Épilogue - Rien ne sera jamais fini.

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      L'été était toujours chaud en Terre du Milieu, mais la chaleur n'était jamais vraiment écrasante. Une chance pour le bon nombre de cavaliers, en armure ou non, qui parcourait les routes de ce monde. À l'aide d'une de ses mains, Elërinna cacha le soleil éclatant pour voir où sa jument mettait ses sabots. La route était droite, sans aucune inégalité qui aurait pu mettre en danger sa chevauchée, mais la jeune femme préférait être prudente. Ainu était une jument fidèle et adroite, cependant, c'était bien connu qu'un accident pouvait vite arriver. Distinguant au loin la silhouette d'un village, elle laissa ses lèvres s'étiraient dans un sourire. Voilà bien plusieurs jours qu'elle avait quitté Fondcombe pour rejoindre la Comté, seule, et elle commençait à trouver le temps long. Cela faisait au moins bien une année entière qu'elle n'avait pas remis les pieds dans cet endroit et à raison, se créer une nouvelle stabilité en Lothlórien ne lui ayant pas laissé beaucoup de temps pour elle et voir ses plus proches s'étaient révélés moins aisés à ce moment-là. Mais maintenant, ceci était derrière elle et elle avait promit à Frodon de venir lui rendre visite au courant de ce mois. Elle savait d'ailleurs pourquoi, avec une exactitude effrayante, mais l'argentée préférait ne pas y penser pour le moment.

- Allé Ainu, dit-elle pour encourager sa monture tout en lui flattant l'encolure. On est bientôt arrivée.

La jument émit un hennissement, faisant rigoler sa cavalière et alors qu'elles étaient passées au pas le temps de quelques minutes, elles repassèrent au trot pour aller un peu plus vite. Le galop n'était pas envisageable, de crainte qu'elles bousculent ou même écrasent sans le vouloir un Hobbit. Quelques minutes plus tard, néanmoins, la jument et l'elfe arrivèrent à destination. Hobbitbourg n'avait pas changé durant les trois années ayant suivi la fin de la guerre de l'Anneau. La Comté était toujours l'endroit paisible que la Prodige avait connu dans son autre vie et à son arrivée. Ainu repassa au pas et elles traversèrent le village en toute tranquillité sous les yeux des Hobbits, qui comme toujours, regardaient les grandes gens avec de la méfiance au fond de leur regard. Dans un champ, elle vit plusieurs enfants s'amuser autour d'un grand chêne et elle ne pu empêcher son sourire des'agrandir. Peut-être que parmi l'un d'eux se trouver l'une des filles de Sam ? Elle avait eu la chance d'assister au mariage de ce dernier trois ans en arrière et savait qu'il avait eu deux enfants depuis. Elërinna avait vu la première quand elle n'était encore qu'un nourrisson, mais ça n'avait pas été le cas de son fils. Le sourire toujours aux lèvres, la métamorphe continua d'avancer.

      Quand elle arriva en vu de Cul-de-Sac, Elërinna remarqua un Hobbit assis sur le banc dans le jardin avant de la maison. Elle reconnu les cheveux bouclés et noirs de Frodon qui fumait tranquillement une pipe. Cela lui rappela son oncle, Bilbon, qui soixante-trois ans en arrière, s'était tenu à la même place avant d'être trouvé par Gandalf pour partir pour ce qui serait la plus belle expérience de toute sa vie.

- Vous vous êtes fait désirer, chère amie, lâcha le Hobbit, rieur.

Ses yeux étaient fermés alors qu'il profitait des rayons du soleil sur son visage toujours pâle, mais cela ne l'empêcha pas de deviner à qui appartenait le cheval qui s'avançait sur la route. Amusée, Elërinna arrêta Ainu et descendit de selle.

- Vous m'en voyez désolée, mon cher ami, répondit la jeune femme. S'intégrer à un peuple est plus compliqué qu'il n'y paraît, même avec une bonne dose d'aide.

- Vous êtes toute pardonnée.

L'ancien porteur de l'anneau ouvrit finalement les yeux, tombant nez à nez avec une Elërinna debout dans l'encadrement de son portail, un sourire montant jusqu'à ses oreilles en pointes mangeant la moitié de son visage, les bras croisés et... Les yeux de Frodon s'agrandir alors qu'il en lâchait presque la pipe qu'il tenait dans sa main droite. La jeune femme avait repris du poids en trois ans, contrastant avec sa maigreur à la fin de la guerre, mais ce n'est pas ça qui frappa le Hobbit. Le ventre de la Prodige d'Oromë et Nessa, habituellement plat, était légèrement arrondit. Quelqu'un ne la connaissant pas n'aurait pas été surpris, cependant, Frodon savait que ce n'était pas habituel.

Les Prodiges des ValarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant