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Pdv Emy

Je pris mon sac à main et enfila ma doudoune. L'hiver pointe le bout de son nez et celui-ci commence à se faire ressentir. Je pris soigneusement le temps de fermer la porte à clé et partit en direction de l'université. Sur le chemin, je faisais attention de ne pas salir mes bottines en daim, avec la boue et les feuilles qui continuait à tomber des arbres.
J'arrive à l'université avec un petit quart d'heure de retard, qui a pour cause le retard de ce satané bus. Et oui, tout serait plus facile si j'avais une voiture.

*Flash-back*

- T'as pris les fleurs pour ma mère ?

Mattew et moi étions dans la voiture pour nous rendre chez sa mère. Elle rentrait de son voyage en Tunisie et voulait absolument nous voir pour nous raconter ses nouvelles mésaventures. Loin de moi l'idée qu'elle puisse se venter d'avoir autant d'argent pour partir où elle le souhaite.

- Non, Mattew, désolé, je les ai laissé sur la table du salon.

- Putain, mais t'en rates pas une ! Hurle t-il.

Il prit l'arrière de mes cheveux et jetta ma tête contre la boîte à gants. Celle-ci s'ouvrit sous le choque, et mon nez devint noyé de rouge. En ce moment, il avait la main leste. Beaucoup plus que d'habitude. Le moindre écart, ou parole avec un autre homme justifiait une gifle.
Tremblante, je sortis de la voiture et claqua la porte. C'est rien. On s'habitue aux angoisses.
Mattew sortit aussi et accoura vers moi. Il se posta devant moi, un mouchoir à la main. Il prit mon visage en coupe et me regarda droit dans les yeux.

- Je... Pardon, je suis désolé. C'est la dernière fois, promis. Je vais chercher les fleurs.

Il pris les clés de la maison et coura à l'intérieur puisque nous étions déjà en retard. Je fis quelques pas en arrière, et m'installa sur le siège avant. Je regarda mon reflet dans le rétroviseur et essuya tout le sang sur mon visage avec ce pauvre petit mouchoir.

* Fin du flash-back*

Je passais à côté de la voiture de Morgan et ris en voyant son rétroviseur complètement défiguré. Il tenait à peine avec quelques bouts de scotche à carton.
C'est peu dire, mais la boîte aux lettres avait pris aussi. Et nous étions partit comme des voleurs. J'étais partis comme une voleuse.

Quelques élèves sortis, et je sus que les cours de la matinée étaient terminés.
Sam et Laure vinrent alors vers moi, et me firent la bise. Sam n'avait qu'une jupe couleur rouille et pourtant, elle n'avait pas l'air d'avoir froid.

- Je n'aime pas du tout son haut.

Elle critiquait et jugeais les gens qui passaient devant elle comme une éternelle peste avérée. Mais c'est vrai que, en terme de mode, Sam en connaissait un rayon. C'était son domaine. Elle avait une garde robe remplie à craquer.

Morgan passa devant moi et je lui agrippa le bras avec ma main parfaitement manucurée. Il se retourna, et un large sourire fendit ses lèvres.

- Alors, ton rétro...

- Excusez moi ?

Morgan se retourna et je me décalai pour voir quelle peste avait oser m'interompre.

- Savez-vous où est la salle 204 ?

Elle était blonde, petite et blanche comme de la neige. Ses yeux bleus perçaient les miens et laissait apparaître toute la pureté et l'innocence du monde.

- Bien sûr, répondit Morgan, tu es nouvelle ?

- Oui, et je n'arrive pas à bien me repérer encore.

- Veux-tu que je t'accompagne ?

Elle sourit et enfila de fines lunettes sur son nez. Et je l'a reconnu. C'était cette fille a qui j'avais fait un croche patte le jour de la rentrée.

- Et bien, si ce n'est pas trop te demander...

- Absolument pas ! Je suis nouveau moi aussi et je sais ce que ça fait.

Ils partirent tous les deux au deuxième étage. Tandis que moi, je restais planté là, comme une idiote. Une idiote qui était seule. A vrai dire, une blondinette intelligente est tout à fait le genre de Morgan, après réflexion. Comme vexée, je partis m'assoir sur le banc en face.
Après tout, il fait ce qu'il veux non ? Si il préfère partir avec cette blondasse plutôt que de rester avec moi, c'est son choix.
Une cigarette plus tard, je les revis dans la cour, bras dessus, bras dessous, à rigoler comme des idiots.

- Tu t'appelles comment ?

- Élise.

- Élise, Élise... C'est très jolie.

Élise, Élise, c'est très jolie... Sa voix m'agacais. Je descendis du dossier du banc et pressa le pas jusqu'au toilettes. En passant, je bouscula Morgan de l'épaule, telle une gamine.

- Oh, Emy, ça va ?

- Laisse moi tranquille Morgan.

- Donc c'est toi Emy ? On entend parler de toi dans toute l'université.

Fort heureusement, elle ne me reconnaissait pas. Sa cage thoracique se levait à chaques respiration et je passa mes yeux sur ses habits. Elle avait un débardeur gris qu'elle avait simplement rentré dans son jean. Elle était simple. Elle était belle. Bordel, qu'est ce qu'elle était belle.

- Écoute, chérie, n'essaie pas de faire amie-amie avec moi car je ne m'abaisserai jamais à parler à des gens comme vous. D'ailleurs je me casse, j'ai peur que les gens croient que je traîne avec ce genre d'individu. Dis-je en lançant mon fameux regard noir à eux deux.

Je sentis le regard de Morgan dévisager mon dos, tandis que je m'engouffrai dans les toilettes.
Je regarda mes yeux dans le miroir de ses dernières et passa de l'eau fraîche sur mon visage. Que venait-il sérieusement de se passer ? Pourquoi avais-je réagis de cette façon ? Étais-je réellement jalouse, moi, Emy, de cette fille ? Même si elle avait tout ce que je désirais le plus, une beauté innocente et une pureté sans pareille, ce n'était pas ça qui m'effraiyais le plus. C'est que j'étais sûrement jalouse de cette fille, pour Morgan.






Emy [TERMINÉ MAIS EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant