Emy [TERMINÉ MAIS EN RÉÉCRITURE]

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Pdv Morgan

Elle n'est qu'une princesse arrogante qui vit en ouvrant le porte feuille de papa. Elle est visieuse, méchante. Elle n'a pas de coeur.
J'aurais du la laisser pourrir dans ses toilettes dégueulasses. Attendre que quelqu'un d'autre ne l'a trouve et ne l'affiche devant tout le monde. Parce que ouais, la réputation était quelque chose de fragile.
Mais je l'a déteste autant que je l'a trouve intriguante. Et j'ai l'ignoble impression de m'accrocher à elle comme une moule à sa coquille.
Elle ne devrait être rien pour moi.
Juste une fille sans importance.
Je ne devrais pas jouer aux anges gardiens.
Je risquerais de me brûler les ailes.

Ce petit jeu à assez durer. Elle ne cesse de faire planer son visage dans mes pensées. Tout le temps. Sans cesse. Elle et ses mystères me font tourner la tête. Pourtant, je me le répète trop souvent mais, Emy n'est rien pour moi. Seulement une fille un peu pomée que tout le monde voit comme "la pétasse parfaite". Seulement, elle refuse l'aide. Elle se laisse couler. Et même si elle ne voulait pas l'admettre, ma présence lui plaisait. Pas comme de l'amour ni comme de l'amitié. Comme une grosse dalle de béton. Et si jamais cette dalle venait à se  fissurer, elle tomberait.
Mais tout ceci est trop tard. Cette fois-ci, elle a dépassé les bornes. Jouer avec le feu n'est pas sans conséquences. On passe la main à travers et hop, on se brûle.
C'est fini. J'ai finis de jouer les anges gardiens déchus. Je ne suis pas un toutou qui va patiemment attendre en tenant sa laisse en gueule. Plutôt crever.

Pdv Emy

"Une femme se respecte quoi qu'elle fasse." Cette phrase était-elle vraiment vraie ? Me respectais-je, moi ?
Je me souviens du jour ou j'ai décider de prendre les commandes de ma vie. Après Mattew, j'ai commencé à porter de nombreux vêtements un peu plus...osé. On m'avait tellement interdit que la liberté était devenue un besoin.

Une pute. Une salope. Une garce. Peu importe comment on me nommait, cela revenait toujours au même. Je n'ose pas imaginer combien de mal j'ai pu faire à ma mère en plus de ça. Comment ma propre mère me voyait-elle ? Sa fille s'habillait court, et elle n'osait rien dire.

Face à la glace, je ne me voyais plus moi. Seulement une fille. Une fille aux yeux cernés sans maquillage et aux joues hachurées par le noir du mascara. Peu importe qui elle était mais ce n'était pas moi.
Et aujourd'hui je m'en veux. Pour moi, pour Morgan. Mon dieu qu'il avait été gentil, mon dieu que j'avais été une peste. Je n'aime pas dire ça mais, oui, j'étais fragile. Comme une petite tasse en porcelaine. Celle du service qu'il ne faut absolument pas briser. Je tenais sur l'étagère de la vaisselle. Celle qui ne me faisait pas tomber. Et cette étagère, c'était Morgan. Il avait été cette ancre qui s'enfonce dans le sable pour ne pas vous laisser sombrer.
J'avais besoin de lui, et ça me crevais de le dire. Moi, Emy Sheelcoop, j'avais besoin de quelqu'un. Malgré mon égo et mon orgueil plus grand qu'une fête foraine, je voulais que Morgan continu. Pathétique à dire, difficile à comprendre. Je voulais qu'il continu de me surveiller, de me protéger. Ce que personne n'avait fait depuis longtemps. Je voulais qu'il continu à être mon ange gardien. Qu'il continu à mettre des pommes dans mon sac pour échapper à l'hypoglycémie. Qu'il m'empêche de boire jusqu'à ce que je tombe au sol. Et qu'il me ramène chez moi, scrutant mes vêtements pour voir si je n'avais pas froid.
En bref, je voulais que quelqu'un s'intéresse enfin à moi, plutôt qu'à mon décolleté.
Pitié, faite qu'il continu.

                                 ***

Le lendemain, je me réveillais au pied de mon lit. Mon dos et mes cervicales me faisait un mal de chien. J'avais cette tête de déterrée qui ferait peur à n'importe qui. Je passais un peu d'eau sur mon visage et me préparais une fois de plus pour aller à l'université.
Aujourd'hui j'avais décidé de mettre un sweat-shirt, plutôt qu'un simple gilet qui me donnerais froid. Mais, le regard des autres dérangeait mon dos. Pourquoi la grande Emy aurait-elle mis un sweat-shirt à cause du froid ? Cela ne lui ressemblait pas.
Mais la vérité est qu'en ce moment plus rien ne me ressemble. Et j'avais besoin d'être parfaite aux yeux des autres. La moindre imperfection pouvait détérioré ma réputation. Et cette réputation, j'y tenais. Je n'avais qu'elle.
Je m'étais quand même beaucoup maquillée aujourd'hui, pour cacher les dégâts de la veille.

Mon ventre se mit à crier famine quand je remarqua que je n'avais pas pris de petit déjeuner ce matin. Cela aurait fait trop de calories et je n'aurais vu que ça dans le miroir.
Mais, je n'avais absolument pas envie de me retrouver allongée sur le sol dégueulasse des toilettes. Surtout que cette fois-ci, ça n'aurait pas été Morgan qui m'aurait ramassée, sans doutes.
Alors ouais, je croqua dans la pomme rouge que m'avais offert ce débile. Son goût sucré et acidulé me piqua la langue. Putain, cela fesait une éternité que je n'avais pas mangée de pomme. Une simple pomme. On me l'avait longtemps interdit aussi.
Puis, quand je détourna la tête dans la cour, ma pomme à la main, je vis Morgan qui m'observais, satisfait. Et c'est la que j'ai sentit comme un poid qui disparaissait. Son air autain me fit plaisir, parce que, même si il ne le souhaitait pas, il surveillait quand même.
Merci, il n'avait pas arrêté.