Les Prodiges des Valar

Chapitre 20 - La colère d'une Jackser.

      Avec difficulté, Elërinna dégagea son épée du crâne normalement protégé par un heaume de métal d'un Uruk-Hai qui lui avait sauté dessus. Haletante et certainement couverte de sang, mais cela, pour le moment ça lui passait par-dessus la tête, elle esquiva un peu trop lentement une épée de fabrication Orque qui lui frôla, heureusement, à peine la joue, lui coupant peut-être quelques petites mèches argentées, mais elle n'y fit pas vraiment attention. Frappant à son tour son assaillant à la jonction où son armure ne le protégeait pas, entre la clavicule et le cou, en plein dans la carotide. Ses recherches faites par pure curiosité sur le corps humain étaient parfois assez pratiques pour savoir où ses flèches ou son épée devaient frappées. Une flèche fut tirée près d'elle et la jeune femme se retourna pour voir Elladan, qui l'avait certainement sauvée d'une blessure grave. Elle le remercia d'un signe de la tête, qu'il lui rendit, et se concentra à nouveau sur le combat. Les portes de la forteresse avaient été défoncées depuis plusieurs minutes maintenant, mais les Uruk-Hai étaient toujours aussi nombreux, ils avaient beau en tuer des dizaines, il en rentrait toujours autant, à croire que c'était comme dans un jeu vidéo, où les mobs pouvaient parfois pop à l'infini.

- Je n'ai même pas envie d'imaginer comment c'est dehors... dit tout à coup Aldaron, proche de là où elle combattait.

- Pour te rassurer, moi non plus... elle esquiva la lourde hache d'un Uruk avant de croiser le fer plusieurs secondes avec lui pour que finalement, il tombe à ses pieds. J'espère juste qu'Aragorn et les autres s'en sortent, termina-t-elle.

Elle vit Aldaron hoché la tête et reprendre son combat, de la sueur lui couvrant le front. Ce n'était pas bon, ils commençaient tous à faiblir, sauf les Elfes qui ne semblaient pas atteints par la fatigue du combat acharné qu'ils livraient depuis la veille au soir. Elërinna était même surprise qu'à l'extérieur, il fasse déjà jour, elle avait eut l'impression que jamais cette nuit ne se finirait. Tout à coup, des bruits de sabot retentirent dans le bastion au-dehors, où encore beaucoup d'Uruk étaient présents. Il y eut des hennissement, des cris et des hurlements ainsi que le tintement d'épées frappant contre les armures des Orques. Avec un mélange de soulagement et d'incrédulité, les Jackser virent passer Gris-Poil, monté par Gandalf, ainsi que le Rohirrim, lui aussi sur son propre cheval, qu'ils avaient croisé en arrivant au Rohan, avant qu'ils ne découvrent la pile de cadavres d'Uruk-Hai et qu'ils ne croient leurs amis perdus. En les voyant, Elërinna souffla un bon coup, sans pour autant ranger son épée. Au moins, ils n'allaient pas tous mourir ici. La jeune femme planta une dernière fois l'épée elfique qu'elle possédait dans le corps d'un Uruk avant de s'appuyer contre l'un des piliers de la salle. Devant ses yeux, il y avait un nombre incalculable pour elle, les maths n'avaient jamais été son truc, de cadavres d'Uruk mélangés à ceux de certains hommes qui n'avaient pas réussi à tenir plus longtemps. Ce spectacle lui donnait maintenant la nausée, certainement à cause de la descente de l'adrénaline. Ne pouvant passe retenir, Elërinna se retourna et se pencha en avant pour rendre le peu de chose contenue dans son estomac. Elle sentit une présence dans son dos et une main se poser sur son épaule.

- Tu vas bien Elërinna ? lui demanda Elrohir avec inquiétude.

- Oui... répondit-elle, le souffle court et en grimaçant. Juste le manque de sommeil, mêlé à la chute de l'adrénaline, tout ça...

La Prodige tangua dangereusement sur le côté et son ami immortel la rattrapa juste à temps avant qu'elle ne tombe sur le sol. OK... Il n'y avait peut-être pas que le manque de sommeil qui jouait là, pensa-t-elle en remerciant le brun d'un regard.

- Tu as perdu beaucoup de sang aussi... Tu devrais aller voir ton frère.

- Seigneur Lenwë est tombé inconscient ! s'écria soudainement une voix venant de derrière les portes de l'infirmerie.