Les Prodiges des Valar

Chapitre 15 - Edoras et le château d'or de Méduseld

      Depuis le départ de la Communauté de l'Anneau, de son frère et de sa sœur, Lenwë dormait d'un sommeil agité et l'inquiétude était omniprésente en lui. Chaque heure qui passait rapprochant les deux membres de sa famille qu'il avait retrouvés d'un possible destin funeste. Il avait conscience qu'en partant avec eux, il n'aurait fait que les ralentir, car certes, il pouvait soigner la quasi-totalité des blessures existantes, mais il n'avait aucune capacité dans le maniement des armes. Même la dague qu'Estë lui avait donnée ne lui servait pas, elle ne lui était d'aucune utilité depuis son arrivée en Terre du Milieu. Après un énième cauchemar lui montrant le décès d'Aldaron et d'Elërinna de différentes manières et toutes plus horribles les unes que les autres, le bleuté décida de quitter son lit, conscient qu'à chaque fois qu'il fermerait les yeux dorénavant, il verrait son frère et sa sœur perdre la vie. S'habillant rapidement d'un pantalon de toile elfique avec une large chemise en coton puis tout en attachant ses cheveux bleus à l'aide d'une lanière de cuir, le jeune homme quitta sa chambre. Les rayons de la lune ainsi que les lumières à l'extérieur éclairaient assez l'intérieur de sa maison pour qu'il puisse se déplacer sans avoir besoin de bougie ou de lampe à huile. Une fois au rez-de-chaussée, il attrapa sa paire de bottes puis les chaussa avant de sortir de la maison gentiment louée par Dame Galadriel. La cité, à cette heure-ci de la nuit, était peu fréquentée et la plupart des Elfes étaient rentrés chez eux avec leur famille. Cela permit au Prodige d'Estë, une fois qu'il eut descendu tous les escaliers autour de l'arbre où était construite sa maison, de se balader dans Caras Galadhon sans être dérangé. Pendant ce qui sembla être des heures, Lenwë marcha à travers la cité elfique, perdu dans ses pensées et réfléchissant à comment il pourrait être utile pour la guerre qui semblait menacer la Terre du Milieu. Il savait qu'il avait été horrible de dire que tous les quatre, ils ne faisaient pas parti de ce monde, mais la colère et la peur qu'il avait ressentit quand le vert et l'argentée avaient décidé de quand même suivre leurs nouveaux amis, lui avait fait dire des paroles qu'il ne pensait pas réellement. Et il avait été encore plus horrible de dire à sa petite qu'elle était encore une gamine, car en réalité, elle ne l'était plus depuis un certain temps, et cela, il l'avait découvert lorsqu'il l'avait vu se battre contre Aragorn sur l'un des terrains d'entraînement de la caserne.

- Que faite-vous dehors à cette heure de la nuit Lenwë ? demanda une voix derrière lui.

Le bleuté sursauta avant de se retourner pour faire face au Seigneur Celeborn. Immédiatement, le jeune homme le salua respectueusement en s'inclinant et en posant une main sur l'emplacement de cœur.

- Depuis le départ de ma famille, je fais de mauvais rêves Seigneur.

- Dame Galadriel m'a expliqué les risques que prennent votre frère et votre sœur ainsi que le fait que tout ceci puisse ne pas arriver... Mais...

- Mais vous en doutez, n'est-ce pas ? devina Lenwë en face du Seigneur Elfe. Tout comme moi. Je ne suis pas dans ce monde depuis longtemps, cependant, il est clair qu'il y aura des batailles pour faire face à Sauron.

Celeborn hocha la tête avec gravité. Ils le savaient tous, les batailles et la guerre seraient inévitables pendant longtemps. Le Guérisseur se massa la nuque en avalant difficilement sa salive, il s'en doutait déjà et maintenant, Celeborn le confirmait.

- Il faut que j'apprenne à me battre, si je n'apprends pas, je ne pourrais pas être d'une grande aide, même en ayant un grand pouvoir de guérison.

- Êtes-vous sûr de vous Lenwë ?

- Oui, et rien ne pourra me faire changer d'avis, répondit-il en croisant les bras sur son torse.

- Très bien, déclara le Seigneur Celeborn en inclinant la tête. Haldir, Orophin et Rúmil sont de très bon guerriers, je leur demanderais personnellement de vous entraîner.