Nommée William

Chapitre 13 : Une histoire de paternité

La jeune William ne s'isolait pas pour le plaisir, mais elle commençait à craindre que sa vie soit basée sur une incompréhension. Elle ne pouvait pas croire qu'elle s'était menti pendant tout ce temps ou d'avoir été aveugle de la sorte. Elle redescendit au village, certaine que son armure mentale résisterait à ce qu'il se passerait. Elle récupéra son avis de recherche et le défroissa, pris celui de Shanks qu'elle conservait dans sa cabine et la lettre de sa mère. Elle s'installa sur le ponton et commença à relire attentivement la lettre et à comparer les avis de recherche. Elle tremblait au point d'avoir du mal à lire. 

« Ma fille. Je ne te verrais jamais grandir. Tu étais si mignonne lors de ta naissance et te porter a été les plus beaux mois de ma vie. Tu as hérité de mon visage, et tu as les yeux et les cheveux de ton père, ce roux qui m'a tant plut, il couvre ton petit crâne. Je suis si triste de penser que tu ne le connaitras jamais, il est parti poursuivre ses rêves loin de nous mais je l'aimerais toujours. Tu l'aurais vu ! Si beau, si grand et si musclé. Ses cheveux étaient d'un roux flamboyant si différent des autres garçons, il m'a courtisé et j'ai cédé à ses avances. C'était un jeune home et plus tard un homme magnifique. Je vais mourir et je t'ai confié à une famille aimante, je souhaite qu'un jour ton père et toi vous retrouviez et viviez heureux. Ne lui en veut pas, ne grandis pas dans la haine et la colère, soit aimante et bonne et tu verras tu le retrouveras. Je ne peux te donner que son nom ... »

La suite était illisible, l'encre effacée par des larmes. William regarda la photo de son avis de recherche et de celui de son capitaine puis compara leurs visages. Avec la lettre était attaché une photo de sa mère biologique, elle compara son visage et le sien. En effet elles avaient la même forme de visage et les cheveux châtains de cette femme étaient une partie de ceux de William, de même son corps très fin rappelait celui de la dame. Elle repoussa l'image du capitaine et avança vers la taverne, le capitaine l'attendait devant en souriant. Elle ne put retenir la gifle et partit en courant, laissant le capitaine abasourdi. Elle laissa tomber les documents à côté de lui et remonta vers l'intérieur de l'ile. 

Shanks ramassa les papiers et lut la lettre. Il resta bouche bée. A la lecture de la lettre, tout indiquait que William était sa f, sa fi, SA FILLE ! Il compara leurs avis de recherche pour trouver des ressemblances mais à part la couleur de leurs cheveux un peu différente tout de même et la forme et la couleur de leurs yeux rien en eux ne se ressemblait, la petite était pas très grande et toute menue, lui était très grand sans pour autant avoir tendance à l'embonpoint. Cette pensée le ramena à leur combat dans le port. Il adorait la voir combattre, il était extrêmement fier d'elle, il adorait la voir sourire ou la voir lui tirer la langue, lorsque elle lui avait fait un câlin, il avait été surpris et avait trouvé ça mignon. Il se souvenait d'elle face à Newgate, si courageuse malgré son jeune âge. Il se rappelait les sourires adressés qu'à lui qu'il ponctuait d'un clin d'œil. 

Un de ses plus beaux souvenirs était assez récent, juste après la rencontre avec Barbe Blanche, il lui apprenait les bases de la direction du navire et lui faisait tenir la barre pour qu'elle se rende compte de la réalité. Ils plaisantaient et Shanks lui racontait quelques bêtises qu'il avait faites à son âge, lorsqu'il était matelot a bord de l'Oro-Jackson. Elle lui avait demandé de se décrire à cette époque, il lui avait même montré une photo de lui. Cette scène était gravée dans sa mémoire. Ils étaient dans sa cabine.

- Voilà à quoi je ressemblais à ton âge, j'étais un peu plus vieux j'avais dix-huit ans.
- Houa, t'étais super beau !
- Mais je le suis encore ! Dis donc ! 

Elle avait fait une moue rieuse, s'attirant une pichenette du capitaine. Il était beau étant jeune c'était certain, il portait un t-shirt ouvert sur sa poitrine, un bermuda et son chapeau de paille. William avait tiqué sur un détail. 

- Tu n'as plus le même sabre ?
- Non, pourquoi ?
- Je me demandais juste. 

Face à ces souvenirs heureux, il ne comprenait pas sa réaction mais essaya quand même. Il observa enfin la photo de la femme et soupira. Il alla chercher Makino et lui demanda si elle savait ou William était partie se cacher. Makino se proposa pour l'accompagner chez Dadan, le seul lieu qui vint à l'esprit de la jeune femme. Ils n'en eurent nul besoin. La chef des brigands les chargeait l'air le plus aimable du monde. 

- Espèce d'abruti de pirate ! Rugit-elle en arrivant à leur hauteur.

Elle se retint d'en coller une au rouquin. Lorsque le capitaine lui demanda ou se trouvait sa petite protégée, elle lui hurla dessus.

- Mais vous ne pouvez pas vous mettre à sa place ! La gosse en a toujours voulu à son père et là, elle pense que c'est peut être toi, sombre crétin ! Ersatz d'abruti ! La seule personne à qui elle accordait vraiment sa confiance ! Et toi Makino tu n'es pas non plus innocente ! Tu aurais dû savoir que ça la ferais paniquer ! Tu es vraiment inconsciente ! 

Shanks s'interposa entre Makino et la vieille brigande. 

- Si William est dans cet état c'est ma faute et ma faute uniquement. Makino n'a rien à voir là-dedans. 

Dadan se calma en voyant William derrière le capitaine. 

- Oui c'est de ta faute. Au moins on est d'accord sur un point. 

Il se retourna et la secoua comme un prunier. 

- Espèce de folle ! Ça ne vas pas de t'enfuir sans une explication ! C'est la dernière fois que tu me fais ça.
- Mais t'as pas percuté ! Je ne veux pas que tu sois mon père !

Le capitaine la pris dans son bras malgré qu'elle essaye de s'écarter. 

- Je connais la jeune femme sur la photo, bien sûr que je la connais. Mais je n'ai pas souvenir que nous ayons été un jour aussi proche. 

Elle souffla de soulagement et serra à son tour le capitaine dans ses bras. 

- Donc, tu n'es pas mon père biologique. Ouf.
- Ya pas de risque, enfin je crois. Et puis pourquoi je voudrais une gamine comme toi ! Tu es intenable. 

Elle commença à essayer de le taper sans grand résultat. Proche de la mer, il l'immobilisa et la jeta sur son épaule avant de la jeter à l'eau. Elle ressortit détrempée et très souriante. Dadan s'était éloignée, cette petite était aussi dépositaire de la volonté d'Ace. Elle était en train de réaliser son rêve. Elle avait trouvé un homme qui l'aimait comme sa fille et qu'elle aimait comme un père, bien qu'aucun d'eux ne l'avoue jamais. Et elle découvrait le sens du mot liberté.