Chapitre 21 - Ceux qui furent là avant eux.

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      Peut-être une petite heure après avoir quitté le Gouffre de Helm, ils arrivèrent au bout de Fangorn avec un semblant de soulagement, heureux de quitter l'atmosphère lourde et pesante de la forêt. Ni Aldaron, ni Elërinna n'avaient jamais vu l'Isengard ainsi que sa tour, Orthanc, mais tout deux, sans pour autant se parler, doutaient fortement qu'à l'origine, l'endroit ressemble à ce qu'ils commençaient à apercevoir. Le mur de l'enceinte était brisé à plusieurs endroits, l'eau avait complètement inondé le lieu, ce qui était quand même dangereux, des débris émergeaient un peu partout, en plus de quelques cadavres d'Orques et aussi, ce que personne, absolument personne ne pouvait louper, des arbres se déplaçaient parmi tout cela. Un décor pareil aurait pu surprendre les Prodiges, mais avec tout ce qu'ils avaient vu depuis qu'ils étaient morts, plus rien ne les étonnaient. Tout à coup, alors qu'ils sortaient de la forêt, des rires que ceux ayant quitté Fondcombe reconnurent immédiatement s'élevèrent non loin d'eux. Devant eux, assis sur les restes d'un des murs entourant Isengard, fumant leurs pipes tout en mangeant un morceau de viande qui semblait être du jambon cru, se trouvaient Merry et Pippin. En les voyant,les yeux orangés d'Elërinna s'illuminèrent et un poids invisible quitta ses épaules, la faisant se redresser sur la selle d'Ainu.

- Mes Seigneurs ! s'exclama alors fièrement Merry en se mettant debout. Bienvenue, en Isengard !

Ni Aragorn, ni Aldaron et ni même Legolas ou Gimli, ne purent s'empêcher de sourire à la vue des deux cousins qu'ils avaient tous les cinq si longtemps chercher à travers les plaines du Rohan.

- Oh ! Jeunes coquins ! s'outra presque Gimli derrière Legolas. Une belle chasse dans laquelle vous nous avez entraînés et on vous retrouve... À festoyer et... Et à fumer !

- Nous chommes achis... commença à répondre Pippin, la bouche pleine d'un morceau de porc qu'il tenait dans sa main droite, sur le champ de la victoire, dit-il quelques secondes après, et savourons quelques réconforts, bien gagnés.

Toujours debout à côté de son cousin, Merry se pencha en avant pour lâcher une bouffée de fumé, narguant ouvertement le Nain.

- Le porc salé, rajouta narquoisement Pippin. Est particulièrement savoureux.

- Le porc... Salé ? répéta Gimli, envieux.

Sur Gris-Poil, Gandalf secoua la tête en soupirant quelque chose à propos des Hobbits, tandis que sur Ainu, Elërinna cacha son rire dans la manche de son haut. Par les dieux ! Ces deux-là lui avaient vraiment manqué !

- Nous sommes sous les ordres de Sylvebarbe ! déclara Merry en faisant un signe en arrière de la main qui tenait sa pipe. Qui vient juste de reprendre les rênes de l'Isengard.

Gandalf hocha la tête, et malgré l'eau ayant pris possession du sol, ne leur permettant pas vraiment de voir où les chevaux mettaient leurs sabots, ils se rapprochèrent des deux habitants de la Comté. Aragorn prit Pippin derrière lui et Elërinna se proposa pour prendre Merry. La jeune femme se décala un peu sur la selle et fit monter le Hobbit devant, il était petit et ne la gênait donc pas pour tenir les rênes d'Ainu.

- Où tu as eu ce cheval ? chuchota le plus petit alors qu'ils se mettaient en route vers la tour encore debout.

- Cadeau des Valar, Aldaron en a un aussi, répondit l'argentée en souriant doucement. Je suis heureuse de vous revoir sains et sauf. Ça va ?

- Oui... Quoi que... sa voix se fit plus basse. Boromir...

L'imagine du Gondoréen un tantinet misogyne, le torse perforé de trois flèches et en train de mourir apparu dans l'esprit d'Elërinna qui se crispa sur sa selle. Ainu sous elle dut le sentir,car la jument s'agita un peu. L'argentée n'avait pas vraiment réussi à apprécier le fils de l'intendant du Gondor, bien qu'il soit devenu moins lourd après l'épisode de la Moria, mais sa mort lui faisait tout de même mal au cœur. Après tout, il faisait parti de la Communauté, et ils avaient voyagé ensemble. Même si leur entente n'était pas cordiale, des liens s'étaient formés au fil du temps. Elle sentit une larme couler sur sa joue.

Les Prodiges des ValarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant