Chapitre 4

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Pdv Morgan

Je ne sais quoi dire où quoi faire. Elle était là, dans mes bras, à pleurer toutes les larmes de son corps.
Quelques instants plutôt, on aurait dit qu'elle était rentrée dans une sorte de trans, elle n'écoutait et ne réagissait plus, perdue dans ses pensées.
Ses petites mains tremblaient, et je pus apercevoir de la peur dans son regard qui la trahissait.

Un bout d'un long moment, elle se relevai et parue génée, ses yeux couraient de gauche à droite.
Devais-je prendre la parole en premier ? Et si... mes mots la blessait ? Ou peut être voulait-elle juste que je me taise ? Je n'en sait trop rien. Son mascara avait coulé, de grandes traînées de noir recouvraient ses joues.
Sans que je ne me pose la question plus longtemps, elle ouvrit la bouche puis la refermai plusieurs fois. Elle hésitait à dire quelque chose. Alors, c'est moi qui pris la parole :

- Tu... vas bien ?

- Oui, c'est bon. Salut. Dit-elle en s'essuyant les pommettes.

Elle ramasse son sac à main et commence à tourner les talons, mais je lui attrape le poignet. Sans que je ne sache pourquoi, je refuse que cela se termine comme ça. Alors elle voudrait faire comme si rien ne venait de se passer ? Non, je ne peux pas. Ce moment était... spécial.
Comme si nous avions formé une bulle rien qu'à nous. Cette fille, puis moi. Ses pleurs, ses tremblements... Sa tristesse avait transpercé mes sentiments. C'était... spécial.

Elle se retourne, irritée :

- Quoi ? Demande t-elle.

- Je refuse que tu partes maintenant. Tu me dois des explications là non ?

- Je ne te dois rien du tout, tu rêves. Répond t-elle en roulant des yeux.

Elle me regarde de haut en bas avec un regard noir et part sans dire un mot de plus. Cette fille est vraiment une plaie. Mais pour qui elle se prend ? Toute l'adrénaline que m'avait procuré la situation était redescendu. Me suis-je tout simplement trompé sur son compte ? Peut être qu'elle n'est comme toutes ses autres filles. Superficielle et fan de shopping. Je croyais qu'elle se cachait derrière une armure profonde. Je pensais que de la réconforter, la toucherais. Je suis perdu. Elle est entière mais tellement à part. A t-elle au moins un cœur ?

***

Le lendemain je me réveille, encore un peu endormi.
Mon père est dans la cuisine, en train de préparer le déjeuner. L'odeur s'échappe jusqu'à ma chambre.
Je me lève, exténué, et descends manger.
Celui-ci est accoudé sur le plan de travail, en train de lire le journal de la ville.
Je m'installe à table, et commence à déguster mon repas.

- Ça va fiston ? Me demande t-il en levant les yeux de sa lecture.

- Oui, oui.

Ce qui s'était passé hier avec Emy me trottait encore dans la tête. Était-elle vraiment elle même ? Je ne sais pas, je suis complètement pommé.
Je me lève en soupirant, et part en direction de la salle de bain.
Mon père me suit du regard, mais je n'ai pas le moral à tout lui expliqué maintenant. Ce serait beaucoup trop abondant.

Cette fille, Emy.

Jeu de rôle ou simple égoïsme ?

Mon père et moi sommes vraiment proches. Quand ma mère nous a laissé du jour au lendemain, il ne restait plus que nous deux et nous avions été obliger de nous serré les coudes. A 21 ans, je me suis senti obligé de rester à la maison pour le soutenir émotionnellement.
Il a toujours tout su sur mes histoires de coeur ou d'amitié.
Aujourd'hui je ne vais pas très bien, et c'est la première fois que je ne dis rien à mon géniteur.

Je pars en direction de l'université les mains dans les poches. Le temps commence à se rafraîchir, en octobre.

Je m'engouffre dans ma voiture. Un peu étroite, rien d'extraordinaire quand on est étudiant. Après dix minutes de route, je me gare enfin.
J'arrive devant le portail et balaye du regard les gens en face de moi. Plusieurs sont en train de discuter et d'autres rient. Emy est en train d'embrasser un mec à pleine bouche. C'est limite si elle ne l'aspire pas. Écoeurant.

Pourquoi elle se salit autant ?

Elle s'arrête un instant et replace ses cheveux d'un coup de main en arrière. Elle lève la tête, fière d'elle et affiche un sourire arrogant sur son visage.

Ses joues rosés.

Ses lèvres pulpeuses.

Son regard noir.

Sait-elle que malgré le fait qu'elle soit une peste avérée et visieuse, elle est belle à en crever ?

Pdv Emy

Je prends la direction des toilettes, toujours enchantée de la petite entrevue que j'ai eu avec Bastien, un nouveau joueur de l'équipe de foot. Les filles me regardent me déhancher en marchant, toujours avec ce bruit infernal que font mes talons. J'entends des chuchotements derrière les effluve de mon parfum. « quelle pétasse ! »

Arrivée aux toilettes, je me regarde dans la glace de celle-ci.

Dégueulasse.

Affreuse.

Laide.

Il m'a rendue... monstrueuse.

Je soupire et tourne le yeux de mon corps qui me parle, écœurée. Après tout, je suis une «pétasse».

Je réajuste un à un mes bracelets, j'ajoute du gloss sur mes lèvres et remet une touche de parfum. Voilà. Je suis parfaite. En tout cas, j'espère que les autres me voit comme une fille au physique parfait. Je veux avoir l'air d'une fille qui a pleinement confiance en elle.
A vrai dire, j'ai besoin que les autres m'aiment pour pouvoir m'aimer moi-même.

*Flash-back*

Allongée au sol, je saigne. Je ne saurais même plus dire d'où provient le sang qui coule abondamment sur le parquet.
Je dois être dingue. Pour rester coups après coups avec lui. Lui pardonner à chaque fois. Croire à ses fausses promesses. Je dois vraiment être dingue.
Tous les mots que je pourrais prononcer ne suffiraient plus. Je suis bien trop effrayée pour cela.

Notre vaisselle est brisée au sol, ainsi que nos cadres photos. Je tends ma main tremblante vers uns des clichés qui a survécu.
Nous étions si beau. Enlacés devant notre future maison. Mes yeux brillaient à cette instant là.
Mais il a changé. Du jour au lendemain après le mariage. Des larmes roulent sur mes joues à cette pensée. Il était si parfait avant ce foutue mariage.

J'entends des pas venir à moi. Mon ventre se contracte par la peur.
Mattew s'assit en tailleur à côté de moi et prends mon menton avec une force herculéenne.
Il me fait tourner la tête et me force à le regarder dans le blanc des yeux.

- Tu es dégueulasse. Regarde toi franchement ! Qui voudrait de toi ? T'es si laide. Si immonde. Dit-il.

Ses mots ont eu l'effet d'un coup de poignard dans ma poitrine. Il me lâche d'un coup et je retombe au sol, épuisée.
Il a peut être raison quelque part. Je suis sans doute laide et disgracieuse. Qui voudrait de moi à part lui ? Personne. Il a touché un point sensible, encore une fois.

*Fin du flash-back*

Oui, il a raison. Je suis laide, immonde et dégueulasse. Personne ne voudra jamais plus de moi, excepté pour un soir.

Je sors des toilettes un peu secouée et rejoins Sam et Laure.
Elles sont au soleil, relookant entièrement chaque garçon qui passe.
Je m'assois près d'elle, et étend mes bijoux qui brillent.

- Regarde lui, tu lui donnes combien ?

- Franchement, 4/10.

Je les regarde faire, hilare de la situation. Mon regard s'attarde sur le clubs de foot féminin qui sort des vestiaires. Qu'est ce que j'aimerais faire partis de ce club. Mais, il en est tout bonnement impossible.

Emy [TERMINÉ MAIS EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant