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Pdv Emy

Début décembre. Il y a un mois, c'était la première fois que Morgan toucha mes lèvres avec les siennes. Et d'après lui, cela fait exactement trois semaines que nous étions ensemble. Son caractère sensible et calme s'est finalement bien assimilé avec le mien.
Il est neuf heures. Il est temps pour moi d'aller à l'université. Je m'habille rapidement, ferme ma porte d'entrée à double tour et monte dans le premier bus qui s'arrête. Les écouteurs dans les oreilles, la route à travers la fenêtre défile à grande vitesse devant mes yeux. Je me sens bien. Mon cœur est léger, lui aussi se sent bien. Ma conscience est à laise avec ce qui l'entoure. Mes flashs-backs se sont arrêtés, et dieu merci. Serait-ce grâce à Morgan et ses belles fossettes ? Peu importe. Le bus est arrivé à destination.

Au loin, j'aperçois Sam et Laure. Je m'approche, leur fait la bise et m'assois avec elles sur notre banc. Laure sort une cigarette. Comprendra t-elle un jour que si elle se fait cramer elle sera virée ?

Pour un mois de décembre, le soleil tape et réussis quand même à nous réchauffer. Je fais fièrement briller tous mes bracelets au soleils. Voyante dans la cour, on aperçois que moi.

Élise, l'éternelle intello aux cheveux blonds, passe devant nous en remontant ses lunettes sur le nez. Elle peine à porter tous ses livres.

- Pfff, je l'aime pas. Grommelais-je entre mes dents.

- Tu veux bien arrêter de la regarder de haut en bas comme ça ? Dit une voix derrière moi.

- Mais tu sais très bien que je ne peux pas m'en empêcher Morgan. Riais-je.

- D'ailleurs elle ne m'a plus donné de nouvelles depuis la fête...

- Bien heureusement !

Il souria devant la pointe de jalousie que je faisait ressortir. On se regardait dans les yeux, sans bouger. Cetait notre bulle. Malheur à celui qui voudrait encore une fois l'éclater.

- Euurk. Tout cet amour m'écœure. J'me casse. Annonça Laure en prenant son sac à main.
Cela fit rire Sam.

- Ta gueule, Laure. Ricannais-je.

Soudainement, tous les regards devièrent vers les portes d'entrées de l'université. Je me leva, cacha mes yeux du soleil avec ma main et regarda moi aussi cette direction convoitée. Qui osait me voler la vedette ?
Nous vîmes arriver un jeune homme grand, et d'une belle corpulence. Bien qu'il avait l'air d'être un peu idiot, je doit bien admettre qu'il a tout pour plaire. Il se gratta la nuque et laissait apercevoir une chaîne en argent qui brillait. De la bave aurait coulé de la bouche de certaine fille si la cloche pour aller en cours n'aurait pas sonnée.
Je m'approcha donc de ce jeune homme, histoire d'apprendre à le connaître. Morgan verrait-il cela d'un mauvais œil ?

- Eh toi.

Il se retourna.

- Ah, salut.

Il me regarda de haut en bas.

- Emy c'est ça ?

- Tu sais déjà mon prénom ? Les présentations vont vite dans ce cas.

Je ne pouvais pas m'empêcher d'être hautaine. Même si j'aurais voulu arrêter, il en aurait été impossible. Comme si mon cerveau s'y était habitué.

- Et bien, tu ne passes pas inaperçu.

- Je te retourne le compliment.

Il souria et me tourna le dos pour partir. Ça avait été vite. Son répondant et sa répartie me faisait fortement pensé à quelqu'un. Moi.

Les cours terminés, Laure et moi sortons de l'université. Le vent frais me crispa. Je voulu attendre Morgan qui sortait des cours lui aussi, mais le froid eu raison de moi. Je me dirigea donc d'un pas pressé vers l'arrêt de bus, tenant mon écharpe fermement. Soudain, je sentis une main m'agripper l'épaule. Un frisson me parcoura le corps. Je n'avais plus froid. Ce simple geste m'avais mise en colère.

- QUOI ?

Le "garçon chaîne d'argent" sursauta à cause de ma brutalité.

- Doucement mamzelle. Je venais juste te proposer un café. T'as l'air d'avoir froid.

La tension redescendit et je me mis à réfléchir. Un café ? Pourquoi ? Comment ? Où ça ?
Et puis, il y avait Morgan. Mais, devais-je toujours agir en fonction de lui ? Et réfléchir aux conséquences ?
Et pour lui, c'était juste un café random ou bien un moyen de me mettre dans son lit ?

- Euh, je suis en couple.

Il ria a gorge déployée. Tellement que je me sentis bête.

- Et moi je suis gay.

J'esquissa un sourire.

- Tu vas en faire des malheureuses.

- Elles s'en remettront. Dit-il en me tirant le bras.

Pdv Morgan

Je rentrais chez moi. Un peu déçu de rentrer sans Emy. La journée a été longue et sa compagnie n'aurait pas été de refus.
En arrivant au coin de ma rue, je passa devant un café habituel. Des gens fumaient devant. Puis, je m'arrêta devant la vitre de celui-ci. Il me semblait reconnaître cette longue cheveulure brune.
C'était elle. C'était Emy. Avec un autre garçon.
Quel comportement devais-je adopter ? Sans aucun doute, j'étais furieux. Elle ne m'avais pas prévenue.
Elle riait, et avait l'air de ne rien voir autour d'elle. A part lui. 
Je me sentis comme, trahi. Ça me faisait mal au cœur de la voir comme ça. Avec un autre.
Je rentra dans le café à la volée, et me posta devant leur table. Lui, s'arrêta de boire sa grenadine et Emy eu le temps de finir de rire avant de tourner la tête.
Elle me vit, et rougis. S'en voulait-elle ?

- Oh, Morgan...

- C'est qui lui ? Dis-je d'un ton sec.

Elle fronça les sourcils, le ton que j'avais employé ne lui plaisait pas. Elle se leva, et malgré les dix centimètres de moins qu'elle avait de moi, elle me tenait face.

- Lui comme tu dis, il s'appelle Thomas. Et baisse le ton quand tu t'adresses à moi. Répondit-elle froidement.

- Ou sinon ?

- Sinon rien. T'attends quoi ? Que je te frappes ?

- Pourquoi tu m'as pas prévenu ?

- J'ai le droit Morgan. De faire ce que je veux, et de sortir boire un café avec qui je veux.

Elle articulait tous ses mots, la tension était palpable.

- Je ne t'appartiens pas. Finit-elle.

- T'es ma copine, dis moi juste avec qui tu es la prochaine fois.

- Non.

Le barman s'arrêta d'essuyer ses verres.

- Si je n'ai pas envie, je ne le fais pas.

- Et pourquoi ça ?!?

- Je viens de te le dire, je n'est pas envie !!

- Tu es... *soupire*

- JE SUIS ?

Elle devenait rouge. Rouge de colère.
Pour éviter ce spectacle à tout le monde, je sortis du café. Emy me suivait.

- C'est ridicule Morgan. Ta jalousie n'a pas lieu d'être. Elle est ridicule !

- On en serait pas si tu m'avais prévenue !

- Casse toi.

- Pardon ?

- J'ai dit : CASSE TOI. Répéta t-elle.

Je tourna les talons, et ruminant encore ma colère, partit.










Emy [TERMINÉ MAIS EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant