Chapitre 6

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Les mots de Mattew trottaient encore dans ma tête.

" tu es tellement laide..."

"regarde moi ça... t'es grosse, il serait temps de te décider à faire un régime."

"tu ne mérites rien de bien Emy. C'est pour ça que si tu me laisses, personne ne voudra de toi."

Même après une année, ce connard avait encore possession de mon esprit. Il me contrôlait encore, comme un marionnettiste qui ferait remuer son jouet par des fils.

Je mangeais très peu. L'impact de ces mots étaient si pesant que même après avoir perdu du poids, il me fallait en perdre encore. 2 kilos de moins, puis 5... Rien n'est jamais suffisant à mes yeux. Rien n'était jamais suffisant à ses yeux. Tout apparaît disgracieux devant mon miroir. Tout est si laid chez moi.

Pourquoi suis-je encore dépendante de ses mots...?

Pourquoi de simples lettres assimilées font si mal lorsqu'elles sortent de la bouche de ceux qu'on aime...?

Je triture mes mains sous la table. Personne ne voit mon assiette encore pleine. On s'éclipsera, mon plateau et moi, pour que personne ne puisse voir que je n'ai rien avaler.
Sinon, une avalanche de question coulerait de leur bouche à tous.

"tu devrais manger Emy."

Oui. Seulement si vous faites taire le monstre logé dans ma tête.

***

Clac, clac, clac...

Mes talons hauts qui tambourinent fort sur le sol, me donne confiance en moi.
J'aime amasser l'attention, les regards, les compliments. Chaques choses qui pouvait boucher le trou béant que Mattew avait fait dans mon cœur et ma confiance envers moi-même, était à prendre.
Je me fiche de savoir si les gens trouvent ça ridicule. Je fais partie de ces êtres humains insignifiant qui ont besoin des autres pour survivre.

Le monde s'acharne à faire de moi une incapable.

Je lève la tête haute et pousse de mes deux mains les portes de la cour, suivie de mes deux amies.
Il me faut une entrée fracassante.

Le temps se rafraîchit et les feuilles dorées tombent des arbres. Nous sommes en octobre et Halloween approche à grands pas. J'aime beaucoup cette fête. Non pas pour l'ambiance morbide et sanguinaire que dégage celle-ci, mais pour les soirées accompagnées d'alcool et de sexe.
Étant de plus une fille étonnement appréciée de la gente masculine, je suis invitée un grand nombre de celles-ci. Et ce n'est pas pour me déplaire.

- Apparemment, il y aurait un nouvel étudiant trop canon ! Dit Laure.

- Ouais, et il est surtout invité à la fête de Jules ! S'empresse de dire Sam.

Tout en continuant de sautiller d'excitation, elles tournent leurs têtes vers moi, sourcils levés :

- Quoi ?

- Tu viens à la fête de Jules ? Répondent-elles en cœur.

- Ouais, peut être. Dis-je en levant les épaules.

Aller à une fête oui, mais celle de Jules ne m'enchante pas tellement. Et puis, il ne m'a pas invité après tout. Ceci étant dit, si le nouveau est aussi beau que le décrivent Sam et Laure, alors cette fête me dit bien tout compte fait.

Emy [TERMINÉ MAIS EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant