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Pdv Morgan

Je passa le pas de la porte puis me retrouvais à ma voiture. Nous étions lundi, une toute nouvelle semaine et les cours reprenaient.
J'inserra la clé dans la serrure de la portière et démarra le moteur. Le temps était frais et ma pauvre petite Citroën tenait légèrement le coup. Je dus mettre le chauffage à son maximum en me frottant les mains pour me réchauffer.

Arrivé à l'université, je courus pour rejoindre Jason, déjà à l'intérieur. Le hall était blindé de jeunes adultes qui grelottaient de froid.
Il sourit à mon arrivé et vite, nous nous sommes mit à parler de tout et de rien.

Une petite dizaines de minutes plus tard, la porte du hall claqua encore une fois, qui laissait un étudiant rentré à chaques fois. Clac, clac, clac... On aurait tous pu reconnaître ses bruits de talons entre mille. Emy était arrivée accompagnée de ses deux amies. Elle n'était habillée que d'une simple écharpe et d'un fin gilet. Comment pouvait-elle ne pas trembler de froid fasse à ce mois de novembre glacial ?
Et puis, moi, de quoi je me mêlais ? Cela ne me regardais aucunement et de toutes façons, je m'en fichais pas mal. Elle tomberais malade et cela serait tant pis.
Elle discuta avec ses amies le temps que la sonnerie annonce le début des cours. Elle laissait tombée sa tête en arrière et riait de ses dents resplendissantes. Elle riait, et ne faisait que ça. Comme si à chaque fois que je l'a voyais faire tomber de jolies perles salées sur ses joues, cela ne comptais pas. Comme si chez elle, elle rechargeait les batteries de son armure et enfilait un nouveau masque. Des masques, elle en avait des tonnes.

Pdv Sam

J'observais le nouveau Morgan du coin de l'oeil. Il scrutait Emy de la tête aux pieds. Mais, pas comme les autres garçons. Les autres mattait son décolleté, et c'était dans ses habitudes. Morgan, lui, la scrutait. Comme si il avait peur de perdre une miette de ce qu'il avait devant les yeux. Emy l'avait vue aussi, mais continuait à se donner en spectacle. Contrairement à ce que tout le monde pourrait croire, Laure, Emy et moi ne sommes pas si idiotes. Parfois, oui, pour fumer des joints ou pour boire ou coucher avec n'importe qui. Ce genre de débilités. Mais, la plupart du temps, nous jouons simplement un rôle. La pétasse, la pute et la garce.
Il fallait un certain cran pour pouvoir assurer ce genre de réputation, et on l'avait. Du moins, je l'espère.

La sonnerie retentit et on se sépara tous pour rejoindre nos salles. Moi, je suivais un cursus histoire de l'art, comme mon amie.
Emy passa devant Morgan en lui donnant un coup d'épaule. Il se retourna violemment, mécontent d'être affiché devant son ami de la sorte.

- T'as un problème ? Dit-il.

- Oui et c'est toi. La prochaine fois que tu veux me matter, fait le plus discrètement, espèce de primate.

Il serra ses poings. Il était en colère, et elle en profitait. Dans ses yeux, on pouvait apercevoir ce brin de haine qui brillait. Il aurait voulu l'écraser entre ses doigts, et la réduire en miette. Mais il ne le fus pas. Non, il tourna les talons sans un regard pour notre Emy.
Il aurait pu l'anéantir, avec sa musculature de rugbymen, comme il allait le faire pour Juan, la dernière fois. Mais il a fait le choix de la protéger. Étonnant ce garçon.

Pdv Morgan

Elle m'énerve. J'ai la répugnante impression qu'elle fait tout pour ressembler à la pétasse parfaite. Sérieusement, quel était le problème ? Je ne l'a mattait même pas.

La tête d'Emy tourne en boucle et en boucle dans ma tête comme un carrousel. Je poussa d'une main mon problème de math et croisa les bras.
Depuis cette foutue fête, elle fesait comme si rien ne s'était passé. Comme si elle ne m'avait jamais appelé Mattew et comme si moi je m'en foutais.
Mais non, je m'en foutais pas. L'évocation de ce prénom l'avait fait bondir, elle craignait quelque chose.
J'avais beau dire que ceci ne me regardais pas, j'avais envie de savoir. J'avais le droit de savoir. Elle pleurait dans mes bras et s'en allait par la suite. Sans aucunes explications, à chaques fois. Et même si je n'avais pas toutes les réponses à mes questions, honnêtement, ça me plaisait. La voir vulnérable et avoir le pouvoir de la serrer contre moi, me plaisait. Pourtant, je ne ressent rien pour elle. C'est moins profond que de l'amour, et plus compliqué qu'une simple amitié. C'est Emy.

Ma matinée se finie et je sècha les deux dernière heures. Après tout, à quoi bon ? Pour avoir mon diplôme et finir caissier, autant ne pas se fatiguer.
Je rejoignis le skate-spark et commençais à faire quelques rampes. J'avais commencer à m'habituer à celui-ci, ayant déménagé. Mon ancien était plus étroit et plus accessible. Celui-là était vu par très peu de gens et cela m'arrangeais. On avait déménager avec mon père car il ne supportait plus de vivre entouré des souvenirs de son ex-femme. Il avait besoin de liberté, tout comme moi. Alors nous voici.

Les bras en l'air en dévalant les rampes, je me sentais puissant, quelques minutes, ridiculement. Plusieurs autres skatteurs étaient venus entre temps. Je fis abstraction de leurs présences, sauf une. Talons aiguilles, gloss et jupe moulante. Il n'y en avait qu'une comme ça.

Elle s'approcha et s'arrêta devant moi. Comme ça, elle avait l'air innocente. Était-elle lunatique ? Elle me sourit, et commença :

- Tu te débrouilles pas si mal.

- Hum... Merci ?

J'étais méfiant. Et si c'était encore un stratagème pour m'humilier ?
Elle s'installa à côté de moi, et me tendit un soda. Je le pris un peu fébrile puisque j'avais oublié une bouteille d'eau. Ses yeux frappairent les miens et j'ai su que c'était sa manière de s'excuser. Elle avait cogitée toute la matinée et avait beaucoup trop d'ego pour demander pardon de vive voix. C'était Emy. Elle avait sa façon de faire.

On parla de tout, et même parfois de la météo, un peu timidement au début. Elle avait ce tique de toujours m'être sa main dans ces cheveux bruns quand elle parlait. Ou la façon de mordre sa joue lorsqu'elle attendait ma réponse. Cela pouvait faire craquer n'importe quels garçon et je compris rapidement pourquoi il y en avait autant qui avait traversé son lit.
Ensuite, l'heure était venue qu'elle rentre. Elle se leva, et me fit un signe de la main. Comme un ange dont le passage était déterminé.

- À demain Morgan.

Je lui rendit la pareille et pris mon téléphone pour regarder l'heure. Et, dans le reflet noir de l'écran, je vis un sourire étirer mes lèvres.

Emy [TERMINÉ MAIS EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant