Chapitre 40 - La famille Jackser.

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      Une douce chaleur se rependit dans tout son corps. C'était agréable, très agréable. Toujours en ayant les paupières fermées, elle pensa à ce qui lui était arrivée. La vision, sa peur pour Aragorn, le Troll, la lames'enfonçant malgré tout dans sa chair et la pression effectuée sur son corps. Elle se souvenait avoir senti le vent glisser sur elle puis son corps percuter le sol, mais c'était tout.

- Elërinna...

La voix, qui était impossible d'oublier, fit sursauter Elërinna qui ouvrit les paupières en se redressant. Ses sourcils se froncèrent en reconnaissant le décor de la Maison de Guérison de la Cité des Rois. Avec les blessures qu'elle avait reçu et l'absence d'un Guérisseur sur place lors de la bataille, elle aurait pensé succomber à une trop grande perte de sang ou bien au perforage de son poumon, mais visiblement, ce n'était le cas. Un peu perdue, la jeune femme se leva du lit dans lequel elle s'était réveillée puis tourna sur elle pour observer la chambre, avant de se figer d'horreur. Dans le lit se trouvait son corps allongé, avec les jambes plâtrées et surélevées. Son ventre se soulever régulièrement au rythme de sa respiration et elle pu observer son visage pâle vierge de toutes marques. Intérieurement, elle remercia son frère de l'avoir soignée, mais des larmes commencèrent également à couler en se rendant compte qu'elle était peut-être effectivement belle et bien morte, ou du moins qu'elle n'allait pas tarder à l'être. Une douleur étreignit sa poitrine alors qu'elle remarqua que son corps n'était pas seul dans la pièce. Dans un fauteuil rapproché du lit, était assis Haldir. De ce qu'elle pouvait voir, le Galadhrim avait d'importantes cernes sous les yeux, comme s'il n'avait pas dormi depuis plusieurs jours bien que là, il semblait être littéralement tombé de sommeil. Il état assis dans le fauteuil, mais il avait la tête dans les bras, l'une de ses mains étroitement serré autour de la sienne. Malgré ses larmes, Elërinna ne pu empêcher un sourire tendre d'étirer ses lèvres même si après cela, ses larmes s'intensifièrent. Elle s'agenouilla à côté de l'immortel et lui caressa doucement les cheveux, mais elle ne ressentit aucune chaleur provenant du plus vieux.

- Oh Haldir... sanglota-t-elle alors que sa main migrait de ses cheveux à la joue imberbe. Je suis tellement, tellement désolée...

Bien sûr, sa voix ne parvint jamais aux oreilles en pointe de l'Elfe qu'elle aimait et de toute manière, même si ça avait été le cas, ce dernier semblait dormir profondément. Cela la rassurait, s'il attendait depuis longtemps son réveil, dormir lui ferait du bien et l'éloignerait quelques heures de la réalité. Avec douceur, elle se pencha et déposa un baiser sur la commissure des lèvres d'Haldir. Un baiser qu'il ne pourrait jamais ressentir.Alors qu'elle observait toujours le visage sans âge, un bruit sourd la fit à nouveau sursauter et elle se tourna complètement pour voir que dans un coin de la pièce, l'un de ses frères était lui aussi dans un autre fauteuil. C'était Aldaron, qui avait un bandage cachant son œil gauche et qui dormait lui aussi. Elërinna s'avança vers lui puis se pencha pour ramasser le livre qu'il avait dû lire et qui était tomber par terre. Sur la couverture était inscrit, « l'histoire des Silmarils ». Le nom ne lui était pas inconnu, mais elle ne voulut pas chercher la raison, elle préféra reposer le livre sur la petite table à côté du siège où était assis son frère aîné. Elle lui embrassa le sommet du crâne, mais alors qu'elle se redressait, un frisson la parcouru.

- Elërinna... !

Quelque chose l'attrapa par la taille et elle se sentit tirée en arrière. Sa vision se troubla et elle vit difforme forme flou défiler devant ses yeux. Cela dura plusieurs secondes avant que la force qui la tirait en arrière ne la relâche et que le décors'immobilise à nouveau. L'argentée papillonna des yeux et jeta à coup d'œil à l'endroit où elle se trouvait désormais. Sans difficulté, elle reconnut le palais où Varda les avait amené la première fois et où les Valar avaient fait d'eux leurs Prodiges.

Les Prodiges des ValarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant