Je tomba au sol. La main tremblante sur la joue, j'eus du mal à remettre mes idées en place. Ma vue se floutait, je percevais mal les sons qui m'entouraient.
Des larmes roulèrent sur mes pommettes. Il devait être 22h. J'avais froid.Je me releva, bien décider à faire payer à Morgan son geste. Ce geste. D'un pas décidé, je me dirigea vers lui, quand soudainement, un affreux son dans mon oreille me percuta. Je colla mes mains à mes oreilles de suite, et le son devenait de plus en plus fort. Puis, le monde qui m'entourait changea. Une bulle s'était formée. Je ne voyais plus rien. Je n'entendais plus aucuns bruits.
Mattew ! Lâche moi ! Arrête ! Tu me fais mal, je t'en supplie arrête !
Tu ne mérites que ce que tu as.
Ma...Mattew, arrête...
Tu es dégueulasse. Regarde toi franchement ! Qui voudrait de toi ? Tu es si laide, si immonde.
- Non...
Je veux rentrer en sport étude. Pour, tu sais... le foot.
Aie, Mattew lâche moi, tu me fais mal !
- Non, arrête Mattew...Chuchotais-je.
Tu es une fille, une fille ne joue pas au foot.
Ma tête se mettait à tourner.
J'avais peur. Peur de lui.
Je... Pardon, je suis désolé. C'est la dernière fois, promis.
- Tu mens ! Criais-je.
Il me faisait du mal. Beaucoup de mal.
Il pris l'arrière des mes cheveux et jeta ma tête contre la boite à gants.
- Aïe... Tu me fais mal putain !
Les voisins du 1629 ont signalé plusieurs cris à répétition. Tout se passe bien ?
- Stop... répétais-je, les mains sur le crâne.
C'est froid. C'est dégueulasse.
- Laisse moi Mattew ! Dis-je cette foi-ci, les mains sur les oreilles.
N'allez pas me dire que vous portez un col roulé au mois de juin ?
Tu cherche toujours à te faire remarquer hein ?
- Non, c'est faux...
Tout mon corps bouillonnait et tremblais. Mes joues étaient inondées de larmes, et cette bulle remplie de flashbacks et d'horreur ne voulait s'éclater.
J'enleva mon col roulé qui laissa apparaître une gigantesque trace violacée sur le cou.
Tu as faim ?
Tu es grosse.
Fais un régime.
Tu es tellement laide.
- Arrête de me faire souffrir... Je t'en supplie, laisse moi vivre en paix...je t'en supplie... pleurais-je a genoux.
Mattew, détache moi...
Regarde ce que tu me fais faire ! C'est de ta faute !
Non, non Mattew, lâche moi, arrête tes bêtises, NON.
Je pourrais te tuer.
- FERME LA ! Hurlais-je, à bout de souffle.
- Emy !
La voix de Morgan me fit revenir sur terre. Recroquevillée, au sol, une énorme migraine vint frapper ma tête.
Soudainement, mon corps reprit ses propres droits. Et je déglutis. Au moins deux fois. Il essayait de faire sortir toute cette rage, cette peur, cette tristesse. Tout cela était beaucoup trop pour un seul petit corps. Cette foutue gerbe était enfin le mal qui était sortit de moi. Comme si il m'avait possédé. Je me sentis soulagée, libre.
Je me leva, car je devais lui faire face, malgré le fait que des millions de perles salées sortaient de mes yeux bleus.- Je te déteste !
- Je suis désolé... je voulais pas...
Encore et toujours les mêmes excuses... J'en ai plus qu'assez.
- Sais-tu ce que c'est d'avoir peur jour et nuit ? D'avoir autant de bleu sur le corps ? Sais-tu ce que c'est d'avoir une vie brisée ? En mille morceaux ? Tout ce que Mattew m'a fait, c'est ancré à l'intérieur de moi. Dis-je en posant ma main sur ma poitrine. Je ne fais que vivre avec. Un pas dans la rue et, un bruit un peu sourd, une porte qui claque... puis la peur revient. Je n'oublierai jamais. JAMAIS. MA VIE A ÉTÉ BRISÉE LE JOUR OÙ IL M'A DONNÉ CETTE GIFLE ! Tu comprends ? Une gifle. Et après, c'est l'enfer. Je m'approchai de lui. Pourtant avec toi, je pensais que c'était différent. Tu me voyais pas comme les autres, pas que pour mon décolleté. Tu avais vu quelque chose en moi. Tu faisais attention à ce que je mangeais, à comment je m'habillais. Tu m'as fais tomber amoureuse de toi. Tu m'as même appris à conduire. Chuchotais-je en esquissant un sourire triste en me rappelant ce souvenir.
Lui aussi, il pleurait. J'eus deviné qu'il s'en voulait, terriblement.
- Toutes ses choses que tu m'as fait vivre. Tu as rallumé mes étoiles.
- Emy... Si tu savais comme...
- Comme tu es désolé ? Je sais. Je connais la chanson. Mais tu avais promis. TU AVAIS PROMIS PUTAIN. Promis que tu ne me toucherais jamais, que tu ne me ferais jamais de mal. En un mot, que tu ne serais pas comme lui. Encore un fois j'ai fais confiance et, c'est moi qui refais pleurer mes yeux. Je te déteste. Putain, je te déteste. Répétais-je.
- J'espère tellement que tu me pardonneras...
- Je ne veux plus te voir Morgan. C'est terminé.
Sur ses mots, je me tourna, et partis. J'avais laisser derrière moi un Morgan tout à fait déboussolé et surtout, triste à en crever. Mais il l'avait cherché. Et bien correctement en plus.
La nuit noire était entamée, et pourtant, je n'avais pas peur. Mon cœur était vide. Sans émotions. Je ne ressentais plus rien.
Je passa le reste de la nuit à trainer dans les rues, devant les vitrines qui commençait à s'allumer. Il devait être 5h du matin, la ville commençait à s'éveiller et mes yeux étaient cernés de noirs.
Je regardais attentivement chaque vitrines de magasin qui se mettait en place. Une boutique de vêtements, de bijoux, de sac à mains.
Et, dans un petit coin de rue, près d'une brasserie, un petit magasin était déjà ouvert. Je m'arrêta devant, c'était un magasin de figurines. Dans sa vitrine, parmis toutes les autres, une figurine trônait.C'était une figurine de Betty Boop.
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Emy [TERMINÉ MAIS EN RÉÉCRITURE]
RomanceElle, c'est Emy, et Mattew c'était l'homme de sa vie. Il lui disait "je t'aime" entre deux coups, entre deux hématomes. Il défigurait son doux visage sans une larme pour elle. Cet enfer était pour elle son paradis. Il a fait d'elle un monstre. Une...