Les Prodiges des Valar

Chapitre 14 - L'impossible devient possible au Rohan

      Cela faisait trois jours et trois nuits qu'ils courraient sans relâche en suivant les traces qu'Aragorn pistait sans aucune difficulté, elles étaient tellement évidentes que même quelqu'un n'ayant aucune expérience dans le domaine aurait pu suivre le groupe d'Orques. Ils se reposaient rarement, environ quatre heures de sommeil la nuit et prenaient très peu de pauses. Même si les Jackser n'étaient pas habitués à ce genre de course-poursuite, aucun des deux ne se plaignaient. Transformée en Léopard et assise quelques mètres derrière Aragorn qui était couché au sol avec son oreille collée contre la pierre, Elërinna attendait que les autres arrivent et que le rôdeur se relève. L'endurance qui lui avait été donnée avec son don de métamorphose lui permettait de plutôt bien supporter la course en continu depuis aujourd'hui, quasiment quatre jours, heureusement pour elle. S'ils avaient dû faire ça sur Terre, elle aurait dû abandonné depuis longtemps et elle aurait peut-être même fait une crise cardiaque sur le chemin. Levant le museau vers le ciel, la jeune femme huma l'air et montra immédiatement les crocs, le vent qui soufflait légèrement ramenait les odeurs désagréables des Orques. Encore heureux que leur odeur était moins forte que celle de l'anneau. Sinon, elle ne pourrait pas rester transformée longtemps en Léopard.

- Ils ont forcé l'allure, dit Aragorn avant de se relever. Ils ont dû flairer notre odeur. Vite ! s'écria-t-il à l'adresse des retardataires.

Alors que l'homme se remettait à courir, la Prodige d'Oromë et Nessa préféra attendre d'être sûre que tout le monde suivait bien. Avec un certain amusement, elle vit son frère passé avec de la sueur sur le front, rapidement suivit par Legolas qui ne montrait aucun signe de fatigue puis un peu plus tard, par Gimli, qui avait le plus de mal.

- Plus vite Gimli ! s'exclama l'Elfe au plus petit.

- Trois jours et trois nuits de poursuite, haleta le Nain en prenant appui sur sa hache. Sans manger, ni se reposer et aucun signe de notre gibier alors, que peut bien raconter un rocher ?!

Toujours amusée, Elërinna avança à pas de félin jusqu'au roux puis elle attendit que Legolas soit plus loin,connaissant leur mauvaise entente depuis qu'ils avaient quitté Fondcombe, même si cette dernière s'était améliorée depuis la Lorien, pour entamer la discussion.

- Si vous voulez Gimli, je peux vous prendre sur mon dos, proposa-t-elle en trottinant à côté de lui.

- Certainement pas jeune amie ! Je ne ferais pas ce plaisir à l'Elfe ! rétorqua vivement Gimli. Mais c'est gentil à vous d'avoir proposé.

Le Nain lui accorda un sourire, auquel la Cilmë répondit avant qu'ils ne se remettent tous les deux en routes poursuivre les trois autres. Depuis qu'ils avaient quitté les rives de l'Anduin à la poursuite du groupe d'Orques survivant les ayant attaqués et ayant enlevé leurs deux amis, le décor avait radicalement changé. Les arbres s'étaient faits de plus en plus rares, les roches de plus en plus présentes, le soleil qui tapait toute la journée ainsi que le manque d'eau avaient provoqué le jaunissement de l'herbe et comme paysage, tout n'était que collines,rochers et des ravins dont on pouvait observer en contre-bas des petits cours d'eau. Au bout de deux heures de course à travers cet endroit, Elërinna, qui était en tête de file, dû ralentir, car en face d'elle, s'étendait un vide de quelques mètres. Aragorn lui passa devant, sachant parfaitement qu'elle l'attendait pour savoir où aller et il descendit prudemment dans le creux que formait la plate-forme sur laquelle ils se trouvaient et celle en face d'eux. En voyant le rôdeur s'arrêter pour s'agenouiller, Elërinna sauta delà où elle se trouvait pour arriver en bas, sur ses quatre pattes. Tandis que Legolas et Aldaron arrivaient à leur tour, Aragorn ramassa quelque chose enfoncé dans le sol. Tous virent avec stupéfaction une broche en forme de feuille verte et argentée, recouverte de quelques morceaux de terre, qui retenait normalement leurs capes offertes par les Galadhrims.