elle disait qu'elle était une peureuse et avait l'air faible parfois, mais en réalité, si cela avait été possible, elle aurait voulu effacer cette partie d'elle-même. Soupirant longuement, Elërinna continua de regarder droit devant elle, mais ses yeux croisèrent ceux de Haldir -totalement par hasard - qui était plus loin sur le fleuve et qui devait certainement s'assurer qu'ils suivaient bien tous.