Bonus n°4 - Le Mordor.

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      Lorsqu'une personne n'est pas originaire d'un monde, il est difficile d'y trouver sa place, surtout lorsque l'on a déjà trente ans et que dans notre ancienne, notre travail était aussi particulier que chercheur en médecine fondamentale. Aldaron le savait très bien. Lui qui avait dédié neuf années de sa vie sur Terre à faire des études pour faire des études dans cette branche-là de la médecine et qui avait passé les onze dernières à travailler dans ce domaine, en arrivant à la fin de la guerre de l'Anneau, il ne savait pas quoi faire. Les avancées technologiques de la Terre du Milieu étaient pour le moment inexistant. Il n'y avait ni laboratoires, ni ordinateurs pour qu'il puisse mettre à profit son savoir. Et le don qui les Valar lui avait fait, à la différence de son frère Lenwë, ne l'aidait pas. Contrôler la végétation n'aidait en rien dans la pratique de la recherche fondamentale.

      Aldaron ne savait donc pas quoi faire de sa nouvelle vie en Terre du Milieu. Et cela, jusqu'à ce qu'il voit et entende parler du Mordor, cette terre stérile, morte, et inhabitable à cause de la malfaisance de Sauron et de ses armées. En voyant cet endroit, le Prodige de Yavanna sut enfin quoi faire de sa vie et comment mettre à profit son don pour ce monde dans lequel lui et sa famille allaient devoir vivre. Tous disaient que le Mordor était à jamais perdu, car trop longtemps souillé par le mal, mais Aldaron et les Jackser en général, étaient connus pour être têtu, lorsqu'une tâche leur tenait à cœur. Alors, lorsqu'il fut temps pour les membres de sa fratrie de prendre leur envol, chacun de leur côté, le vert se rendit sur les terres désolées du Mordor, avec Heleg et son bâton qui lui serait bien utile.

      Il ne pénétra pas tout de suite dans ce pays inhospitalié, car la chute de Barak-Dur avait profondément ébranlé la terre, la faisant se fissurer sur des kilomètres, engloutissant une grande partie des armées orques et empêchant quiconque de pénétrer en Mordor. Descendant de sa monture, Aldaron jugea en se penchant la profondeur du gouffre qui avait été créer. Il était profond, mais grâce à la vive lumière du sommeil, il était possible d'en voir le fond et le nombre de cadavres qui s'y empiler et qui avait déjà bien entamer leur travail de décomposition, l'odeur en témoignant. Néanmoins, cela n'arrêta pas l'aîné des Jackser, qui ne tarda pas à se mettre à la tâche. S'il voulait pouvoir rentrer au Mordor, il lui fallait un passage sûr.

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      Pour faire renaître la végétation à l'entrée du Mordor, il fallut à Aldaron trois années et demi de travail acharné et seul son don n'avait pas suffit. Sans l'aide de quiconque, il avait creusé une dérivation près de l'Anduin pour que l'eau arrive jusqu'à la plaine de Dargolad. Nom qu'il avait appris grâce à l'aide de sa sœur, qui lui avait rendu visite avant que cette dernière ne tombe enceinte, heureuse nouvelle qu'il avait appris par une lettre qu'il avait reçu, qu'un cavalier lui avait fait parvenir. Avec sa dérivation d'eau, qui était finalement devenue une magnifique rivière, son pouvoir s'était vu décuplé, puisque la végétation avait tout les facteurs réunis pour revivre. Assis au sommet d'une des falaises entourant la vallée de la Porte Noire, qui était désormais recouverte par du lierre et différentes autres plantes grimpantes, Aldaron observait avec fierté son travail qui avait fini par payer. À cet instant, l'entrée du Mordor pouvait presque ressembler à une forêt vierge, surtout au niveau du gouffre qu'avait creusé la chute de Sauron.

- Alors, heureux ?

La voix le fit sursauter et sur ses gardes, il se releva d'un bond, une main sur son bâton, avant de voir que la personne qui se tenait derrière lui n'était personne d'autre que son petit frère, Aranwë, qui avait laissé pousser ses cheveux rouges pour que ces derniers lui arrivent en dessous du cou. En seulement trois ans et demi, l'adolescent avait bien changé, prenant du muscle grâce aux entraînements ardus de Faramir et d'Aragorn, à l'occasion, quand le roi avait du temps. Son visage s'était durci, sans pourtant perdre ses lignes fines et un peu enfantine qui lui donnait toujours un air un peu naïf, alors qu'au fond de lui, il ne l'était plus du tout. Se détendant, Aldaron laissa un sourire étirer ses lèvres.

Les Prodiges des ValarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant