23

47 5 3
                                    

Pdv Emy

- Jeune homme ? Plutôt thé ou café ?

- Euh... Peu importe.

Morgan semblait extrêmement géné et je le comprenais. Sans le vouloir, on avait déjà engagé la fameuse rencontre avec ses beaux parents. Ma mère était d'une spontanéité incroyable, et il n'y avait rien de plus gênant que de découvrir sa fille en soutien gorge sur les genoux d'un homme. Et en plus, sur ça propre machine à laver.
Mes joues virèrent au rouge rapidement et je torturais mes mains à les triturer.
On s'installa dans le canapé, et ma mère servit le thé.

- Alors dites moi... Vous ne ressemblez aucunement aux garçons que ma fille a pour habitude de ramener...

- Non maman, mais, c'est du sérieux, enfin... Dis-je en me grattant l'arrière de la tête.

- Ouais. Renchérit Morgan.

- Et... Comment vous êtes vous rencontrer ?

Morgan posa sa tasse de thé sur la table basse, et prit la parole.

- Il faut dire que dans cette université, Emy ne passe pas inaperçu.

- Et donc... Elle chercha rapidement un sujet de conversation, la machine à laver est confortable ?

Morgan rougit de suite et jeta rapidement son regard sur moi. Je ne savais ni quoi dire ni quoi faire et ma mère prenais sans doute un malin plaisir à instaurer le malaise. Maman, qu'est-ce qui te prend ?

- Je... Je vais aller chercher des gâteaux dans la cuisine. Annonçais-je en me levant.

- Oui tu fais bien.

Pdv Morgan

Emy se leva et se réfugia dans la cuisine. Je me retrouvais donc face à sa mère, seul. Je faisais mine de regarder les tableaux accrochés au mur, osant à peine la regarder dans les yeux.

- Prenez soin d'elle.

- Euh, oui je...

- Vous a t-elle dit ce qui lui était arrivée par le passé ?

- Si vous parlez de Mattew, oui...

- Bien. Alors prenez soin d'elle. Elle a peut-être le don des compliments qui sonnent comme des insultes, ça peut être une vrai teigne parfois, mais je vous en prie, prenez soin d'elle. Elle est simplement devenue le mal que Mattew lui a fait. Une petite diablesse indifférente de toutes choses. Car il en faut du temps pour ressentir l'indifférence de ces choses. Je sais que ma fille est courageuse. Elle a continué de se battre alors que son armure se fissurait. Et elle est encore en vie. Mais si jamais quelqu'un la détruit une seconde fois, si jamais on lui balafre le coeur comme on lui a déjà fait, elle n'y survivra pas. S'il te plaît Morgan, prend soin d'elle.

Ses yeux brillaient et bientôt des larmes auraient commencer à couler. Ce qu'elle venait de me dire m'a fait comprendre la dureté du passé. Mais pourtant, l'une comme l'autre, elles sont encore en vie. Elles se sont relevées d'un des pires crimes. Ma petite amie est une lionne. Une battante. Et ça, j'en suis fier.

Emy revint avec des petits gâteaux en forme de coeur, et se rassis à côté de moi.

- Alors ? De quel sujet parliez-vous ?

Sa mère accrocha son regard au mien, et avec un sourire des plus confortant, elle annonça :

- Rien de bien intéressant. Je suis contente pour vous.

     
                                  ***

Je rentrai chez moi, sous un froid hivernale. Je marchais sur le trottoir, crachant la fumée blanche qui sortais de ma bouche en repensant à Emy.
C'est donc ça, l'amour ? Penser sans cesse à une personne ? Jusqu'à en avoir mal au ventre ?
Est-ce qu'on le sait vraiment lorsqu'on est amoureux ? On le sent ? On le voit ?
On l'entend ?
Rencontre t-on tout le monde par pur hasard ? Ou alors est-ce le destin ?
L'amour est un mystère. Entre deux coeurs, entre deux âmes. On ne peut pas toujours expliquer le pourquoi du comment on ressent ça, ou justement pourquoi on ne le ressens pas. C'est ça, ma définition de l'amour. Et tout ce que je sais, c'est que depuis qu'Emy est entrée dans ma vie, j'en suis très heureux.

Je tourna ma clé dans la serrure, et entra chez moi. La chaleur de ma maison me fouetta le visage et ça faisait du bien. J'essuyais mes pieds sur le paillasson quand j'entendis du bruit dans le salon.

Je marcha jusqu'à celui-ci et vis mon père et Sylvie s'embrasser. C'est la journée ?

- Euh, il y a des chambres pour ça.

En effet, j'étais très mal placé pour dire ça.

Ils se retournèrent et me vis, Sylvie devint rouge pivoine.

- Morgan, range tes chaussures mieux que ça, s'il te plaît.

Y'avait-il donc que ça qui l'inquiétait ? Je me mis à pouffer de rire, Sylvie aussi et je monta dans ma chambre.
C'était vraiment officiel ? J'allais avoir une belle mère ? Ça devrait m'effrayer ? Ou m'enchanter ? Trop de questions arrivèrent en trombe dans ma tête, sans même les avoir invitées.

Je m'allongea sur mon lit, et comme un reflex, je pris mon téléphone pour envoyer un message à Emy.
Qu'est-ce que je pourrais lui écrire ? Après tout, je n'ai pas plus de raison que ça de lui envoyer un message.

Après quelques minutes, et surtout une longue hésitation avant de lui envoyer le premier message, une vrai discussion était engagée.

- T'aurais vu la tête de ma mère ce jour-là ! A mourir de rire.

- Et ton père ?😂

- Oh, bah ils venaient juste de divorcer... Dit-elle.

- Tu voudrais te marier, toi ?

Il se passa cinq bonnes minutes avant qu'Emy réponde à ma question. Etait-elle occupée, ou alors avait-elle pris peur ?

- Non.

- Et pourquoi ça ?

- Je n'en garde pas un très bon souvenir. Ni de mes parents, ni de moi même. C'est comme si on était enfermé dans une cage avec son partenaire. Et j'ai l'impression qu'une fois engagé, on ne peux plus faire marche arrière.

- Tu penses que ça pourrait changer avec le temps...?

- Attends Morgan, c'est une demande ?

- Oula non ! Mais je me demandais juste.

- Dans ce cas, je ne sais pas. C'est difficile de se prononcer maintenant.

- Alors j'attendrais tout le temps qu'il faut. Mais je te promets que mon amour brillera sur ta main un jour, et ça, sans cage.

- Mon dieu Morgan, que va t-on faire de nous ?

- C'est-à-dire ?

- Deux abrutis fous l'un de l'autre...

- Quelque chose de grand, fort, qui arrêtera même la mort.

Emy [TERMINÉ MAIS EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant