Chapitre 18 - Le Gouffre de Helm.

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      Pendant tout le chemin qu'ils firent jusqu'au Gouffre, un lourd silence régna sur les Rohirrims et les membres restants de la Communauté. Tous les quatre, ils ne prêtaient pas vraiment attention à ce qui les entouraient et pendant longtemps, leur regard fut fixé sur la falaise à leur droite. Malgré qu'elle monte Ainu qui n'avait rien eu lors de la bataille et qu'elle fut en compagnie de son frère qui était en bonne santé, le cœur d'Elërinna restait emplit de chagrin. Et même si comme pour les autres, son regard orangé restait braqué sur la falaise ainsi que sur le fleuve en contrebas, il n'y eut aucune trace tout du long de la présence du corps de leur ami. Ainu commença à ralentir, surprenant l'argentée qui détourna la tête pour regarder vers l'avant. Devant eux se dressait les hauts murs taillés dans la roche du Gouffre de Helm, lui-même battit à même le flan de la montagne. Les sabots de leurs chevaux claquèrent bientôt sur la pierre taillée du pont menant aux portes du Gouffre et les portes furent ouvertes par des hommes se trouvant derrière ces dernières. Tandis qu'Ainu suivait le chemin avec les autres chevaux, sa cavalière jeta un dernier regard où se trouvait la falaise et le fleuve. Tristement, elle rentra avec les autres dans la bâtisse. Les allées étaient étroites et à leur passage, les villageois se collèrent contre les murs pour ne pas se faire bousculer et piétiner par les sabots des chevaux. Il y a eut des cris d'effroi, à cause de leur trop petit nombre et de l'état de certains. La mine sombre, ils arrivèrent au centre du fort et descendirent tous de leur selle. Aldaron et Elërinna restèrent un petit moment en plus sur le dos de leurs chevaux, immobiles. Si contrairement aux autres, le vert paraissait moins affecté, la découverte de la chute de leur ami l'avait énormément retourné bien qu'il n'en montre rien. Fébrilement, l'aîné des Jackser mit pied à terre, ignorant la douleur présente entre ses cuisses à cause de leur trop longue chevauchée, épuisé aussi bien moralement que physiquement. Néanmoins, en voyant le regard vide de sa cadette, il l'aida tout de même à descendre d'Ainu. L'argentée se laissa faire, comme un pantin a qui on aurait coupé les fils. Ellen'arrivait tout simplement pas à se faire à l'idée qu'Aragorn était tombé... Il était fort et surtout le descendant d'Isildur et véritable Roi du Gondor, elle en avait brièvement entendu parlé à Fondcombe, mais elle avait conscience que le rôdeur n'était pas qu'un simple vagabond. Mais avant d'être ce soit disant Roi, il était leur ami, celui qui les avait sauvés des Cavaliers Noirs de Sauron à deux reprises. Sans dire un mot, elle conduisit en compagnie des Rohirrims et de son frère les chevaux aux écuries du fort pour les libérer de leurs selles. Elle ne prêta pas vraiment attention aux personnes qui s'agitaient autour d'eux, et elle ignora totalement les villageois qui à son passage, lui demandaient ce qui était arrivé sur la plaine. Une fois Ainu placée dans un box, Elërinna quitta l'endroit, dans le silence et sans que personne ne la remarque. Sauf Aldaron, qui ferma les yeux en secouant la tête,atterré par les récents événements et par le comportement de sa sœur qui, malgré tout ce qu'ils avaient vécu, avait toujours un rapport aussi difficile avec la mort. La Prodige d'Oromë et Nessa monta les différents escaliers du fort après être sortit des écuries et elle se retrouva sur les remparts taillés dans la roche.En la voyant, les gardes qui y étaient postés s'écartèrent à son approche. L'état pitoyable dans lequel elle se trouvait et l'expression vide de son visage y étant certainement pour quelque chose. Elle s'appuya sur le rempart et son regard orangé se porta sur l'horizon. Comme elle aurait du s'en douter, il n'y avait aucun signe d'une quelconque présence. Et même s'il avait été possible que Gandalf revienne d'entre les morts, car il était proche des Valar d'une manière ou d'une autre, il faudrait vraiment un miracle pour qu'Aragorn ait survécu à une telle chute du haut de la falaise. Une main se posa soudainement sur la frêle épaule gauche d'Elërinna. Cette dernière sursauta, ne s'y attendant pas et elle se retourna pour faire face à Éowyn qui était en compagnie de Gimli.

- Vous devriez aller vous nettoyer Dame Elërinna, lui dit doucement la blonde.

Haussant un sourcil, l'argentée regarda ses mains où se trouvait du sang séché et noir, celui des Orques et de leurs horribles montures. Elle s'en doutait et n'était même pas étonnée,en panthère, il était inévitable qu'elle se retrouve couverte de sang.

Les Prodiges des ValarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant