34- La gare

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APRIL

Rick revient avec un stylo, griffonne sur une serviette de papier et la tend à Aidan. 

- Voilà. Ce n'est pas trop loin d'ici, 30 minutes tout au plus. Bon voyage, mes amis. N'hésitez surtout pas à revenir nous voir!

Johann se joint à lui. 

- Je vous souhaite la meilleure des chances. Et sachez que mon instinct ne se trompe jamais; Vous êtes faits l'un pour l'autre, c'est évident. 

Nous les remercions et regagnons la voiture. J'ai la tête qui tourne. Trop de choses se sont produites en même temps. Je ne me serais jamais attendue à de conversations si profondes à première vue de ce mini resto. 

Aidan entre l'adresse dans le GPS de son téléphone portable. Je ne peux m'empêcher de le questionner à nouveau sur ses plans à la gare de trains. 

- April... 

Il met sa main sur ma cuisse. 

- Fais moi confiance, d'accord? 

Je me cale dans mon siège. Toute cette histoire ne peut bien finir. 

25 minutes plus tard, nous y sommes. 

- Attends moi dans la voiture, d'accord? 

- Non, je viens avec toi. 

- April... Je t'en supplie. C'est tout ce que je te demande. 

Je me sens trop faible et épuisée pour argumenter avec lui. 

- Fais ça vite. 

- C'est promis. 

Il presse ma main et sort. Je le suis des yeux tandis qu'il traverse le stationnement, remonte l'allée pavée et s'engouffre dans les hautes portes en bois de la station. 

Je commence à me faire tout plein de scénarios dans ma tête. Veut-il que l'on prenne le train pour aller quelque part? Pour s'enfuir? Peut-être qu'il n'a pris qu'un billet pour moi... Il va m'abandonner ici, c'est ça?

Après dix minutes d'attente, je n'en peux plus. J'attrappe les clefs de la voiture et sors. Je pénètre à l'intérieur par les mêmes portes que celles qu'il a empruntées. Les gens se pressent dans la gare, allant de gauche à droite. Je balaie des yeux les alentours, mais tous les visages que je croisent me sont inconnus. 

Je décide de m'avancer vers le comptoir à billets. Je n'ai même pas fait trois pas que je l'aperçois au loin, de dos, faisant la file vers le comptoir. Il jette un coup d'oeil à sa montre, regarde à gauche, à droite. Je m'apprête à aller le rejoindre quand j'entends quelqu'un crier son nom. 

- Aidan! 

Je n'arrive pas à croire la scène qui se déroule ensuite. 

Une jeune fille accourt vers lui. Celle qui l'a interpellé. 

Il se retourne. 

Elle lui saute dans les bras, et une fraction de seconde plus tard, leurs lèvres se rencontrent.  

Mon coeur manque un battement. 

Reine du BalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant