Les Prodiges des Valar

Chapitre 41 - Le réveil.

      Quand Lenwë revint à lui, dans son corps, il était allongé dans le lit dans la chambre qu'Aragorn lui avait attribué avant de partir pour la Porte Noire. Le Guérisseur papillonna plusieurs fois des yeux, désorienté parce brusque retour dans son enveloppe charnelle. Un frisson lui parcouru l'échine alors que les dernières heures qui venaient de passer lui revenaient en mémoire. Après trois ans, il avait enfin pu revoir ses parents, comme les trois autres membres de sa famille, et ils avaient pu leur dire au revoir convenablement. Une larme solitaire roula sur sa joue alors que le bleuté se relever. Il l'essuya bien vite, sortant du lit pour attraper une tunique et la passer au-dessus de sa tête. Il ne prit pas le temps de se coiffer ou même de se passer le visage sous l'eau. Les couloirs de la citadelle étaient bondés, mais Lenwë n'y prêta pas attention. On cria son prénom donné par les Valar, mais encore une fois, il n'y fit pas attention, ne se retournant même pas. Pour passer dans la salle du trône, il dut presque jouer des coudes, mais arriva finalement à sortir, courant dans la cour pour ensuite dévaler les escaliers menant au sixième étage et se rendre dans la Maison de Guérison. À peine eut-il posé un pied dedans qu'une Guérisseuse un peu plus âgée que lui l'interpella.

- Seigneur Lenwë, votre sœur montre des signes de réveil...

- Oui, je sais, répondit-il avec un grand sourire. Mais merci de m'avoir prévenu quand même.

Lenwë vit les yeux de la femme s'écarquiller avant qu'il ne reprenne sa route. Les couloirs de la Maison de Guérison s'étaient désertifiés au fil des jours ce qui était fort agréable, surtout avec le calme qui régner désormais dans le bâtiment. Plus que quelques secondes de plus à se déplacer dans l'endroit et le Prodige d'Estë arriva enfin dans la chambre où était sa sœur. Dans la pièce, il trouva Aldaron debout derrière Haldir, ce dernier était maintenant réveillé et assis dans le fauteuil à côté du lit d'Elërinna, ses yeux braqués sur le visage crispé de la jeune femme. Le vert l'entendit rentrer et se tourna vers lui, un immense sourire étirant ses lèvres à lui aussi.

- Aussi vite ? demanda Aldaron, légèrement étonnée.

- Ça ne fais pas mal de temps et Varda a dit qu'il étant temps qu'on revienne.

Le bleuté acquiesça tout en disant cela. Il s'approcha rapidement de sa sœur pour voir ses paupières frémirent et son nez se plisser dans une grimace familière. Immobile, tout comme son frère et l'Elfe à côté, il attendit patiemment qu'Elërinna leur fasse le plaisir d'ouvrir enfin les yeux. Dans leur dos, il y eu des bruits de pas précipiter qui ne leur laissèrent aucun doute sur l'identité de leur propriétaire. C'est d'ailleurs dans une glissade contrôlée qu'Aranwë fit son apparition. Sa tunique était débraillée, ses cheveux en bataille, mais cela n'empêchait pas ses yeux de pétiller de joie et d'excitation. Il allait d'ailleurs dire quelque chose, mais la voix enrouée de l'argentée se fit entendre.

- Oh mazette... J'ai l'impression qu'un troupeau de rhinocéros m'ait passée dessus...

- Je te rassure, si ça avait été le cas, on s'en serait aperçu ! s'exclama Lenwë en riant nerveusement.

- Ah ? Et pourquoi ? questionna de sa voix devenue pâteuse la jeune femme.

- Parce que pour le moment, je n'ai pas vu de rhino dans ce monde !

- Ah... Logique...

Elërinna avait vraiment l'impression d'avoir été écrasée par un troupeau de rhinocéros ou bien d'avoir été passé au rouleau compresseur, mais en même temps, ce n'était pas étonnant après avoir été littéralement broyée par un Troll de la taille d'une maison. Alors que ses frères riaient de soulagement à la voir enfin revenue parmi eux, l'argentée leva timidement les yeux vers Haldir. Le Galadhrim était resté silencieux, n'intervenant pas dans les retrouvailles familiales, mais elle pouvait facilement lire ses émotions dans ses yeux. Seul sa retenu légendaire d'Elfe l'empêcher de lui sauter dessus pour la prendre dans ses bras et aussi de lui passer un sacré savon pour ainsi avoir mis sa vie en danger.