Amour insoupçonné

Chapitre 4

« Alors Kookie, ça drague le garçon manqué ? »

Jungkook leva les yeux au ciel sous les rires des autres élèves de la classe. Lui, les moqueries de Taehyung ne l'affectaient plus.

« Et la meuf que t'as ramenée hier soir chez toi, elle est encore partie en te traitant de précoce ? » répliqua le brun avec malice.

Taehyung, un sourire en coin, lui fit un doigt d'honneur et se tourna vers Charlie.

« Eh ben, tu dis pas bonjour à ton hyung ? »

Charlie grimaça et leva deux doigts d'honneur vers son interlocuteur.

« C'est comme ça que je salue un connard, cracha-t-elle en se redressant.

- Aucune délicatesse Charlène, tu n'as rien d'une fille.

- Et arrête avec ce prénom, j'aime pas qu'on m'appelle comme ça, ça me fait bizarre.

- T'as raison, c'est un prénom de fille.

- P'tit con. »

Elle passa devant lui et le bouscula sans délicatesse sous le regard amusé des autres étudiants. Taehyung haussa les épaules et reprit sa conversation avec Jungkook tandis que la blondinette filait au fond de la masse de monde formée par les élèves de sa classe afin de s'isoler. Elle n'aimait pas attirer l'attention, elle était trop timide pour aimer que les regards soient braqués sur elle, et pourtant quand Taehyung s'adressait à elle, c'était toujours la même chose, elle concentrait nécessairement sur elle tous les yeux de leur classe ou presque. Elle préférait encore les cours d'amphi, où ils étaient si nombreux que peu de gens lui accordaient la moindre importance.

Mais là c'était différent. Taehyung ne se gênait pas pour l'humilier, et chaque fois elle ne savait pas quoi répliquer, alors elle improvisait, mais elle sentait qu'elle se ridiculisait encore plus. Ce n'était pas de cette façon qu'elle avait envisagé son voyage en Corée du Sud, jamais elle n'avait voulu ça.

Et pourtant toute la journée ils échangèrent chaque fois qu'ils se croisaient une pique haineuse. Taehyung ne se moquait que de son apparence, elle au moins elle avait le mérite d'essayer de varier. Quoique dans tous les cas elle avait la sensation de foirer, alors c'était inutile de lutter, même si par fierté elle continuait.

La semaine se terminait à peine que déjà elle avait hâte d'être aux prochaines vacances... en plus il s'était mis à pleuvoir aux alentours de midi.

Et bien évidemment, lorsqu'elle rentra dans sa résidence...

« Han, Tae... oui, oui ! »

Pitié non.

Elle se boucha vivement les oreilles et fila jusqu'à sa porte qu'elle ouvrit dans des gestes précipités. Lorsqu'elle referma, les bruits furent presque entièrement étouffés et poussa un long soupir soulagé. Elle alla ranger ses affaires et regarda un peu la télévision tranquillement en avançant dans son travail. Plus d'une demi-heure plus tard, elle s'apprêtait à préparer le dîner quand on sonna à son interphone... c'était bien la première fois depuis son arrivée qu'on sonnait chez elle. Qui cela pouvait-il bien être ?

« Oui qui c'est ? s'enquit-elle.

- Salut Charlie, c'est Jungkook, tu peux m'ouvrir ?

- Qu'est-ce que tu fous là ?

- Je t'expliquerai, mais là il pleut des cordes, ouvre s'il te plaît. »

Sans vraiment comprendre ni ce qu'elle faisait ni pourquoi elle le faisait, Charlie obéit et appuya sur le bouton. Elle remit rapidement un peu d'ordre dans ses affaires et s'assura que son petit environnement n'avait pas l'air trop négligé avant d'ouvrir sa porte. Elle entendit dans la cage d'escalier que son ami montait lentement les marches, et en bruit de fond, il y avait encore les soupirs des jeunes gens de l'appartement d'à côté. Ils avaient dû faire une pause entre temps, c'était pas possible autrement...

« Bon Kook, dépêche, je veux pas les entendre baiser ! »

Les pas se firent plus rapides et elle distingua un éclat de rire qui lui fit lever les yeux au plafond. Jungkook apparut alors dans l'angle du couloir et elle le fit rapidement entrer avant de refermer la porte derrière elle. Elle se tourna ensuite vers lui pour le voir trempé, avec entre les mains deux sacs de papier sur lesquels figuraient le logo d'une enseigne de restauration rapide.

Elle le toisa et lui proposa de poser ses affaires trempées contre le radiateur. Il acquiesça et la remercia de façon sincère tandis qu'il enlevait ses chaussures. Il agit en silence puis se retourna vers elle à qui il adressa un grand sourire.

« Alors, ça te tente une soirée film et fast-food improvisée ? »