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Il était l'heure de manger et je sortis des toilettes car mon ventre gargouillait. Et même si cette peste m'avait coupé l'appétit, je n'avais pas pris de petit déjeuner ce matin.
Je m'installa donc devant mon plateau assise à côtés de mes deux acolytes. Je contemplait mon assiette avec dégoût parce que rien ne ressemblait à quelque chose de mangeable. Morgan, lui, avait délaissé son groupe d'amis pour manger avec Élise, évidemment.

- Qui veut mon beignet ?

Sam se jeta comme une morte de faim sur ma pauvre pâtisserie et l'avala d'une traite. Au début, je me forçais à manger pour faire taire mon ventre et puis, plus rien. Je posa ma fourchette à côté de mon assiette et mis ma tête entre mes mains comme une enfant qui refusait de manger.
Une question trottait dans ma tête outre le faite que je ne voulais pas manger alors que je crevais littéralement.

Était cette peste qui m'avait couper l'envie de manger ou juste le besoin d'attention que je voulais attirer auprès de Morgan ?

Je secoua la tête et me résigna. Impossible. Je ne pouvais pas être jalouse. Je ne le devais pas. Et il fallait trouver une solution pour que ça change. Au même moment, Jules passa devant moi avec sa démarche de dur à cuire et sa veste en cuir. Elle était là ma solution.

- Dis, Jules, dis-je en me levant, c'est toujours bon pour ta soirée privée ?

- Mais tu...

- Tututututu ! Je viens avec toi.

- Génial. Alors... Vingt et une heure devant chez toi ?

- Parfait.

Il tourna les talons alors que je l'attrapais par le bras.

- Attends...

Je pris sa mâchoire entre mes mains et embrassa la commissure de ses lèvres. Il fût surpris au début puis se laissa faire. Lui, il en crevait d'envie depuis longtemps.
Morgan se leva et avança vers nous, l'expression neutre. Rien dans son visage, ses yeux, ne laissait paraître ses émotions. Pourtant, le regard exprime toujours une minuscule émotion, même si notre coeur ne le souhaite pas.

- De quelle fête vous parlez ?

Un ridicule sourire étendit ses lèvres, et j'aurai parié qu'il était faux.

- Ah, Morgan, mon pote ! On parle d'une soirée privée. Tu veux venir ? J'ai des places libres encore !

Mes épaules s'abaissèrent sous le coup de la déception. J'aurai voulus passer une seule soirée sans voir Morgan dû coin de l'oeil. C'était raté.

- Ouais, bien sûr ! Je pourrais ramener quelqu'un ?

La blondinette sortit de derrière son dos et se posta devant nous avec ses joues rosies par la timidité.

- Qui tu veux ! Par contre faut que j'y aille, j'ai basket. Il m'embrassa la joue. A ce soir tout le monde !

Morgan me dévisagea un moment et partit suivie de près par sa blondinette. Je me retrouvais de nouveau seule. Seule, désespérément seule.

Pdv Morgan

L'heure était arrivée pour Élise et moi d'y aller. Jules m'avait donné l'adresse de sa soirée privée et il ne fallut pas plus de dix minutes pour y arriver.
J'ouvrais la portière d'Élise et nous nous dirigeâmes devant l'entrée.
Cela se passait dans un espèce de bar sombre qui donnait sur une ruelle éclairé par un seul lampadaire. Depuis cette ruelle, on pouvait entendre la musique bourdonnée.
On entra, et l'odeur d'alcool et de cigarette pris d'assaut mon nez. Mes poumons ne se remplissaient même plus d'eux même, et la musique faisait vrombir ma cage thoracique. Les verres et les murs tremblaient à chaques notes.

- Tu veux un truc à boire ?

Élise répondit négativement de la tête et semblait effrayée par le monde qui l'entourait.
On s'avança plus encore dans la foule, et dans un coin du bar, le monde semblait plus calme.

Une jeune femme s'avanca avec Jules, qui la tenait par le bras, et il ne me fallut pas plus de cinq secondes pour reconnaître Emy.
Ses cheveux étaient bouclés vers le bas de son dos, et elle portait une robe bleu roi montée sur des échasses de la même couleur.
Son sourire hautain pouvait tout renversé sur son passage. Car diabolique était la femme qui séduisait avec son corps. Elle était terrifiante, mais magnifique. Putain, elle était magnifique.

Elle pris quelque chose à boire et discuta avec Jules. Cinq minutes, dix minutes, comme si elle ne voyait plus le temps passer. Elle avait ce regard pétillant. Et je me pris à jalouser Jules à cet instant, car j'aurai voulu être le seul à accéder à ce regard.
Élise, elle, était partis se rafraîchir aux toilettes, je pense qu'elle n'a vraiment pas l'habitude de ce genre de soirée.

Cette dernière se passait calmement et ma vue se doublait peu à peu.
Élise était drôle, mignonne et gentille mais il lui manquait ce petit quelque chose. Ce regard pétillant peut-être ?

Les gens dansaient et criaient comme des fous alliés. Demain, beaucoup auront du mal à se remettre.
Emy et Jules parlaient et riaient toujours devant nous. Ses mains parcouraient la cuisse d'Emy et mes doigts se resserraient autour de mon verre. Puis, elle se rapprocha, et pris sa mâchoire pour l'embrasser avec fougue.
Quand elle eu finis, elle me jetta un regard du coin de l'oeil, et, dans un simple élan de jalousie, ma bouche rencontra celle d'Élise. Elle fût surprise, les yeux écarquillés, et seulement quand elle su ce qu'il était en train de se passer, elle repoussa mon torse de ses deux mains.

- Désolé, je... Je ne peux pas.

Elle partit presque en courant et je me rendu compte que j'avais fait une erreur. Je posa mes mains sur mon visage et soufflait. Pourquoi avais-je fais ça ? Par pur jalousie ? Ou par simple colère ?
Je tourna la tête et m'aperçus qu'Emy n'était plus là elle aussi.
Je me leva, bien décider à la trouver. Je vérifiais les toilettes, personne. J'accoura dehors, et je la vis. L'air frais frappa de plein fouet mon visage et je rejoignis Emy, assise contre le mur.
Quand elle me vit, elle tourna rapidement la tête, comme si elle était en colère.

- Ça va Betty Boop ?

- Laisse moi tranquille et retourne avec ta blondasse, Morgan.

Elle semblait énerver mais par dessus cela, déçu aussi. Pour une raison qui m'échappais.

- Pourquoi tu l'a embrasé ? Me demanda t-elle.

- Toi, pourquoi tu l'a embrassé ?

- Je fais ce que je veux non ? Lâche moi maintenant.

- Me parle pas comme ça.

- Oh, pardon, répondit-elle, blondinette ne te parle pas comme ça, c'est vrai. Dit-elle en levant les mains en l'air.

- Mais qu'est ce que t'a la ?

- Rien, Morgan, rien. Dit-elle en se levant, excèdée.

Non, pas cette une fois. Elle aimait trop fuir les conversations.

- Reste là. Dis-je en lui agrippant le bras.

- Lâche moi Morgan OK ?! Répondit-elle en se retournant, rouge de colère. Retourne embrassée ta blondasse et lâche moi putain.

- T'es jalouse ?

- Moi, jalouse de cette fille ? Mais tu me prends pour qui exacte...

Elle avait à ce moment là ce tique de lever se yeux au ciel quand elle avait tord. Ce sourire hautain qui transperçait mon coeur. Ses joues cramoisis de colère. A ce moment là, elle était belle. Elle était magnifique. Elle était irrésistible quand elle était en colère. Comme une guerrière à qui rien ne faisait peur. Une guerrière qui avait tout traversée. A ce moment là, j'avais posé mes lèvres sur les siennes.










Emy [TERMINÉ MAIS EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant