Chapitre 1

295 43 36
                                    

Deux jours plus tard, à deux semaines de la rentrée, la jeune femme était allée à la découverte de sa future université. La petite fourmilière n'avait pas été stoppée par les vacances, et déjà les jeunes gens qui comptaient s'avancer en prévision de la rentrée s'activaient, allant probablement à la bibliothèque pour étudier dans le calme et la tranquillité.

Une casquette sur la tête pour se protéger des rayons brûlants de ce soleil estival, Charlie avait pris la décision de venir à pied pour découvrir un peu la ville et parce qu'elle n'habitait qu'à une petite demi-heure de là. Elle profita de ce calme paisible, ses écouteurs dans les oreilles.

Lorsqu'elle rentra, elle remarqua qu'un bruit sourd venait de son étage, si bien qu'elle se pressa de monter les marches jusqu'à découvrir, dans les escaliers, des vêtements éparpillés un peu partout au sol. Puis lorsqu'elle leva ses yeux clairs, elle croisa les iris sombres et sévères d'un jeune garçon à la mine visiblement agacée. Il grommelait des injures tandis qu'il ramassait avec hargne les habits qui trainaient.

Lorsqu'il comprit qu'il était observé, il toisa durement la jeune femme qui put détailler encore mieux ses traits fins, ses quelques grains de beauté sur sa peau un peu plus bronzée que ce que les canons de beauté du pays dictaient, et sa chevelure châtain coupée selon la mode. Il était habillé de vêtements noirs et blancs plutôt sobres en comparaison avec certains habits de marque qui semblaient être tombés de sa valise.

« Bon, tu comptes me fixer encore longtemps ou tu m'aides à ramasser ? » grinça-t-il.

Immobile à la suite des paroles venimeuses du jeune homme, Charlie ne réagit pas immédiatement.

« Si t'attends que je te le demande poliment, tu peux oublier, rétorqua encore le jeune homme.

- Dans ce cas je te laisse te démerder tout seul, t'es grand après tout, répliqua enfin Charlie.

- Oh merde, t'es une fille ? »

Il chercha à capter son regard sous la casquette qu'elle portait et qui lui cachait une partie du visage, mais vexée par la remarque, son interlocutrice se contenta de monter les marches en esquivant soigneusement les vêtements avant de rentrer chez elle en claquant la porte. Un nouveau juron échappa au jeune garçon qui reprit sa tâche là où il l'avait laissée.

Quel con...



S'il y avait bien une chose qui passionnait Charlie, c'était la musique. Elle pouvait passer des après-midis entiers à écrire des chansons et en composer la mélodie à l'aide de sa guitare... guitare que justement elle avait pris la décision de ne pas amener. Pour sûr ça lui manquerait, mais de cette manière elle serait probablement plus enclin à se concentrer sur ses études et uniquement ses études. Elle aurait voulu pouvoir devenir chanteuse, ou du moins pouvoir être auteure-compositrice pour des chanteurs et chanteuses de talent. Mais elle avait préféré miser sur un avenir sûr, devenir professeure d'histoire ; et puis de toute façon, ce n'était pas parce qu'elle n'en faisait pas un métier que sa passion ne devait pas rester sa passion pour autant. Elle comptait bien continuer d'écrire et de chanter, c'était certain.

Le reste de sa première semaine s'était déroulé sans encombre : elle n'avait pas recroisé son voisin idiot et avait pu découvrir de jolis lieux touristiques de la capitale qu'elle s'était empressée de visiter. En bref, tout commençait à peu près bien ici, la seule ombre au tableau avait été ce garçon que, furieuse, elle n'arrivait pas à se sortir de la tête – parce qu'elle voulait le gifler, pas pour une quelconque autre raison. Heureusement pour elle, il semblait très casanier (ou bien, au contraire, peut-être était-il si souvent de sortie qu'elle ne l'entendait jamais entrer et sortir de chez lui).

Mais ça n'allait pas durer. Après tout, il était quand même son voisin, habitait un appartement à trois mètres du sien, et était probablement lui aussi un étudiant à l'université – pas nécessairement la même qu'elle, mais ils risquaient de se croiser de temps en temps s'ils prenaient ou finissaient par hasard parfois à la même heure.

Charlie n'était pas du genre à ruminer sa colère contre les autres, au contraire elle avait un tempérament calme et posé, mais elle avait été si abasourdie et s'était sentie à ce point attaquée qu'elle n'arrivait pas à oublier sa colère.

Non mais quel con ce mec...





______________________

En terme de cliché je suis plutôt bien là. XD


Amour insoupçonnéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant